Enseignement supérieur en Côte d’Ivoire / la CNEC rompt le silence et appelle à la mobilisation
Dans une note parvenue à notre rédaction ce samedi 5 avril 2025, la Coordination Nationale des Enseignants-Chercheurs (CNEC) appelle à la mobilisation de l’ensemble des enseignants-chercheurs et chercheurs de Côte d’Ivoire. Une initiative motivée par le silence persistant des autorités depuis la fin des travaux du Comité Sectoriel de Dialogue Social (CSDS), en octobre 2024.
À l’époque, ces discussions avaient suscité de grands espoirs quant à l’amélioration des conditions de travail dans le secteur. Selon le professeur YÉO Kanabein Oumar, Coordonnateur Général de l’Unité d’Action Syndicale (UNAS), le document final issu de ces négociations aurait été officiellement transmis, en janvier 2025, à Madame la Ministre d’État, Ministre de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’administration.
Cette déclaration avait été faite à l’occasion de la toute première Assemblée Générale historique de l’UNAS, tenue le 12 février 2025. Depuis, plus rien. Aucun retour, aucune communication officielle : un silence radio qui inquiète et indigne.
Une situation de plus en plus préoccupante dans les universités
Sur le terrain, les problèmes s’accumulent. À l’Université de Man, les enseignants dénoncent de graves atteintes à leurs droits fondamentaux, qu’ils imputent directement à la direction de l’établissement, sans que la tutelle n’intervienne. À l’Université Nangui Abrogoua, les enseignants promus au CAMES attendent toujours le paiement de leurs émoluments. Dans d’autres institutions, c’est le retard chronique dans le paiement des salaires et accessoires qui alimente la colère.
Une inertie jugée inquiétante
Face à ce climat de frustration, la CNEC pointe du doigt l’inaction de l’UNAS, qu’elle accuse d’un mutisme complice. « Nous sommes sollicités de toutes parts par nos collègues, mais nous n’avons aucune réponse à leur donner », confie un responsable de la coordination. « Le silence des autorités est assourdissant et devient insoutenable. »
Reprendre la lutte syndicale
Craignant que les préoccupations du secteur soient reléguées au second plan en raison des examens nationaux (BAC, BTS), des concours administratifs et des prochaines échéances électorales, la CNEC estime qu’il est urgent de relancer la mobilisation syndicale.
« Celui qui a sa marmite au feu est le seul à en prendre soin », souligne la note, insistant sur la nécessité d’agir rapidement pour préserver les acquis et éviter de nouvelles régressions sociales.
Dans cet esprit, une réunion extraordinaire du Bureau Exécutif National de la CNEC est convoquée pour ce mardi 8 avril 2025. L’objectif est clair : définir une stratégie de riposte et arrêter les prochaines actions à mener face à l’immobilisme des autorités.