Présidentielle 2025/La Côte d’Ivoire ne peut pas se permettre une nouvelle crise- sanglante
Par Pr. Séraphin Prao*
La Côte d’Ivoire, notre beau pays, est menacée d’être plongée dans une nouvelle crise politique. Et, les conséquences de cette situation seront catastrophiques pour tout le monde, sans compter le bain de sang qui pourrait en résulter. Les manœuvres politiques aveugles, hasardeuses et imprudentes bâties sur la certitude d’une force illusoire que confèrent les statuts politiques du moment ont fait croire à certains qu’ils pouvaient, seuls, décider du sort de 30 millions d’habitants. Quelques-uns ne peuvent pas confisquer la volonté populaire. Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » tire sur la sonnette d’alarme et lance un appel aux acteurs politiques.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est à un tournant décisif de son histoire politique, laquelle a été façonnée, ces trois décennies, par des inimitiés et des luttes à mort pour le fauteuil présidentiel. Chaque ivoirien, chaque ivoirienne a été témoin en 1995, en 2000, en 2010-2011 et en 2020 des fissures que ces luttes ont provoqué dans le pays. Des vies ont été brisées ; des communautés qui, naguère, vivaient en bonne entente se regardent, désormais, en ennemis. La réconciliation tant chantée, tant vantée n’a été qu’un vain mot.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
Ne soyons des gens oublieux, condamnés à revivre toujours les mêmes événements douloureux à chaque élection présidentielle. Nous avons le choix entre vivre ensemble dans l’entente et le consensus ou périr ensemble et mourir ensemble. Depuis des années, la politique en Côte d’Ivoire n’offre pour seule perspective à chaque élection présidentielle qu’une destruction collective programmée.

Ivoiriennes, Ivoiriens,
La méfiance s’est installée dans les cœurs et les divisions se sont exacerbées. En apparence, tout va bien. Mais, en réalité, tout va mal. La Côte d’Ivoire va mal. Notre pays va mal.
Oui, le bitume de nos voies brille sous le soleil. Le béton des ponts se dresse fièrement dans certaines de nos cités. Mais, les cœurs restent déchirés ; l’école va mal ; les diplômés n’ont plus de perspective ; les ménages sont étranglés par la vie chère ; se loger coûte cher ; se soigner coûte cher et seuls quelques privilégiés peuvent s’offrir des soins de qualité à l’étranger et aux frais de l’Etat. Pendant ce temps, les réseaux de blanchiment d’argent prospèrent.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
A cette atmosphère sociale morose vient s’ajouter le combat pour le fauteuil présidentiel. Et là, tous les coups sont permis au nom de la politique. Et les calculs partisans de quelques-uns menacent toute la société. Et là, une crise que nous n’avons pas choisi et que nous ne voulons pas menace de s’imposer à nous et d’aggraver nos souffrances.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
Les passages en force et la violence ne doivent pas être, et ne sont pas des options acceptables. La crise politique et les conflits ne sont pas une fatalité que nous devrions accepter. Un autre choix est possible : celui de la paix, du consensus, de l’inclusion et de la démocratie vraie et non de la démocratie de façade. C’est pourquoi le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » appelle les partis et groupements politiques impliqués dans la crise naissante à éviter toute escalade, qu’elle soit verbale ou d’un autre genre.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
« Les Démocrates de Côte d’Ivoire » appelle à plus de responsabilité et de sagesse et à moins d’intransigeance. L’intransigeance est aveugle, sourde et ennemie de la sagesse. Et le seul moyen pour désamorcer cette bombe politique qui menace le fragile équilibre national est le dialogue et la prise de décisions politiques courageuses et fortes. Ne soyons pas ennemis de la paix. N’ayons pas peur des élections ouvertes et loyales. La peur est mauvaise conseillère. Œuvrons pour des élections apaisées, crédibles, transparentes et inclusives.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
La Côte d’Ivoire ne peut pas se permettre une nouvelle crise car celle-ci risque d’être sanglante, coûteuse et desservira tout le monde. Allons aux élections avec Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Soro Guillaume, Charles Blé Goudé et avec tous les autres. C’est la Côte d’Ivoire qui gagnera et démontrera à la face du monde sa maturité politique. Il n’y a aucun mérite à être un faiseur de guerre. Mais, il y a tout à gagner à être un faiseur de paix.
*Président du Mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire »