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Présidentielle 2025/Que peut le front commun face à la répression !

Une analyse de Kédjébo Kpandji, membre de la société civile

Dans un contexte marqué par des intimidations et des répressions croissantes, les militants du   Front commun vivent sous un poids de grande peur, quelles stratégies possibles pour eux de se délivrer de ces chantages et de ces menaces de survie. 

Regroupant le Pdci-Rda, le PPA-CI, le FPI et le GPS, le Front commun s’oppose à ce que ses militants qualifient de dérive du pouvoir en place, notamment sur la question d’un mandat dit « quatrième » pour le président sortant, d’exclusion de l’opposition significative du processus électoral, et d’une remise en cause de l’État de droit.

 Et le 11 octobre 2025 dernier, cette plateforme a organisé une marche pour la démocratie, la justice et la paix, qu’il qualifie de citoyenne et pacifique mais qui a été interdite par les autorités préfectorales, rappellent l’œil d’Abidjan et le site ivoirematin.net
Suite à cette mobilisation, l’opposition affirme que le pouvoir a réagi par la répression et l’intimidation plutôt que le dialogue. Fort de cette situation, l’organisation   a annoncé qu’elle ne se laisserait pas intimider et qu’elle poursuivrait les marches – jusqu’à l’ouverture d’un dialogue politique a affirmé le site lavenir.ci.
Dans ce contexte, plusieurs formes de répression et d’intimidation avec l’interpellation de plus de sept-cents personnes et plus d’une soixantaine placées sous mandat de dépôt à la suite de cette marche du Front Commun du 11 octobre. Le président du Pdci-Rda, Tidjane Thiam, a dénoncé ces violences, évoquant des bastonnades, l’usage de gaz lacrymogènes, et des arrestations de militants, soulignent Africa Press Arabic et abidjan.net.

 Dunia News note pour sa part, que les militants de cette coalition dénoncent qu’un régime autorise les marches de ses partisans mais refuse celles de l’opposition et parlent de l’existence de « deux catégories de citoyens ». De plus, l’interdiction préfectorale de la marche du 11 octobre est citée comme un élément de blocage de l’espace démocratique, révèle le site lavenir.ci.

 Face à la répression, l’opposition essaie de transformer la pression en mobilisation, en solidarité et en visibilité. Les arrestations massives et les violences peuvent décourager certains militants ou conduire à la peur et le régime et l’opposition s’enfoncent dans un rapport de force où le dialogue semble mis en suspens. Quand la manifestation pacifique est bloquée ou réprimée, l’opposition doit inventer d’autres formes de protestation ou de visibilité comme des campagnes citoyennes, l’utilisation des réseaux sociaux et certains symboles.
Faire preuve de discipline non­‑violente permet de préserver la légitimité de l’opposition aux yeux de l’opinion nationale et internationale, et de limiter les prétextes du pouvoir pour durcir la répression. Cette alliance de plusieurs partis, peut renforcer la coalition en  incluant la société civile, les organisations de jeunesse, les médias libres.
Il y a lieu de soutenir publiquement les militants arrêtés, les blessés, ce qui  consolide la solidarité interne et montre l’engagement envers la cause. Si les grandes marches sont systématiquement interdites ou réprimées, l’opposition peut envisager des actions symboliques décentralisées comme des marches locales, des manifestations, indique encore lavenir.ci

La revendication centrale du Front Commun est l’ouverture d’un dialogue politique, en parallèle de la mobilisation, l’opposition doit formuler clairement ses demandes, proposer un calendrier et inviter à la médiation, nationale ou internationale si nécessaire. Un dialogue crédible pourrait permettre de sortir du face‑à‑face purement répressif.
Face à l’intimidation, l’opposition doit prendre en compte la sécurité physique des militants, les conséquences légales pour les manifestants, s’agissant des arrestations, des poursuites, avec un soutien juridique. Elle doit diversifier les formes d’engagement pour ne pas dépendre uniquement des grandes manifestations et éviter que la violence soit provoquée ou instrumentalisée.

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La situation du Front Commun en Côte d’Ivoire illustre les défis auxquels est confrontée l’opposition dont la liberté de manifester est restreinte, et qui voit son espace civique se rétrécir, vu que la répression devient un outil de maintien du pouvoir. Elle met aussi en lumière la capacité de mobilisation, la volonté de résistance et la détermination à transformer la contrainte en moteur de visibilité.

 Le succès ou non de cette stratégie dépendra de la capacité à rester pacifique et légitime, de la cohésion interne du front, de la réaction du pouvoir, et de l’attention des observateurs nationaux et internationaux. « La Côte d’Ivoire est plus importante que tout. Continuons de marcher, tous les jours, sans violence, sans injure et sans peur. », conseille Dunia News.