Musique : Koffi Olomide interpellé par le parquet
La star congolaise de la chanson a été convoquée, dans la matinée du 26 juillet, en exécution d’un mandat du procureur général de la République qui tenait à l’interroger au sujet de l’épisode de l’aéroport de Naïrobi.
Le désormais de ce qu’on peut appeler l’affaire Koffi-Pamela vient de prendre une autre tournure. La star RD-congolaise a été conduite le 26 juillet au Parquet général de la République où il devrait être entendu au sujet du coup de pied qu’il avait administré à sa danseuse à l’aéroport Jomo Kenyatta à Nairobi le 22 juillet alors qu’il était attendu, lui et son groupe, pour une série de productions. Cette interpellation de la justice congolaise fait suite à une procédure judiciaire enclenchée contre le patron de Quartier Latin par la police kenyanne via la commission nationale pour l’équité de qui était venue l’injonction de le verbaliser et, ensuite, de l’expulser.
C’est dès six heures du matin qu’une poignée de policiers mandatés par le procureur de Grande instance de la Gombe ont fait irruption à son domicile de Mont Fleury, un des quartiers huppés de Kinshasa. D’après le général Célestin Kanyama cité par l’AFP, l’incriminé devrait être entendu par un magistrat et que le motif de son interpellation devrait lui être communiqué sur place. Le lien avec le scandale de Nairobi était vite établi même si, dans le chef de l’autorité policière, la langue de bois était de stricte observance. Décrivant lui-même la scène de son arrestation, Koffi dénonce la brutalité avec laquelle il a été arrêté, à la limite comme un malfrat sans tenir compte de son statut social. « Ils ont escaladé les murs de ma maison. Ma famille est terrorisée et on me traite comme un criminel », raconte le chanteur qui confie avoir ressenti la plus grande peur de sa vie.
L’artiste s’est retrouvé dans les locaux de l’unité de protection rapprochée des autorités policières avant d’être conduit devant le magistrat censé le verbaliser. Rien n’a filtré de cet entretien mais tout ce que l’on sait est que la Golden star ne va pas se tirer à bon compte dans cette affaire, la flagrance étant établie en fait comme en droit, comme l’a expliqué une source judiciaire. Toutefois, c’est au procureur à qui reviendra le dernier mot, soit d’instruire ou soit de ranger dans le placard cette nébuleuse qui défraie la chronique depuis quelques jours.
Alors qu’il était auditionné au parquet, le député Zacharie Bababaswe est sorti de ses gonds pour saisir le ministère de la Justice via une plainte. Il explique sa démarche par le besoin « de réhabiliter cette pauvre danseuse face à Koffi qui a des contacts dans l’appareil judiciaire et auprès des dirigeants [dans] le gouvernement congolais ». C’est dire que les excuses publiques présentées par Koffi Olomide sur différentes chaînes de télévision de la place n’ont pas produit l’effet escompté sur l’opinion moins encore sur l’appareil judiciaire qui s’est mis en branle quarante-huit heures après son retour forcé à Kinshasa.
L’insolite dans cette affaire, c’est qu’à chaque étape, une vidéo amateur ou encore des photos prises par des inconnus et exposés sur le Net illustrent chaque mouvement de l‘artiste comme dans un feuilleton télévisé.
Alain Diasso