Daloa-Élections apaisées/ »Le théâtre participatif » sensibilise contre la haine et les rumeurs
Par Franck Elisé Bouabré/Correspondant permanent afriquematin.net
Conscient des enjeux électoraux à venir, l’Observatoire Ivoirien des Droits de l’Homme (OIDH) a organisé, le samedi 9 août 2025, une activité de sensibilisation visant à promouvoir la citoyenneté et à contrer les effets néfastes de la désinformation. Cette action s’inscrit dans le cadre du projet « Citoyenneté et lutte contre la désinformation pour l’intégrité du cycle électoral en Côte d’Ivoire », soutenu par Affaires mondiales Canada et le National Democratic Institute (NDI).
L’événement a rassemblé autorités locales et populations autour d’une innovation majeure : l’utilisation du théâtre participatif, une méthode immersive et pédagogique pour aborder des problématiques complexes.
Selon le coordonnateur du projet, Yannick Anaky et le sociologue-metteur en scène, Bamba Moussa, « le théâtre participatif » a été choisi pour sa capacité à impliquer activement le public. Contrairement au théâtre classique, il permet aux spectateurs d’interagir avec les acteurs, créant ainsi une véritable synergie. Ce format illustre des situations issues du quotidien, facilitant la compréhension de notions abstraites comme la désinformation ou l’impact des discours haineux.
La troupe « Les Émotions de Daloa » a brillamment interprété une scène montrant les effets dévastateurs des rumeurs et des discours de haine sur les relations intercommunautaires. Les spectateurs ont pu reconnaître des comportements familiers et réfléchir aux conséquences de leurs actes dans un contexte électoral.
Yannick Anaky a insisté sur l’idée que les élections ne doivent pas être synonymes de chaos, mais une occasion de renforcer la démocratie et la coexistence pacifique. Les échanges avec les participants ont permis de dégager plusieurs recommandations pour prévenir les conflits électoraux , notamment « la prise de temps de vérifier la source des informations avant leur diffusion, la promotion des discours de tolérance et d’unité, en évitant toute stigmatisation de groupes ethniques ou sociaux et la responsabilité des acteurs politiques, en exigeant d’eux un comportement exemplaire », a-t-il indiqué.
Une participante a même suggéré que les politiciens fassent participer leurs familles à leurs manifestations publiques pour prouver leur engagement à éviter la violence. Ces recommandations traduisent une volonté commune de dénoncer les manipulations politiques et de responsabiliser chaque citoyen comme garant de la paix. Cette activité s’inscrit dans un programme plus large de l’OIDH, qui prévoit une session similaire à Sakassou, le 14 août 2025. Ce choix est stratégique, compte tenu des tensions observées lors des élections de 2020 dans cette localité. L’objectif : instaurer un climat de paix durable et éviter la répétition des erreurs du passé.
Soutenu techniquement et financièrement par Affaires mondiales Canada et le NDI, ce projet reflète une approche proactive et inclusive visant à renforcer l’intégrité du cycle électoral en Côte d’Ivoire. L’initiative de l’OIDH illustre comment l’innovation et la participation citoyenne peuvent servir la paix et la cohésion sociale. En utilisant le théâtre participatif pour alerter sur les dangers de la désinformation et des discours de haine, l’événement a mobilisé les populations autour d’un message fort » la paix et l’unité doivent primer sur les divisions et les conflits ».
À l’approche des élections de 2025, il est impératif que ces efforts soient amplifiés à travers tout le pays. Faire de la cohésion sociale une priorité est essentiel pour garantir un scrutin apaisé et consolider la démocratie en Côte d’Ivoire.
