Lybie-Afrique: l’ancien ministre des Affaires étrangères sénégalais Gadio révèle comment les Chefs d’Etats africains sont coupables de l’assassinat de Kadhafi.
Dimanche 25 Juin 2017- Selon l’ancien chef de la diplomatie sénégalaise, il aurait fallu d’une phrase, une seule, et Mouammar Kadhafi serait encore en vie. Cheikh Tidiane Gadio est revenu sur les coulisses diplomatiques de la guerre en Libye qui a coûté la vie au guide de la révolution libyenne.
En effet invité à l’émission Opinion de la télévision (Walf Tv), celui qui fut ministre des Affaires étrangères sous Wade pendant onze ans, en 2011, alors que la guerre en Libye fait rage et que son régime est au bord du chaos, Kadhafi accepte de se retirer. Pour s’exiler. « Il était d’accord de quitter la Libye avec des conditions », révèle l’ancien ministre.
Poursuivant Gadio rempile qu’ « il fallait d’abord convaincre les Américains qui, à leur tour, pourraient freiner le Président français Nicolas Sarkozy et l’Otan, qui étaient engagés à fond dans la bataille.
C’est ainsi que celui qui se réclame militant du panafricanisme a fait ses valises et traverse l’Atlantique : « Je suis allé aux États-Unis et j’ai négocié difficilement. Ils m’ont dit qu’ils sont d’accords, mais à condition de l’envoyer (Kadhafi) au Venezuela. Je leur ai dit qu’il n’ira pas au Venezuela ni nulle part, il va rester et mourir en Afrique. »
Pendant ce temps, les chefs d’État africains tenaient une réunion à Addis-Abeba, en Éthiopie, sur la Libye. Les États-Unis saisissent l’occasion pour faire une demande bien étrange.
Ils (les américains) font savoir à Gadio que si les homologues de Kadhafi soutiennent sa démarche et acceptent de mettre dans une résolution la phrase suivante : « Nous exigeons l’arrêt de la guerre et l’ouverture de négociations », ils valideront la solution de sortie de crise.
Pourtant à la grande surprise de l’ancien ministre cet élément de langage ne figurera pas dans la résolution des chefs d’État africains. Pour des raisons que l’ancien chef de la diplomatie sénégalaise n’a pas dévoilées.
« La guerre a continué et Kadhafi a été assassiné », regrette Gadio, qui se remémore cet épisode des relations internationales le cœur gros, avec la forte conviction que certains présidents africains sont en partie responsables de la mort de l’ancien guide libyen.
Donc si les chefs d’Etat africains avaient décidé de mettre cette petite phrase dans la résolution, Mohamar Kadhafi serait peut être aujourd’hui en vie. Et il aurait peut-être fêté ses 65 ans le 19 juin passé. Mais hélas !
Sidy Djimby Ndao, Dakar – Reseauinternational