Incitation à l’insurrection/Le Procureur de la République Adjoint annonce des poursuites judiciaires…

Par Jean-Marie Aka/afriquematin.net

Le Procureur de la République adjoint, Yéo Abel Nangbélé a révélé le vendredi 21 juillet 2020, lors d’une conférence de presse au tribunal de première instance du Plateau à la salle des pas perdus que « le parquet d’Abidjan a saisi la Cour de cassation le 17 août 2020 à l’effet d’autoriser des poursuites juridiques à l’encontre de Monsieur Anaky Kobenan ». 

Dans ce post publié le 12 août 2020, le président du MFA (Mouvement des Forces d’ Avenir) a affirmé, «la Côte d’Ivoire depuis le 7 août n’attend plus les élections, et ce n’est pas ce à quoi elle se prépare. La Côte d’Ivoire doit d’abord écarter et retirer du palais présidentiel, par toutes voies possibles, cette personne désormais inconnue et fort mal venue qui a pris aux Ivoiriens leur pays pour en faire son royaume ou son empire », selon le conférencier.

Le reproche fait à l’homme politique, selon l’homme de loi, est d’avoir appelé à l’insurrection à travers ce message publié sur les réseaux sociaux et qui, semblent-ils « graves et peuvent jeter le discrédit » sur la personne qui gouverne le pays. Soulignant par la suite que « nous attendons que la Haute Cour statue là-dessus et nous aviserons ».

Outre Anaky Kobenan, d’autres personnes sont visées par cette mesure, il s’agit de l’ex-commandant Fofana Abdoulaye, qui depuis sa radiation des effectifs des forces armées ne cesse d’appeler à la désobéissance et à l’insurrection  populaire. Sans toutefois omettre le cas  Gbalet Édith Pulcherie, qui, selon lui, « sous le couvert d’une association de la société civile a de façon répétitive appelée les Ivoiriens à envahir les rues de façon illimitée », a révélé le Procureur adjoint Abel NangbéléRappelant aussi que  la mise en cause a été interpellée dans le cadre du maintien de l’ordre et non par des gens encagoulés comme veulent le faire croire certaines personnes.

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Le procureur de la République adjoint a par ailleurs mis en garde les auteurs des publications appelant à l’insurrection civile et militaire, à la haine ethnique et religieuse sur les réseaux sociaux. Il a précisé que les auteurs de ces publications ainsi que les personnes qui les reproduisent sont passibles de peines allant d’un (1) à dix (10) ans d’emprisonnement ferme.

S’agissant l’affaire dit « le Gbaka Vert », qui défraie la chronique, le Procureur a souligné que le rapport d’Amnesty International, « n’est pas une vérité biblique, Amnesty International fait des allégations. Moi je veux des faits, des preuves. En droit, il ne suffit pas d’alléguer », a-t-il fait savoir, indiquant par ailleurs qu’il n’accordait aucun « crédit »  à tout ce qui est publié sur les réseaux sociaux. Il a rejeté  toutes les accusations portées contre les policiers, tout en mettant également en doute le témoignage d’un agent de police.  Mais ces  faits ont été confirmés par  Amnesty International, car    la vidéo relative à cet incident continue de  circuler  sur les réseaux sociaux.

A cette occasion, les journalistes  n’ont pas manqué de faire remarquer que dans cette démarche d’interpeller les contrevenants aux lois relatives à la publication des informations sur les réseaux sociaux, il y a deux poids, deux mesures. Car certains publient des messages virulents, diffamatoires sans être inquiétés, tandis que d’autres, pour peu voient l’épée de Damoclès s’abattre sur leur tête, « c’est votre impression, la justice travaille en toute impartialité », a-t-il conclu.