Pulchérie Edith  Gbalet aux Nouveaux Majeurs : «Nous ne devons plus laisser les politiques décider pour nous sans nous»

Par Léon SAKI – Afrique Matin.Net 

Pulchérie Edith Gbalet, présidente de l’Alternative citoyenne ivoirienne (ACI)

Le mouvement de jeunes, les Nouveaux Majeurs de Côte d’Ivoire (NMCI) a tenu une Assemblée Générale, ce samedi 22 février 2020 à Abidjan dans la commune de Cocody pour réfléchir sur la question de l’enrôlement, sujet qui suscite aujourd’hui beaucoup de passion, à huit (08) mois de l’élection présidentielle ivoirienne.

Au cours de ces assises auxquelles prenait part la cheville ouvrière de la société civile ivoirienne, Pulchérie Edith Gbalet, présidente de l’Alternative citoyenne ivoirienne (ACI), les Nouveaux Majeurs de Côte d’Ivoire (NMCI), par la voix de son président, Jean-François Sahi Iro, ont exigé la gratuité des cartes nationales d’identité pour donner la chance à tous ceux qui sont en âge de voter de le faire. Interrogé sur les raisons de la tenue de cette Assemblée Générale, le leader des Nouveaux Majeurs a expliqué qu’il s’agit de consulter ses camarades sur les décisions à prendre relativement aux problèmes liés à l’obtention des Cartes Nationales d’Identité (CNI).

« Les jeunes représentent 70% de l’électorat de notre pays. Mais voilà que nous devons débourser de l’argent pour avoir nos cartes nationales d’identité et pourtant la plupart d’entre nous est au chômage. Nous allons discuter de ce sujet, échanger avec la présidente de l’Alternative citoyenne ivoirienne (ACI), Madame Pulchérie Edith Gbalet, afin de nous orienter », a indiqué Jean-François Sahi Iro.

Manifestement émue par l’engagement de la jeunesse ivoirienne face à « son destin », Pulchérie Edith Gbalet n’a pas manqué de saluer cette initiative des Nouveaux Majeurs qui selon elle, est un facteur déterminant dans le processus de prise de conscience des consciences collectives.

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Abordant le sujet du jour, la principale dirigeante de la société civile ivoirienne portera fermement un doigt accusateur contre la classe politique. « La Côte d’Ivoire souffre parce que les politiques ont trahi le peuple en gérant leurs propres intérêts plutôt que ceux du peuple », a regretté la présidente de l’ACI qui s’est posée trois importantes interrogations : « Comment comprendre toutes ces alliances contre nature qui se font et défont au gré des intérêts partisans ? Comment comprendre qu’on nous ait servi la guerre et qu’on soit incapable de trouver les solutions ? Comment comprendre toutes ces décisions contre le peuple, même au parlement qui est censé représenter le peuple ? ».

Cette trahison, elle explique, est le fait du manque de responsabilité de certaines personnes qui ont choisi de demeurer « jeunes ».

« Ils ont réussi à nous trahir parce que nous refusons inconsciemment de grandir. On nous infantilise donc et on nous instrumentalise. Parmi nous, il y a des gens qui sont des éternels jeunes et qui veulent rester les « bons petits » des politiques. Arrêtez ça parce qu’ils vous utilisent en vous donnant des miettes, sans vous donner un travail décent, pendant que vos camarades ont un boulot avec une retraite garantie. Le jour où le politique que vous suivez aveuglément ne sera plus ou quittera le pouvoir, que deviendrez-vous », s’est-elle interrogée?

C’est pourquoi, elle invite les jeunes à « grandir » et à ne plus se laisser manipuler par les politiques. « Nous ne devons plus laisser les politiques décider pour nous sans nous », a imploré la présidente de l’ACI.

Elle a, par la suite, passé en revue les questions liées à l’environnement électoral et regretté l’absence de consensus et de dialogue entre les parties prenantes. C’est un contexte préélectoral inquiétant qui, selon elle, risque d’acheminer la Côte d’Ivoire vers une autre guerre.

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Face à cette menace dont « les signes avant-coureurs sont déjà présents », il est, selon elle, du devoir de la société civile de tirer la sonnette d’alarme et de faire des propositions pour sauver le pays. Et à ce propos, « la clef des solutions se trouve entre les mains du Président de la République qui est le garant de l’unité nationale selon notre constitution », dira-t-elle.

En termes de proposition, la société civile indique  « qu’avec un peu de bonne volonté du pouvoir, on peut encore faire un minimum pour des élections apaisées. Il ne tient qu’au pouvoir de libérer le Président Gbagbo et le Ministre Blé Goudé, de libérer les prisonniers militaires, de réunir autour d’une table tous les leaders politiques et la société civile pour trouver des solutions consensuelles avant d’aller aux élections ».

Pour terminer, la présidente de l’ACI a dévoilé ses principales actions de l’année 2020. « Nous allons nous investir à aider les populations à avoir la CNI dont dépend le droit de vote. Et nous allons également sensibiliser les populations sur les critères qui devraient motiver leur choix pendant les élections, le projet de société, le passé politique, la moralité et ce que chaque candidat vaudra en termes de perspectives et d’espoir pour notre pays.  Nous devrions dépasser les partis politiques pour choisir celui qui pourra incarner l’avenir et le changement réel », a-t-elle exhorté.

Quant au mouvement les Nouveaux Majeurs, représenté dans 23 régions et dont une quinzaine de responsables ont répondu présents à l’Assemblée Générale, des missions d’information seront menées à l’intérieur du pays pour indiquer aux jeunes l’attitude à tenir face à l’enrôlement et aux élections.

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