Jacques Samir STENKA: au cœur de l’univers mystérieux d’un homme pour l’ART
Par Léon SAKI – Afrique Matin.Net
La pittoresque ville historique de Bingerville, capitale ancienne de la Côte d’ Ivoire qui revêt progressivement l’allure d’une citadelle moderne face à une urbanisation accélérée liée à la montée démographique du chef-lieu de District Abidjan est le lieu de résidence de l’artiste STENKA.
L’art est l’expression voire l’extériorisation de notre moi intérieur, de nos envies, nos angoisses, nos souvenirs. L’œuvre tout entier de l’artiste dont l’énergie créatrice aux sonorités énigmatiques et mystérieuses nous plonge dans l’Egypte antique est conservé dans ce musée, dans ce domaine où il vit depuis les premières heures de sa gloire.
Rencontrer STENKA, l’artiste aux œuvres mythiques a toujours été un bonheur pour les amateurs de l’art plastique, l’homme dont la collection est au-dessus de l’ensemble des spicilèges muséaux dont regorge la Côte d’Ivoire avec plus de 25 mille pièces. Mais le connaitre est plus qu’une obsession, une monomanie.
QUI EST STENKA ?
Né le 03 novembre 1945 à Bingerville, Jacques Samir STENKA, l’artiste aux doigts magiques dont le monde entier est convaincu de l’immensité de son talent a fait ses premiers jours dans cette bâtisse, l’orphelinat de Bingerville, anciennement réservée uniquement aux enfants de familles plus ou moins nobles, aujourd’hui réceptacle d’enfants d’horizons divers. C’est ici que le talent naissant de l’artiste a amorcé son éclosion.
Dès le cycle primaire, Jacques Samir montrait déjà de réelles prédispositions pour le dessin.
Il se distinguait par ses qualités de grand dessinateur, toute chose qui attirait sur lui la sympathie de ses formateurs. Ainsi, il n’avait plus pratiquement de temps pour lui-même, absorbé par le dessin. Déjà à 13 ans, c’est-à-dire en 1958, il est lauréat du concours des sessions des pays de la Communauté d’expression Française. Après des études primaires et secondaires, un jour de grand soleil, comme le dit l’artiste, le voici qui prend le chemin de l’hexagone pour des études supérieures. A cette période précise, il fut le plus jeune mais surtout
le premier peintre d’origine africaine à accéder à l’Ecole des Beaux-arts de Paris, toute une erté pour la Côte d’Ivoire. Sous la hou- lette de l’éminent professeur, Maitre Yankel, il en sort avec le DNF (Diplôme National Français) et le DSAP (Diplôme Supérieur des Arts Plastiques).
«Il vivait, respirait et chantait l’art… »
Marié puis divorcé, père de 5 enfants, Jacques Samir STENKA a connu une vie entièrement consacrée à son activité artistique si bien que certains de ses enfants ne furent épargnés par le virus de l’art. Il vivait, respirait et chantait l’art à chaque instant de sa vie.
Un homme pour l’art qui a été à l’école occidentale mais qui n’en a subi aucune influence. Du haut de ses 1 m 80, ce génie de l’art devenu MAITRE dont la morphologie se rapproche plus de l’occidental, s’est toujours réclamé NÈGRE et fier de l’être.Son attachement à la mère patrie, l’Afrique, est à l’origine de la création du Mouvement Plastique Africain dont il fut l’instigateur. Ses œuvres, dans son ensemble, sont l’exaltation des grands symboles et allégories qui évoquent l’Afrique avec ses ancêtres Égyptiens et la femme, mère, génitrice, gérante et prêtresse.
L’ŒUVRE DE STENKA
«Chaque tableau est et reste une pièce unique, rare en son genre. »
Très énigmatique, on se demande parfois si STENKA n’est-il pas le mystérieux messager insoupçonné d’une civilisation méconnue, désireuse de se révéler en n aux hommes? La question impose que des chercheurs s’en préoccupent. Toutefois, voici ce qu’en pensent les admirateurs du disciple de l’Au-delà: « Le maître a la nette conviction que l’homme (l’être humain) était un insecte issu de la création des espèces de l’ensemble des univers. L’insecte ne pouvant plus repartir dans l’au-delà commença à perdre ses antennes, son corps articulé en anneaux et son masque.
Progressivement, cet insecte est devenu un animal, puis de l’état d’animal, il a transmuté en homme.
D’Homme étoile venu de l’au-delà, l’homme Galaxie s’est définitivement installé dans ses univers, avec pour repère le double berceau de l’humanité: le Continent Africain. Ces origines sont les plus sûres et demeurent aujourd’hui plus qu’hier encore, celles vers lesquelles nous nous retournons inexorablement dans ce monde en perdition renouvellement.
