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Insécurité/Le terrorisme est-il à la porte de la Côte d’Ivoire ?

 Par Ablizangoh Wakatê/afriquematin.net

Depuis plusieurs années, les États du Golfe de Guinée, dont la Côte d’Ivoire surveillent de près l’évolution de la menace terroriste venant du Sahel. Bien que le pays ne soit pas actuellement en situation de conflit généralisé, la question de savoir si le terrorisme se rapproche-t-il de lui ?  Un enjeu majeur de sécurité nationale et régionale.

  Dans la bande sahélienne, des groupes affiliés à Al-Qaïda ou à l’État islamique sont actifs au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Leur expansion vers le sud, en direction des zones forestières et côtières, est une tendance observée depuis plusieurs années. Et trois (3) dynamiques favorisent cette progression, notamment la pression militaire au Sahel. Les opérations militaires dans le nord du Mali et du Burkina Faso poussent parfois les groupes armés à chercher de nouvelles zones d’influence. Cette stratégie de débordement vers le sud est déjà perceptible au Bénin et au Togo.

Ensuite les frontières poreuses(!) dont celle de la Côte d’Ivoire qui s’étend sur plus de 500 km avec le Burkina Faso et le Mali. Malgré la présence des forces ivoiriennes, elle reste difficile à contrôler à 100 % en raison de la densité forestière, des zones rurales isolées, des activités transfrontalières comme le commerce et le pastoralisme et de la présence intermittente de banditisme armé.

Enfin les réseaux criminels locaux notamment les trafics dont l’or, le bois, le carburant, le bétail et les contrebandes peuvent servir de chaînes logistiques à certains groupes extrémistes, même s’ils ne sont pas directement implantés.

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 En Côte d’Ivoire, le djihadisme peut être une réalité mais pas une généralisation, mais le pays n’est pas exempt d’incidents terroristes, même s’ils restent rares et localisés. On en veut pour preuves la ville balnéaire de Grand Bassam qui a subi une attaque par de groupes terroristes en 2016, ensuite vient la zone de Kafolo en 2020-2021, deux attaques ponctuelles contre des postes de sécurité dans le nord. Ces événements marquants montrent que la Côte d’Ivoire est ciblée ponctuellement, mais ne fait pas face à une infiltration massive semblable à celle Des pays du Sahel.

 La région du Bounkani, Gontougo et Tchologo est la plus sensible géographiquement, de par sa proximité avec le Burkina Faso et le Mali. Une zone de vigilance qui doit être   perpétuellement renforcée, car les risques d’incursions limitées sont légions. La Côte d’Ivoire n’est donc pas en situation d’implantation terroriste durable, mais plutôt en phase préventive face à une menace extérieure.

 Et depuis l’Etat ivoirien a nettement renforcé son dispositif de sécurité, car depuis 2016, les autorités ont lancé un ensemble de mesures qui a constitué un déploiement massif dans le nord – les points d’entrée et surveiller les pistes transfrontalières. Des bases ont été installées dans la zone de Kafolo, de Kong, de Téhini et de Doropo.

Ces installations rendent plus difficile toute progression de groupes armés et malgré ces efforts, la vigilance reste essentielle, vu que le terrorisme n’est pas encore « à sa porte » au sens d’une invasion imminente, mais la menace existe dans les zones frontalières et nécessite une vigilance constante. La Côte d’Ivoire bénéficie d’un État solide, d’une armée en montée en puissance et d’une coopération régionale active, mais elle reste exposée aux dynamiques du Sahel