OPÉRATION « Frontière étanche »: les djihadistes aux portes de la Côte d’Ivoire?
L’opération est délicate. Le commandant Roland Seahet de Gohouo répète les consignes au 4e bataillon de Korhogo, ville du nord de la Côte d’Ivoire : « Soyez vigilants et mettez-vous en disposition de combat. Les hommes ont bien été déployés à la frontière ? Les positions ont bien été renforcées ? »
Dans la forêt burkinabée de Dida, à la frontière ivoirienne, une opération de ratissage est en cours en cette fin octobre, après un bombardement militaire aérien visant de potentiels djihadistes. « Les Burkinabés ont tiré sur des suspects, explique le commandant. Nous ne voulons pas que, dans leur fuite, ils viennent se réfugier sur le territoire ivoirien. »
Depuis quelques mois, l’armée de terre ivoirienne se focalise sur les 1 116 km de frontière que partage la Côte d’Ivoire avec les deux pays les plus instables de la sous-région, le Mali et le Burkina Faso. Pour appréhender les infiltrations, elle a lancé l’opération « Frontière étanche » en juillet, après l’assassinat d’un guide et l’enlèvement de deux touristes français dans le parc de la Pendjari, au Bénin. En mai, le ministère des affaires étrangères français avait placé cette longue frontière en vigilance orange, la couleur désignant les « zones déconseillées sauf raisons impératives » aux touristes français.
Illustration : Membre des forces spéciales ivoiriennes
Un reportage du Journal Le Monde