Haut Sassandra/ Le permanent de la délégation Daloa Est du Pdci-Rda, Touré N’FA, dénonce les entraves et plaide pour un Renouveau
Par Brou François/afriquematin.net
Le Permanent de la délégation Daloa Est du défunt Stéphane Bra Kanon, fervent militant du PDCI-Rda et membre du bureau politique, Touré N’FA, déclare avec vigueur que son parti ne jouit plus d’une totale liberté d’action dans le Haut-Sassandra, entraînant ainsi son absence et ses revers sur la scène politique locale. Il attribue largement cette image ternie de son parti à certains cadres dont les actions laissent à désirer.
Touré N’FA ne mâche pas ses mots pour critiquer le comportement nuisible de certains cadres du Pdci-Rda dans la région du Haut-Sassandra. Selon lui, certains ne s’acquittent pas de leurs responsabilités, tandis que d’autres se voient attribuer des titres basés sur leur origine ethnique, un comportement qu’il déplore. « Ils n’assument pas leur charge, d’autres se donnent des titres de par leur appartenance ethnique ». Il souligne qu’adhérer à un parti doit être volontaire, contrairement à ceux qui, selon lui, jouent un double jeu.
« Mes parents, depuis le temps du Président Félix Houphouët-Boigny, ont adhéré au Pdci-Rda et leurs progénitures que nous sommes, continuent dans ce même élan de militantisme. À la différence de ceux que nous connaissons qui ne font que jouer au double jeu, car, on ne devient pas militant, mais on naît militant », a-t-il fait savoir.
Le militant expérimenté, actif depuis le Mouvement des Élèves et Étudiants de Côte d’Ivoire (Meeci), réfute les allégations de trahison qui lui sont faites. Il affirme sa fidélité au Pdci-Rda, contrairement à certains qui, à l’époque du président Gbagbo, ont changé d’allégeance, « il y a des mauvaises langues qui m’attribuent de fausses informations. À ceux-là, je leur tends une épée. Le professeur Alphonse Djédjé Mady, le Dr Véi Bernard, le Professeur Maurice Kacou Guikahué connaissent et ils savent que je n’ai jamais trahi le Pdci-Rda. Si je devrais suivre ceux qui me vilipendent lorsque le président Gbagbo est venu au pouvoir, où ils ont tangué vers le FPI, je pouvais en faire autrement aujourd’hui. Mais militer c’est une culture et je possède cette culture de non trahison, comme les autres le font à Daloa », a-t-il mis en avant.
Il critique également les attaques qu’il subit de la part de certains cadres du parti à Daloa en raison de sa proximité avec Mme la Vice-présidente Léopoldine Tiézan Coffie, « Je suis plus proche de Mme la Vice-présidente Léopoldine Tiézan Coffie, aujourd’hui nommée Haut Conseiller du Haut-Sassandra-Marahoué. C’est quand même dommage que des gens censés être des exemples sur qui nous, jeunes, pouvons-nous appuyer pour avancer dans le parti, se comportent ainsi. Le cas le plus flagrant a été que mon aîné Djibril Coulibaly et moi devrions être décorés, malheureusement ces pontes ont refusé de porter nos noms sur la liste des récipiendaires. Et curieusement, tous ceux qui ont été décorés ont pris le chemin du Rhdp. J’ai été très frustré », a-t-il exprimé.
Touré N’FA impute la débâcle électorale du Pdci-Rda dans le Haut-Sassandra à certains cadres autochtones. Il souligne le manque d’inclusion des communautés malinké et akan (baoulé) dans le choix des candidats sous le ministre Britto, en comparaison avec les pratiques sous feu le ministre d’État Séri Gnoléba.
« A l’époque, les réunions se tenaient chez feu le ministre d’Etat Séri Gnoléba où toutes les composantes y participaient. Mais sous le ministre Britto, et pour faire le choix des candidats, ni la communauté malinké, encore moins la communauté akan (baoulé), n’est associée. Or, ce sont ces deux entités qui drainent le plus d’électeurs. Voici les signes de la débâcle du Pdci-Rda aux différentes élections dans le Haut-Sassandra », a-t-il souligné.
En tant que permanent de la délégation Daloa Est, Touré N’FA exprime son désaccord face à la nomination d’un délégué intérimaire pour diriger la délégation, contestant ainsi cette situation qu’il considère comme déplorable. Il souligne qu’il reste en fonction jusqu’à ce qu’une décision officielle de la haute direction du parti soit prise.
Il perçoit l’avènement du Président Thiam comme une bouffée d’oxygène pour le Pdci-Rda. Il souligne l’énergie et la relation positive avec les militants du nouveau dirigeant, formé à l’école anglo-saxonne. Il annonce son engagement renforcé, notamment dans le recrutement massif d’étudiants.
Néanmoins, il déplore l’absence de noms malinké et akan parmi les membres récemment nommés dans la région. Il exprime toutefois son optimisme quant au renouveau du parti avec le Président Thiam et se réjouit que la première sortie officielle du premier responsable et gestionnaire du parti ait eu lieu dans la région du Haut-Sassandra, « là, j’ai mal, mais avec l’arrivée du Ministre Thiam, il y a de l’espoir que le Pdci-Rda ait de fortes chances de revenir au premier plan de la scène politique. Avec le Président Thiam, la flamme militante sera ravivée, l’éducation va retrouver ses lettres de noblesse », a-t-il conclu.