Diabo/Le maire Marcel Diéto Kouamé demande à chacun d’être sur le terrain, à l’image du président Thiam pour vivre les réalités des populations
Située à plus d’une quinzaine de kilomètres de la ville de Bouaké et à 13 kilomètres de Botro avec une population de 26 000 habitants, la commune de Diabo est peuplée à 85% par les autochtones Baoulé et 15% par les allogènes. Le site afriquematin.net vous fait revivre cette interview du premier responsable de la commune, Marcel Diéto Kouamé qui dégage ici les grandes lignes de sa politique managériale.
Quelles sont les potentialités que regorges Diabo ?
Notre circonscription regorge plusieurs potentialités. Notamment l’artisanat et les cultures vivrières. Il y a également les sites touristiques comme le sanctuaire marial d’Adiékro, le barrage Loka, tous impressionnants et agréables à visiter.
Pouvez-vous nous faire l’état des lieux après votre prise de fonction ?
Diabo a été érigée en commune de plein exercice depuis 1985 et je suis le 5ème maire en fonction depuis les dernières élections municipales. Par ailleurs, mes prédécesseurs, Khissy Beyniouah, Yobouet Lazare, Kouassi Yao Jules, Koumoin Konan René l’ont dirigée et y ont participé à son développement. Je viens moi aussi apporter ma pierre à l’édifice. Après moi, Diabo continuera à exister.
Pourquoi avez-vous opté pour la fonction de maire ?
Je suis quelqu’un de très sociable. C’est pour cela que j’ai créé en 2019, une association dénommée « Agir pour le Gblo » qui veut aussi dire « faisons la population Gblo ». J’ai mis cette association en place pour faire face aux difficultés que rencontrent les parents de Diabo commune et sous-préfecture. Mon objectif, c’est de les aider. J’ai construit deux (02) écoles. Une à Yomien-Kouadiokro, mon village et l’autre dans la Sous-préfecture à Sanzankro et un centre de santé à Agbakro.
Par le passé, avec mes propres moyens j’ai réalisé ses infrastructures de base. Je me suis dit qu’une fois élu maire, on pourra faire plus avec les moyens de la collectivité. C’est ce qui m’a encouragé à être maire. Je suis maire pour aider les populations. En définitive, les populations ont réclamé ma candidature pour être davantage proche d’elles et m’assurer de leur bien-être.
Diabo a-t-elle donc changé après un an d’exercice ?
J’ai été investi le 12 octobre 2023. Cela fait un (1) an deux (02) mois que nous sommes là. Je pense qu’on va faire beaucoup de choses à Diabo. L’éducation, la santé, la sécurité sont nos priorités. Au niveau de la santé, l’équipe municipale a construit un préau pour les mamans qui vont faire vacciner leurs enfants. Dès notre élection, nous avons posé la première pierre des locaux de la gendarmerie en juillet 2023.
Le taux d’avancement des travaux peut être estimé à plus 70%. Je suis convaincu qu’au 2è trimestre de l’année 2025 on fera l’inauguration et la sécurité sera de mise à Diabo, parce que tout développement est basé sur la sécurité des biens et des personnes. Après ce sera le tour de plusieurs autres infrastructures qui vont venir en aide à nos populations.
Quelles sont les difficultés auxquelles est confrontée votre commune ?
Il y a le problème de l’eau, mais après la réhabilitation du barrage et le château de Beoumi vers Languibonou, le problème d’eau a été résolu. L’autre difficulté, c’est l’électricité. Les communes rurales ont toutes les mêmes problèmes.
A savoir l’écoulement des produits vivriers et avant d’être maire-, j’ai mis en place une structure – pour permettre aux agriculteurs et aux commerçants locaux d’écouler leurs produits vers les grandes agglomérations. Si on arrive à trouver véritablement une solution à ce problème, les jeunes, les femmes et les agriculteurs seront autonomes et épanouis.
Vous vous êtes présenté sous la bannière d’indépendant, pourquoi avoir choisi cette option ?