L’oisillon est tout juste en train de casser la coquille de l’œuf qui l’a nourri. Rien ne sera jamais comme avant ». A partir des origines de l’homme que l’artiste tente de transmettre, il évoque un ordre supérieur nouveau soumis au pouvoir de l’Au-delà : « L’ordre supérieur dicté par l’entremise de l’image sacrée, l’instruction d’initier la marche glorieuse de l’Au delà depuis la salle des commandes. Cette marche encadrée par les cavaliers invisibles est cadencée par le murmure d’un son divin, une musique magique réglée comme par Jupiter jusqu’à la nuit des temps.
La métamorphose de l’homme insecte que nous sommes aujourd’hui, nous rend en des êtres possibles ou plutôt un ensemble d’êtres possibles, car, que nous le voulions ou non, nous sommes au service de l’Au delà en dépit de nos divagations scientistes et scientifiques supposées.
Le maître STENKA est chargé d’assurer le partage des ondes et vibrations à travers ses tableaux de peinture. C’est la mission reçue de l’ordre supérieur, et il s’en acquitte merveilleusement bien et n’en réclame aucun mérite. C’est le bon ouvrier. Il nous demande d’en faire autant à notre humble niveau soit-il ».
Il se trouve dès lors que l’art proposé par l’artiste est loin de l’habituel. Il est exceptionnellement différents comme l’attestent ces écrits : « Le mystère jaillissant des oeuvres de STENKA ne repose pas sur une philosophie occidentale quelconque du type Cartésien ou autre (naïf ou non naif). Ce travail repose également sur des repères déjà connus « L’Au-delà cosmique comme nous pouvons le constater, tout tourne autour des grands espaces galaxiques, les vibrations, la terre et ses produits, la femme, l’homme, les minéraux et l’environnement.
Des tableaux tels que: Engin Spatial, Le géant de l’Espace, Achi, Personne de l’Au-delà, Yapi, L’homme-étoile, Anon, Personne des Galaxies, etc… nous font ressentir cet au-delà cosmique lointain et proche à la fois.
Les ondes et les vibrations qui sont des catalyseurs de chacun de nos comportements et réactions, s’expriment à travers des réalisations telles que: vibrations de Mory Kanté, le re et du miroir, un responsable de l’imagination, le partage des ondes, magie de la musique et murmure d’un son;
L’Afrique Noire Égyptienne quant à elle transparaissait dans les fresques comme l’adoration, la traversée, le veau d’or, les cavaliers invisibles, etc… Chez maître STENKA, L’Afrique Égyptienne est plutôt Pharaonique ne fait aucun doute, de telle sorte que sans aucun e ort cela transpire aisément de ses oeuvres. La puissance créatrice du monde Noir, donne aux mondes univers le déclic en vue de leur explosion artistique, créatrice et civilisatrice.
La femme-mère-génitrice-prêtresse
La femme origine du monde, des mondes; la femme créatrice génitrice des êtres vivants des univers; la mère épouse gérante et créatrice de l’ordre nouveau supérieur. L’épouse à l’origine de la domestication des animaux, innovatrice de l’agriculture et de la gestion du patrimoine (humain, meubles et immeubles) La femme prêtresse gérante spirituelle de notre passé, de notre présent et de notre futur.
Maître STENKA célébrait et célèbre la femme tout court, objet de nos convoitises, de nos états d’âmes, de nos frustrations, nos peines, nos guerres et nos paix. (Tableaux déjà réalisés comme: un beau visage, nesse et pureté «signe féminin», Beauté d’une espèce).
L’énergie et l’environnement. Il s’agit de l’énergie que nous allons puiser au plus profond de nous-mêmes pour agir, pour construire, pour détruire.
Cette énergie, elle se trouve également dans notre environnement. Elle sera à la mesure de nos illusions et de nos désillusions, c’est à dire celui que nous construisons aujourd’hui et demain.
L’homme rejoindra les grands espaces d’où il est naturellement originaire une fois qu’il aura irrémédiablement détruit son univers galaxique-terre très bientôt.
Si le Maître a pu garder toute sa collection artistique intacte, cela est sans nul doute, à mettre au bénéfice de ses activités agricoles. Propriétaire de 12 hectares d’Avocat-beurre à proximité de Bingerville depuis 1974, Jacques Samir Stenka est resté à l’abri de tout besoin au point qu’il s’est volontairement privé des ventes de ses œuvres aujourd’hui estimées à plus de 25 mille toiles.