Expropriation de terres/Certains députés ivoiriens ne jouent-ils pas le jeu aux détriments de leurs populations?
Par Ablizabgoh Wakatê/afriquematin.net
La question d’expropriation des terres ivoiriennes aux dépends des étrangers est un sujet complexe et sensible, souvent lié à des enjeux économiques, politiques et sociaux. Les députés ivoiriens, en tant que représentant du peuple, ont un rôle crucial à jouer dans la régulation et la supervision des processus d’expropriation pour garantir que les droits de citoyens soient respectés. Cependant, il est important de distinguer les cas individuels et les responsabilités spécifiques.
Dans un contexte de dépossession des terres ivoiriennes, il y a un cadre légal, qui lui consiste à respecter des procédures strictes, notamment une indemnisation juste et préalable des propriétaires concernés, malgré que la loi N° 98-750 du 23 décembre 1998 vise à moderniser la gestion des terres. Malheureusement la problématique se pose par le manque de transparence dans certains cas d’expropriation. Il y a également les indemnisations insuffisantes ou retardées, les conflits fonciers entre communautés locales, investisseurs et autorités.

Face donc à cette difficulté, il est important de noter que leur responsabilité est de représenter les intérêts de leurs électeurs et de veiller à ce que les lois et politiques soient justes et équitables. Si des députés sont perçus comme complices de pratiques d’accaparements de terres, jugés injustes ou favorisant des intérêts des étrangers au détriment des populations locales, cela peut susciter des critiques et des débats au sein de la société civile.
Cependant, il est essentiel de baser toute accusation sur des preuves concrètes, de respecter les principes de justice et de présomption, vu qu’ils ont le droit de se défendre contre des accusations. Malheureusement, il y a des députés qui hésitent à s’exprimer contre ce fléau de peur de froisser certains investisseurs ou de nuire aux relations économiques du pays.
D’autres pourraient également être personnellement impliqués dans des affaires liées à l’acquisition de terres, ou avoir des intérêts indirects dans des projets d’investissement étranger. Cela pourrait créer un conflit-qui les empêcherait de prendre position publiquement.
Dans le contexte juridique et législatif, il est possible que les lois et régulations en matière de propriété foncière en Côte d’Ivoire permettent, dans certains cas, aux étrangers d’acquérir des terres. Ce qui rend difficile pour les parlementaires de prendre une position critique, surtout si la question est perçue comme relevant de la légalité.
Il y a aussi que dans certaines situations, l’absence d’une mobilisation forte de la population ou de la société civile peut conduire à une relative indifférence de la part des élus. Si le problème ne suscite pas suffisamment d’attention, les députés peuvent ne pas se sentir poussés à agir.
Pour les tensions politiques ou de préoccupations concernant la stabilité du pays, certains députés peuvent éviter de soulever ces genres de questions controversées qui pourraient perturber davantage la situation politique ou entrainer des critiques à l’encontre du gouvernement.
En conclusion, il peut s’agir donc d’une combinaison de facteurs économiques, politiques, sociaux et législatifs qui peut expliquer pourquoi certains députés restent silencieux sur cette question d’expropriation de terre. Car, en dehors du député de la circonscription et maire de Tiassalé Assalé Tiémoko, qui défend bec et ongles les populations, le citoyen lambda se pose la question de savoir si certains députés ne jouent-ils pas le jeu au détriment de leurs populations qu’ils sont censés défendre?