Il faut reconnaitre que le Pdci-Rda, mon parti, a porté son choix sur un autre candidat, qui est le maire sortant René Koumoin, mais suite à l’appel lancé par les populations en réclamant ma candidature – j’ai répondu favorable. Aussi, ai-je jugé utile d’être le candidat du peuple et non d’un parti politique.
Je suis allé, j’ai gagné ces élections et je rends gloire à Dieu. Je pense que c’est la population qui est fière d’avoir fait le choix de celui qui viendra les aider, continuer l’œuvre qu’il a entamée, alors qu’il n’était pas encore élu maire.
Pourquoi dites-vous que le Pdci-Rda n’a pas porté son choix sur votre personne ?
– Je suis né Pdci-Rda, j’étais sympathisant mais j’ai pris ma carte en 2019 en tant que cadre avec la carte -. Et l’année qui a suivi, je suis rentré au Grand Conseil. Malgré mon militantisme avéré, je n’ai pas été nommé au Bureau politique. J’ai accédé au Bureau politique grâce à mon élection en 2023- conformément aux Statuts et règlement intérieur du parti. Notez que Le Pdci-Rda a été toujours mon parti.
Malgré cette frustration, et après votre élection, vous revenez donc à la maison alors ?
Je vous ai dit que je suis Pdci-Rda, je le reste, c’est quand on part qu’on revient. Je ne suis jamais parti, donc on ne peut pas parler de retour. Je suis toujours à la maison. Je suis un maire Pdci-Rda parce que je n’ai jamais été d’un autre bord politique. J’ai présenté ma candidature en tant qu’indépendant parce qu’il ne peut pas avoir deux (02) candidats parrainés par le parti dans une circonscription électorale, à une élection.
Avez-vous remis officiellement votre victoire au Pdci-Rda ?
-Quand j’ai été élu, le mois qui a suivi, je me suis rendu au siège du Pdci-Rda pour remettre ma victoire à qui de droit. On m’a demandé de faire un courrier de mea culpa. On a vu des militants soutenir des candidats de l’autre côté. Personne n’en parle à la direction du parti. Mais, c’est à celui qui a remporté contre tous les candidats déclarés et qui n’a pas collaboré avec le Rhdp, qu’on demande de faire un courrier à cet effet.
Ailleurs, on court après les candidats indépendants, je sais ce que j’ai enduré en me plongeant dans cette aventure. Si je perdais c’en était fini pour ma carrière politique. J’ai fait un choix, j’ai gagné et je l’assume pour le bonheur de mes mandants. Normalement, c’était aux membres des instances du parti de venir vers moi pour une démarche.
Mais c’est plutôt moi qui ai effectué cette démarche pour remettre à mon parti et on me demande un courrier, alors, allez-y comprendre ? Je sais dans mon for-intérieur que notre victoire appartient au Pdci-Rda, et notre Conseil municipal également souscrit à l’idée de remettre notre victoire au parti.
Avez-vous entrepris d’autres démarches pour faire aboutir votre requête ?
Dans le mois de juin, je devrais aller à Paris et j’ai écrit au président Tidjane Thiam que je souhaite le rencontrer parce que c’est notre président à tous. Quand je suis revenu de Paris, j’ai été reçu par le directeur général du Pdci-Rda. Dans nos échanges, j’ai réitéré que je souhaite être reçu par le président lui-même à qui j’ai adressé un courrier.
Depuis lors, je n’ai reçu aucune suite à ma demande et n’ai pas encore été reçu par notre président -. Je reste toutefois confiant et étant donné qu’il est pour l’union sacrée autour de lui, il m’accordera cette audience, en temps opportun.
Pensez-vous à un blocage, ou alors quelqu’un tirerait les ficelles pour vous empêcher de voir le président ?
