Politique ivoirienne /Le mutisme troublant de la classe religieuse et coutumière

Par Haidmand Kaunan/afriquematin.net

Dans les années 1990, nous étions très jeunes, mais nous n’oublierons pas de sitôt que sous le Colonel Guéi Robert, alors chef d’Etat-major des armées de Côte d’Ivoire succédant au Général Ori Félix, l’armée ivoirienne, avait, au lendemain du multipartisme, fait une descente musclée sur le campus et cités universitaires.   Le cardinal Bernard Yago, chef de l’église catholique, à l’époque avait pris la parole pour condamner l’armée et partant, tout le gouvernement d’Alassane Ouattara. C’était du vivant du premier président de la République de Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny.   Aujourd’hui  l’on se demande s’il existe encore un clergé catholique, une organisation des églises protestantes et évangéliques, un conseil des  Imams, une chambre des rois et chefs coutumiers dans ce pays. Sinon nous réalisons que leur nombre s’est multiplié. Pendant les élections municipales il y a  eu mort d’hommes, à Abobo, à Lakota, des urnes dans  la commune du Plateau ont disparu, certains citoyens  avait été empêchés de voter à Koumassi, à Port Bouët. Et au cours de la reprise partielle il y avait eu affrontements à Grand-Bassam et le mutisme de ces organisations de la société civile est resté de marbre. Elles  devraient en principe  se prononcer collectivement. En République démocratique de Congo, par exemple, le conseil de l’Eglise catholique, avait été vigilant.  Alors qu’en Côte d’Ivoire, nos Imams, nos prêtres, nos pasteurs, nos chefs et nos Rois observent passifs de telles situations? La misère des producteurs agricoles passe sous silence, attendant que ces Chefs se dressent dans leur apparat, contraints  d’aller applaudir le 26 janvier prochain, au stade Félix Houphouët-Boigny. Et ce d’autant plus que cela se fera avec l’argent du contribuable national. Personne ne semble lever le petit doigt pour dénoncer ce qui se passe. Silence coupable, complice, approbateur ou silence protecteur ?   Souvent quand « Dieu veut perdre  l’orgueilleux, il procède par l’endurcissement de son cœur en créant un silence autour de lui pour qu’il se dise intouchable. Mais des fois il contraint le peuple à l’applaudir ». A méditer.

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