Fuite des matières premières agricoles/Il faut sauver les producteurs ivoiriens
Par Haidmond Kaunan-Afriquematin.net
(Lundi 6 mai 2019) – N’est-il pas souhaitable que le gouvernement ivoirien pense à améliorer les conditions de vie des producteurs en augmentant les prix des matières premières agricoles ?
Le prix du kilogramme du cacao ivoirien est à 750 Francs CFA, les fèves passent au tamis dans le Sud-Est du pays. Alors qu’à quelques kilomètres d’Abengourou et d’Agnibilekrou, au Ghana voisin il s’achète actuellement par le Cocoboad à 853 francs CFA sans tamisage. Soit une différence de 94 francs CFA. Le prix officiel de la noix de cajou est de 375/kg et celui pratiqué sur le terrain est de 100 francs CFA. Contre 700 francs CFA au-delà des frontières ivoiriennes, donc mieux acheté qu’en Côte d’Ivoire.
« On va traquer les acheteurs véreux, on va lutter contre la fuite des produits au-delà des frontières », entend-on dire. Des déclarations sans suite qui poussent des producteurs désabusés à vendre leurs produits à des trafiquants étrangers représentés par des Ivoiriens sur le terrain. Le vendredi 3 mai dernier, le conseil national de sécurité a décidé, après une réunion, d’amplifier la lutte contre la fuite des matières premières agricoles, en dotant les forces de l’ordre de moyens conséquents à l’effet de traquer ces trafiquants et leurs complices nationales. Mais ne vaut-il pas mieux d’utiliser ces moyens pour améliorer le prix d’achat bord-champ de ces produits ?