Vous savez que dans tous partis politiques, il y a toujours des guerres de clans. Il y a des gens qui ne veulent pas que d’autres émergent. Quand on milite dans un parti politique, on sait à quoi s’attendre. Je suis donc averti. On ne peut pas être aimé par tout le monde. Au Pdci-Rda, on sait comment ça fonctionne avec certains cadres.
A rappeler que le samedi 4 décembre 2021, le Secrétariat Exécutif chargé des relations avec les enseignants a organisé une rencontre avec « 2000 enseignants pour le PDCI » au siège du parti, sous le président Henri Konan Bédié ; j’ai eu a financé cette activité à 80%, est-ce que quelqu’un qui n’aime pas son parti peut-il agir ainsi ? Idem pour les séminaires éclatés dudit parti organisé par le Secrétariat Exécutif chargé des délégations dans les délégations départementales et communales en 2021.
J’ai apporté une contribution à hauteur de 99%. Mais lorsqu’il arrive de porter le choix sur un candidat on brandit l’argument selon lequel je suis encore jeune et on reconduit les anciens en ne tenant pas compte des résolutions qui ont sanctionné les séminaires éclatés, notamment à Botro.
Est-ce qu’on veut gagner ou alors on cherche des amitiés dans le choix des candidats ? Moi je ne rentre pas dans les chantages. J’étais confiant, je faisais confiance à la population, elle également me faisait confiance et j’ai gagné ces élections. Je suis disponible pour le PDCI, le parti auquel je reste fortement attaché.
Avez-vous l’impression qu’on vous considère comme un militant indiscipliné ?
Soyons objectifs, y a-t-il plus indiscipliné que celui qui va soutenir un autre parti politique et qui revient au Pdci-Rda pour juger celui qui a gagné ? Moi j’ai gagné et après j’ai retiré ma candidature aux l’élections sénatoriale pour le triomphe du parti.
A vous entendre, l’on a le sentiment qu’une crise interne plane sur le conseil municipal, Alors qu’en est-il exactement ?
Il faut reconnaitre qu’à l’origine, il a eu un problème de choix, mon adversaire qui a été désigné par le parti a perdu le scrutin, vu qu’au final c’est Diéto Kouamé Marcel, un militant du Pdci-Rda qui a été vainqueur. La preuve, pour les enrôlements j’ai beaucoup investi et c’est au nom de ma formation politique que je l’ai fait. Comment dois-je prouver mon militantisme ?
Aujourd’hui, le Pdci-Rda a un nouveau leader, Tidjane Thiam, vous vous retrouvez en lui ? Et avez-vous un espoir pour 2025 ?
Avec le président Tidjane Thiam, je pense que nous allons de l’avant. Je me retrouve en lui, parce que je suis un homme de terrain et je le vois sur le terrain. Je demande aux uns et aux autres qui ont une surface, si petite qu’elle soit d’être sur le terrain, faisons ce qu’il y a à faire pour gagner les élections avec notre leader qui a toutes les chances de les remporter. Si on fait cela, il n’y a pas de raison que le parti ne sorte pas vainqueur de ce scrutin présidentiel.
Pour 2025 j’ai bon espoir, et je manifeste cet espoir à 100%, notre victoire sera si et seulement si nos militants quittent leurs salons, tout en arrêtant de dénigrer les autres, d’empêcher ceux qui travaillent sur le terrain pour le compte du parti. – Aujourd’hui, certaines personnes prêtent le flanc à nos adversaires. Nous devons prôner l’unité autour du président du parti, car, si on veut vraiment aller loin, qu’on arrête de fissurer le mur, il y a du potentiel pour gagner en 2025.
Je lance, à cet effet un appel à tous les militants et sympathisants du Pdci-Rda d’investir le terrain politique et de promouvoir les actions de Tidjane Thiam auprès des populations. C’est à ce seul prix que nous parviendrons à reconquérir le pouvoir d’État sans grand obstacle. – Allons à l’unisson pour remporter les élections de 2025.
Source : Le Nouveau Réveil
Le titre est de la rédaction de afriquematin.net