Journée internationale de la Femme africaine/La Paix doit être un projet politique pour tous

Par Brou François/afriquematin.net

Eminente figure de la société civile ivoirienne et promotrice de l’initiative CREA-PAIX, Euphrasie Yao Kouassi a animé une webconférence captivante ce jeudi 31 Juillet au siège de la Fondation EKY à Angré-Palmeraie. Cette rencontre qui marque la célébration de la Journée internationale de la Femme africaine a eu pour thème « CREA-PAIX, une approche innovante de l’engagement politique et citoyen des femmes et des jeunes en faveur de la Paix ».

Devant un public composé de journalistes, de jeunes, de femmes leaders et d’organisations de la société civile, elle a exposé une vision novatrice pour renforcer leur engagement dans la construction de la paix en Côte d’Ivoire et au-delà.

Ce thème qu’elle a développé s’inscrit dans un contexte où les défis sécuritaires et les tensions socio-politiques persistent dans plusieurs nations. La titulaire de la Chaire UNESCO, « Eau, Femme et pouvoir de décisions », Euphrasie Yao Kouassi a indiqué dans son propos liminaire que cette frange de la population, souvent marginalisée dans le processus décisionnel, doit devenir un acteur clés de la prévention des conflits et de la consolidation de la paix. « Et l’initiative Créativité et actions pour la paix (CREA-PAIX) se veut une réponse concrète, combinant, éducation citoyenne, leadership féminin, innovation sociale et inclusion politique », a-t-elle signifié.

Poursuivant, elle a rappelé que « CREA-PAIX est d’abord un symbole pour honorer la paix pour les générations futures, relativement à la participation citoyenne des femmes et des jeunes pour ramener la paix. C’est une campagne mondiale qui vise à solliciter surtout les communautés, les personnes sans voix, qui vise à positionner les femmes qui donnent la vie »

L’ancienne ministre de la Promotion de la femme, de la famille et de protection de l’Enfant a insisté sur la nécessité de former les femmes et les jeunes aux mécanismes de médiation, de dialogue politique et de résolution pacifique des conflits, « la paix doit être un projet politique, il faut la rendre la paix concrète en mettant en avant des communautés, en donnant aussi la voix aux sans voix », a lancé la Coordinatrice nationale du Compedium des compétences féminines.

L’Experte en consultante internationale en genre et développement, suivi et évaluation note qu’il faut un engagement politique inclusif. Pour son plaidoyer, elle sollicite une plus grande représentation des femmes dans les instances de décisions, tout en encourageant des jeunes à s’impliquer dans la vie politique, non pas par la violence, mais par des projets citoyens structurants, en utilisant l’art comme levier de cohésion. Invitant par ailleurs que « nous devons être tous des candidats pour la paix-que nos pensées, nos paroles, nos actions servent la paix ».

A cette webconférence, plusieurs intervenants ont partagé cette expérience, notamment l’ancienne ministre française, chargée de l’Egalité entre les femmes et les Hommes, de la Diversité, Elisabeth Morino, également président de la Fondation ADWIN, qui a rappelé que ce sont les femmes qui sont malheureusement-les premières victimes des conflits.

 Vu qu’à travers le monde, elles sont nombreuses « à perdre leurs enfants, leurs maris, leurs maisons mais elles sont aussi les premières à reconstruire, à soigner et à rassembler. Et pourtant, elles sont exclues du processus de paix. Cette paix doit se construire avec ceux ou celles qui la vivent au quotidien et qui la défendent », a-t-elle fait remarquer.

 La Fondatrice  du G100, Dr Harbeen Raï, a noté pour sa part qu’il faut « humaniser nos rapports, nous devons prendre cela comme une force pour bâtir un monde de paix et d’équité », a-t-elle ajouté.

Quant à la directrice de la Distribution, du Marketing et de la Commercialisation du groupe TV5 Monde, Denise Epoté, elle a désigné la paix comme un concept « qui incarne un état de calme, de tranquillité, ainsi que l’absence de perturbation de troubles, de guerres et de conflits. Elle concourt aussi à un idéal social, politique, économique, environnemental, humaniste, ces vertus qui nécessitent l’implication de tous sans distinction », a instruit cette journaliste des médias internationaux.

Le Curé de la Paroisse Bon Berger, le Révérend-Père Augustin Obrou, Chargé de Communication de l’Archevêché d’Abidjan a révélé « que la femme l’éternelle éducatrice à un rôle primordial dans la construction de ce monde nouveau. Mais pour se rendre plus efficace, elle doit d’abord être une femme de paix, une femme pacifique », a-t-il signifié.

A rappeler que l’initiative CREA-PAIX prouve que la paix ne se décrète pas, elle se construit par l’inclusion, la créativité et l’audace des nouvelles générations. A rappeler que cette conférence s’inscrit dans la campagne mondiale de conscientisation, de formation et d’actions citoyennes en faveur de la paix.

 Elle vise aussi à promouvoir les initiatives phares de cette institution à renforcer le réseau des Créateurs et Créatrices de paix, et surtout à inciter chaque citoyen et citoyenne à devenir acteur et actrice du changement.