Dominique Adié, Président du PRD : « Nous allons faire de l’opposition constructive»

 La rédaction.

De ses premiers pas en politique à sa démission du Rassemblement des Républicains (RDR) , le Président-Fondateur du  PRD (Pour la République et la Démocratie), Dominique Adié, n’a pas fait l’économie de l’actualité sociopolitique ivoirienne, tout en présentant la vision de la formation politique que lui et ses amis ont  portée  sur les fonts baptismaux le 22 janvier 2019. Nous vous livrons ci-dessous des passages essentiels de l’entretien que le député de Bouaflé commune a accordé à Afriquematin.net,  le  mercredi 27 mars 2019, lors de son passage à notre  rédaction.

De son engagement en politique

« Mon père était secrétaire générale du PDCI, section de la marahoué. C’est  donc un héritage de père en fils. Après son décès, je crois être celui à qui il a légué l’héritage de la politique. A vingt ans déjà, j’étais candidat à la députation, dans la commune de Koumassi. Mondon julien, Adou Assalé, Bamba Mamadou sont ceux auprès de qui j’ai appris la politique. Après Koumassi, j’ai jugé bon d’aller dans ma région, Bouaflé, et affronter mes doyens. L’histoire de mon père, Adié Kouakou Augustin aidant, cela a été plus facile. Il faut rappeler que très jeune, à vngt-deux (22) ans,  j’ai eu beaucoup d’argent. Cela m’a permis d’aider les populations de la Marahoué. J’ai posé beaucoup d’actions, surtout dans le domaine social, en faveur des populations. C’est tout cela qui a édifié les populations. Elles ont jugé que j’étais jeune, certes, mais au vu des actions que j’ai posées, j’étais apte à conduire les destinées de la région. Après mon élection, j’étais membre du bureau politique du PDCI RDA et très proche du président Henri Konan Bédié qui était un ami de mon père. Nous avons donc œuvré pour le PDCI pendant longtemps. Je voudrais dire que la politique, nous l’avons apprise au PDCI RDA. »

De la création du PRD

« Après le coup d(Etat contre le  président Bédié, notre vision politique nous a fait comprendre qu’il serait difficile au PDCI de revenir de sitôt aux affaires d’Etat. Nous avons donc approché le RDR du président Alassane Ouattara pour œuvrer ensemble à la construction de ce pays. Déjà très jeune, nous avions appris la résistance avec ce parti, pas la politique car celle-ci, comme nous le disions tantôt, nous l’avons apprise au PDCI… Nous avons donc œuvré avec le RDR. Après donc vingt  (20) années passées dans ce parti et aux côtés du président Alassane Ouattara, nous avons jugé bon que nous devrions changer de cap et que notre formation devrait servir aux générations nouvelles. C’est la raison de la création de notre parti politique,Pour la République et la Démocratie (PRD).Ce parti est certes jeune mais nous qui en sommes les conducteurs, nous nous distinguons nettement par notre expérience politique. »

De l’Idéologie politique du PRD.

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« Nous sommes un parti centriste. Nous allons jouer un rôle d’arbitre entre les différents protagonistes. Nous allons aider le pouvoir à réaliser les projets de sociétés proposés aux ivoiriens. Nous ne serons pas dans l’opposition pour simplement nous opposer. Nous y sommes pour aider à la pose de l’édifice nationale. Nous ferons de l’opposition constructive. Le président Ouattara est celui qui a été choisi pour conduire les destinées de ce pays. Il a donc besoin de l’opposition. Il a donc besoin de l’opposition pour lui faire des suggestions, pour attirer son attention sur un certain nombre d’aspects qui n’ont pas été suffisamment transcris pour le bien-être des populations. Comme exemple, lorsque nous prenons le cas spécifique du panier de la ménagère, cette préoccupation essentielle des populations n’a pas été   traitée  à fond par nos gouvernants. Les ivoiriens souffrent et ne mangent pas à leur faim. Nous ne sommes pas un parti politique qui ne fera que rejeter les propositions des uns et des autres. Nous accompagnerons donc tout ce qui permettra à la république d’aller de l’avant.  Nous allons apporter des idées constructives. Nous ne rejetterons pas systématiquement tout ce qui viendra des gouvernants. Il faut faire faire en sorte que les ivoiriens sachent que les choses avancent, quand bien même elles viendraient de la droite ou de la gauche. En étant centriste, nous sommes les mieux placés pour juguler les extrêmes. »

