Levée du corps d’Hamed Bakayoko/ L’un des fils du défunt fait pleurer l’assistance

La cérémonie de levée du corps du premier ministre Hamed Bakayoko, a eu lieu, ce jeudi 18 mars 2021 à la salle Félix Houphouët-Boigny de l’Ivosep à Treichville, en présence de sa famille et de plusieurs personnalités, un vibrant hommage a été rendu à l’illustre disparu. Mais le fait le plus marquant a été la mouvante oraison funèbre lue par son fils Tidiane, que nous vous proposons et qui a profondément attristé le public.

Comme un bon vivant, Ahmed Bakayoko a pris la route de Séguéla où il sera enterré dans l’intimité familiale. Adieu le Golden Boy

« Il ne voulait pas qu’il y ait de barrière entre nous. On pouvait parler de tout et de rien sans aucune gêne, sans aucun tabou. Ce qui dérangeait même parfois maman. Les week-ends, il nous arrivait d’hésiter entre sortir avec nos amis et rester à passer du temps avec papa. Pour vous dire à quel point, il avait réussi à créer cette complicité entre nous.

Pour exemple, un soir, lors d’un dîner à la maison, au cours duquel on avait énormément bavardé, il nous dit, avec un air malicieux : ‘’Mes enfants, vous êtes mes meilleurs amis’’. Il trouvait toujours le temps pour sa famille, malgré ses fonctions et ses contraintes que nous connaissons tous. Il nous a offert le privilège de vivre une relation fusionnelle avec lui. Et sincèrement, c’est exceptionnel.

Nous étions ses compagnons et nous en sommes vraiment honorés. Papa nous a enseignés tellement de choses essentielles qu’on ne pourrait toutes les énumérer ici. Nous sommes fiers d’avoir été à l’école d’un grand homme.

Nous avons choisi de vous parler d’une valeur qui lui tenait à cœur : humilité. Dans un monde aussi matérialiste, cette vertu est hélas confondue avec de la faiblesse. Mais papa ne cessait de nous rappeler que l’humilité est une invitation au respect des différences et à plus de modération pour maintenir l’harmonie autour de soi.

D’ailleurs, cette valeur lui a été unanimement reconnue. Nous en étions les premiers admiratifs. Ensuite, il nous disait tout le temps qu’il fallait profiter de la vie en acceptant les moments de joie et les épreuves.

Papa ne se plaignait jamais, quel que soit ce qui lui arrivait. Toujours souriant, taquin et débordant d’énergie. Il ne laissait jamais transparaître des signes de faiblesse ou de déception. Aujourd’hui, c’est grâce à cette perception de la vie qu’il nous a inculquées qu’on se tient debout face à vous. Il nous a toujours appris à rester forts. Il était notre pilier, notre bouclier, notre héros. On a eu du mal à se résoudre à son départ de l’autre côté. Mais Dieu maître du temps et des circonstances en a décidé ainsi. On ne peut que se soumettre à sa volonté.

Il nous disait qu’il fallait garder à l’esprit la possibilité d’une mort rapide et brutale. C’est pour cela qu’il nous exhortait à vivre chaque instant pleinement sans regret comme il le faisait si bien d’ailleurs. Parce qu’il savait que la grande faucheuse pouvait survenir à tout moment. C’est exactement de cette manière que tu nous as quittés papa. Sans aucun signe, tu nous as tous doublés. Telle était ta philosophie.

C’est avec beaucoup de peine et de tristesse que les enfants du défunt ont assisté au départ du cortège funèbre

Vivre pour les autres, mourir seul. Il insistait toujours sur le fait qu’il est nécessaire d’accepter les épreuves que la vie nous envoie parce qu’elles ne servent qu’à nous fortifier. Il ne faut pas trop chercher d’explication car Dieu seul a la réponse. Toute douleur, aussi intense soit-elle, passera un jour, quel que soit le temps que ça prendra. Il croyait fortement en la providence divine.

Papa nous parlait librement et assez souvent de la mort. Il n’en avait pas peur. Une fois, lors d’un échange avec lui, il nous dit qu’à ses funérailles il souhaiterait qu’on dise à tous ses proches que Dieu nous l’avait prêté et Dieu a jugé bon de le reprendre. Mais aucun d’entre nous ne pouvait imaginer que cela arriverait si vite. Accrochons-nous à tous les bons moments passés avec lui et à toutes les belles leçons qu’il nous a enseignées.

Le dernier voyage d’Hambak vers Séguéla

Pour nous, papa est immortel car il vit à travers chacun d’entre nous et nous sommes le témoignage vivant de son passage sur terre. Maman, ne t’inquiète pas. Ça ira. Mille fois merci papa, HamBak, Etoile d’Etat, le Golden Boy, le grand Chegué, le demi-dieu. On t’aime. Merci à tous et à toutes pour vos nombreux messages, prières et votre soutien pendant que papa était malade et depuis qu’il est parti. Que le Tout Puissant vous le rende ».

Je vous remercie.

 

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