Génocide des Wê/Anne Désirée Ouloto interpellée

Un génocide, -, est un crime consistant en l’élimination concrète intentionnelle, totale ou partielle, d’un groupe- ethnique ou religieux, en tant que tel. Ce qui veut dire que des membres du groupe sont détruits mentalement et physiquement, ou rendus incapables de procréer, pour rendre à terme difficile ou impossible la survie du groupe ainsi réduit. Le génocide peut être perpétré par divers moyens, le plus répandu et le plus évident étant le meurtre collectif. Le cas de l’ouest montagneux est très patent et à cet effet, un originaire de cette région s’adresse à sa sœur sur les exactions qui ont été perpétrées sur leur parents.

À ma chère sœur Wê Anne Désirée Ouloto,

Permets-moi de m’adresser à toi en ces termes et aussi de te tutoyer. En effet, depuis que le seigneur de guerre le sinistre (le mot est petit) Amadé Ouérémi, celui-là même qui avait le droit de vie ou de mort sur nos parents Wê est passé aux aveux, j’ai scruté les réseaux sociaux et autres médias à la recherche d’une réaction venant de ta part, espérant que tu allais répondre au tueur des nôtres avec la même promptitude que tu avais répondu à dame Simone Gbagbo c’était en 2019.

Revenir sur tes propos serait remué le couteau dans la plaie béante sur laquelle tu as soufflé des braises ardentes, d’ailleurs les réseaux sociaux en parlent déjà largement. Cependant j’aimerais te rappeler la définition du mot génocide. Selon les termes de la convention de l’Onu du 9 décembre 1948, un génocide est un acte commis dans l’intention de détruire tout ou en partie un groupe national, ethnique, racial ou religieux ( tu peux vérifier sur Google, selon l’ONU je précise )

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À partir de là, il ne s’agit donc pas d’une extermination totale (même si le sieur Amadé l’aurait fait s’il en avait eu l’occasion) et sinon, il n’aurait pas eu de Juifs pour témoigner encore moins de Tutsis. Quant à sa reconnaissance c’est une autre histoire. À titre d’exemple, ce n’est qu’en 2001 que la France a reconnu le génocide arménien commis en 1905 par les turques soit près d’un siècle, tout en refusant de reconnaître le génocide algérien reconnu par la Turquie qui elle refuse de reconnaître le génocide arménien.

Sincèrement et contrairement à ce que beaucoup pourraient penser, je ne te condamne pas, loin sans faut, car comme beaucoup, tu as été sûrement induite en erreur. Mais maintenant que le bourreau lui-même a reconnu les faits jusqu’à dire qu’il n’a jamais vu un tel carnage (génocide), qu’est-ce que tu dis ? Ou du moins qu’est-ce que tu vas faire ? Pour que :

1- Justice soit rendu

2-nos pauvres parents aient des sépultures dignes pour le repos de leur âme

3-un mémorial enfin qu’on ne les oublie pas

4-et que chaque année, une journée en leur mémoire soit célébrée.

Tel est là l’objet de ma lettre ouverte pour toi. Maintenant que tu sais (et encore que ce n’est que là le premier témoin), je t’en supplie, fais de sorte que la crise ivoirienne ne se résume pas qu’aux seules sept (7) femmes d’Abobo . Maintenant que tu sais …Comme on le dit chez nous ‘ »Assè » salut.

Zonh Apollinaire de Zou canton Zrabahon

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