 

Du projet de société du PRD

« Le volet éducatif est un aspect majeur de notre engagement. Je ne dirai pas que rien n’a été fait de ce côté. Malgré les 130 milliards enfouis dans la réhabilitation des infrastructures universitaires, beaucoup reste à faire. Si l’on y ajoutait encore 100 milliards, cela serait-il suffisant?Nous ne saurions le dire. Mais, nous disons qu’il y a encore beaucoup à faire car les amphithéâtres sont insuffisants. Il faut lancer les états généraux de l’éducation pour déceler les failles du système éducatif pour des propositions idoines. (…) Pour entrepreneuriat jeune, il faut rééduquer les ivoiriens. Il faut changer les mentalités. Si nous arrivons à le faire, le reste pourra suivre. J’ai vécu aux Etats Unis d’Amérique, en France et je me suis imprégné des actions  de développement de ces nations. L’expérience en matière entrepreneuriat que nous avons acquise, nous la mettrons au service des ivoiriens. Personnellement, j’étais, à l’âge de vingt-deux (22)ans Chef d’Entreprise. Parti de rien, j’étais milliardaire à 23 ans.  Je sais donc  de quoi je parle quand je m’en réfère à entrepreneuriat. Cette lucarne que vous nous offrez ne pourra suffire pour nous étendre sur le projet de société de notre parti. En son temps nous déballerons notre projet. »

Du sens des rencontres récentes avec les leaders politiques

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« Vous ne pouvez pas venir sur la scène politique et ne pas rencontrer des personnalités qui sont pour nous des symboles. Le président Henri Konan Bédié représente pour nous un symbole dans ce pays. C’est le cas du président Ouattara. Je suis allé rencontrer le président Bédié pour lui rendre hommage. Après cela,  Je suis allé rencontrer le président Affi N’Guessan parce que c’est lui qui représente, au plan institutionnel, le Front Populaire Ivoirien (FPI). J’ai, en outre, rencontrer le président  Ouattara pour prendre ses conseils car c’est lui qui guide, à ce jour, les destinées de la Côte d’Ivoire. Je ne suis en palabre avec personne. »

De la réforme de la Commission Électorale Indépendante (CEI)  

« Pour un pays qui se veut démocratique, la Côte d’Ivoire devrait s’atteler à reformer cette commission. Mais je suis convaincu que cela se fera de la plus belle des manières. Cela avec l’opposition et le pouvoir en place. Il faut ajouter que le jeu démocratique que nous connaissons ne date pas d’aujourd’hui. Ce problème s’est posé avec tous les pouvoirs successifs qui ont dirigé ce pays. A l’époque, au temps du PDCI, c’était le ministère de l’intérieur qui était en charge des élections. Les préoccupations d’alors de l’opposition ont été prises en compte. Sous l’ère Laurent Gbagbo, nous avons eu une Commission indépendante. Nous allons donc nous fier à ce critère. Nous allons donc soutenir les propositions qui feront de cette institution, une commission indépendante pour qu’il y ait la paix. Et ce sera l’un des combats que nous mènerons pour éviter la tricherie. Vous savez, dans tous les mécanismes de ce pays, on a tendance à tricher. Et ce sont, malheureusement, ces tricheurs qui tiennent les rênes de ce pays.

De l’adhésion du PRD à la  plateforme de l’opposition

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« Nous sommes des politiciens et nous voulons conduire dans la paix, l’amour et la fraternité, les destinées de ce pays. Faire l’opposition radicale n’apportera rien de bien et de bon à la construction de l’édifice national. Nous sommes un parti de l’opposition et nous allons voir les contours de toute plateforme avant d’y adhérer… »

interview retranscrite par Vouzo Zaba.