Industrie forestière/ La filière bois pourrait-elle survivre ?
Par Haidmond Kaunan-afriquematin.net, envoyé spécial
« Il n’y a plus d’essences dans nos forêts. Un seul périmètre a été visité quatre à cinq fois entre 2000 et 2001. Certaines essences comme le Dabéma, le Loti ou le Tiébacin, qu’on ne connaissait pas sont devenues qui sont des bois de luxe et ont été remplacées par l’Iroko. Ce qui veut dire que la forêt se vide davantage quand les impôts, eux, connaissent une ascension. On se demande bien si la filière bois pourra survivre d’ici cinq ans », s’inquiète un opérateur de cette filière pour qui les nombreux reboisements en cours ne représentent qu’un coup d’épée dans l’eau. « Il n’y a même plus de scierie digne de ce nom en Côte d’Ivoire », affirme un autre opérateur industriel. En ce sens que les localistes qui traitent avec de nombreuses scieries les ont tous abandonnées pour quelques rares industriels du bois. Outre le racket auquel ces industriels du bois sont victimes de la part de l’administration forestière, c’est l’augmentation des impôts qui est également à l’ordre du jour .Les taxes de superficie ont augmenté. Ce jeudi 18 janvier lors de notre passage dans une scierie à San Pedro nous avons été devancés par les services des impôts de cette localité. « On vient d’augmenter notre taxe de superficie. Pour 6 hectares de superficie qu’on payait un million deux cent mille francs (1.200.000) jusqu’à l’année dernière on est passé ce matin à 24 millions payables par trimestre. Nous devrions en principe fermer mais c’est tout ce que nous savons faire », confie tristement le responsable de cette scierie, qui nous brandit la décision des services des impôts. Avant de révéler que les localistes ont abandonné les scieries, faute de machines capables de transformer le « Dabéma » qui était autrefois considéré comme du bois sans valeur.