Diabo/Koumoin René, maire « Qu’on se retienne de tenir des discours guerriers »
Entretien réalisé par Yann Dominique N’guessan/afriquematin.net
Elu en 2013 à la tête de la commune de Diabo et réélu en 2018, Koumoin Konan René et son équipe ont abordé leur deuxième mandature avec sérénité sous le signe de la continuité et du développement. Coopté par ses pairs aux dernières élections Sénatoriales et membre de la plate-forme Jeunes Maires Dynamiques (JMD), ce dernier bénéficie de la confiance du président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié qui l’a désigné à la tête de la délégation départementale du Pdci-Rda Botro 2. Avec cette nouvelle casquette, il affirme avec fierté que son parti n’est nullement inquiété dans la région.
La Mandature
« J’ai placé ma première mandature sous le signe de la réconciliation et surtout sous le signe du développement. Vous êtes sans ignorer que la Cote d’Ivoire a vécu des crises et la petite commune de Diabo et ses environs n’ont pas été épargnés par cette crise. Diabo a vécu cette crise, au point que toutes les infrastructures, politico-sociales et économiques ont subi les affres de cette crise.
Parlant de la deuxième mandature, elle reste toujours sous le signe de la continuité, car nous avons plusieurs projets de développement. Certains ont eu un début et une fin d’exécution, d’autres sont en voie d’être exécutées et d’autres aussi n’ont pas eu de financement.
Vous savez également que les communes n’ont pas les mêmes dimensions territoriales, la nôtre ne représente qu’un dixième des autres communes à caractères industriels avec des budgets conséquents.
Nous ne travaillons qu’avec certains partenaires au développement que nous avons joints, afin de nous apporter le financement à nos projets. Nous pensons que cette deuxième mandature nous permettra de terminer nos projets dans l’intérêt de nos populations ».
Le Conseil municipal
« C’est une grâce d’être à ce stade. Ce n‘est pas facile, mais, nous arrivons à conquérir certains indécis et réaliser des défis. Nous sommes une commune rurale et au plan économique et social, nous avons réhabilité l’existant au niveau du marché, en construisant plus d’une vingtaine de magasins, une gare routière moderne.
Nous avons également apporté notre soutien aux femmes, dont l’activité principale reste la production du manioc. Malheureusement la commercialisation de cette production qui est l’attièké, reste une gageure. L’anacarde fait partie de nos priorités, malgré la mévente. Nous sommes en train d’ausculter d’autres horizons avec nos partenaires afin de nous épauler pour mettre en pratique notre programme ».
Le système éducatif
« Nous avons pu réhabiliter certaines écoles primaires qui étaient pratiquement en désuétude. La construction d’écoles à Kodoubo, N’gattakro, Koffikro, ajouter à cela la construction de salles de classe à Méssoukro, Télébodan, Adiékro.
Plusieurs projets sont en voie d’être réalisés à Tikakro, Sèzèkro, avec des équipements en matériels didactiques et en immobiliers, notamment des table-bancs surtout avec ces effectifs pléthoriques. A cet effet, je profite de l’occasion pour lancer un appel aux bonnes volontés, afin de soutenir un tant soit peu le développement au niveau des projets socio-éducatifs, surtout, parce que les besoins sont énormes.
Au niveau du secondaire, quatre collèges de proximité sont seront bientôt opérationnels dans les villages de Sinzèkro, Agbakro, Tikakro et Ahougnanfoutou. Nous avons obtenu, de par nos soins, le début des travaux de construction d’un centre multi sectoriel avec plus d’une dizaine de filières, qui sera bâti sur plus d’une vingtaine d’ha à Diabo. A cet effet, je voudrais traduire ma reconnaissance à travers le président Alassane Ouattara et au gouvernement et les partenaires chinois d’avoir pensé à nous pour ce projet ».
Le sanitaire
« Au plan sanitaire, la situation n’est point reluisante pour la région. Nous ne disposons à ce jour qu’un seul centre de santé pour plus d’une quarantaine de villages et quartiers. Nous venons de combler ce déficit, avec l’appui de la mutuelle de Sèzèkro, la réalisation d’un autre centre de santé dont les travaux avaient démarré sous le mandat de mon prédécesseur. Aussi, de par nos soins, nous avons obtenu la construction d’un autre centre de santé à Tikakro. Kodoubo et Agbakro font partie de ces projets. Nous souhaitons faire démarrer ces travaux dans un délai raisonnable pour le bonheur des populations. Dès notre arrivée, nous avons procédé à l’équipement du centre de santé de Diabo en 2016 ».
L’emploi
« Pour résoudre le problème de l’employabilité de la jeunesse, nous avons pu obtenir la construction d’une unité de production de ciment qui devraient créer plus d’une centaine d’emplois direct et d’un millier d’emploi indirect. Les travaux ont démarré sous de bons auspices et les portes qui devraient s’ouvrir en 2018 sont malheureusement jusque-là, closes. A côté de cela, une structure de production d’anacarde qui va occuper la jeunesse. Je voudrais informer que nous disposons de plus de quatre cents ha de baffons et sollicitons encore les bonnes volontés pour mettre en valeur cet espace, qui va aider notre jeunesse en termes d’occupation. Au nombre des priorités déjà fonctionnelles, figure le financement de plus d’une vingtaine de culture attelée avec le soutien financier du FDFP qui occupe deux-cent jeunes depuis 2018 en termes également d’emplois ».
La Délégation départementale du Pdci-Rda de Botro2
« Je profite de l’occasion pour dire merci au président du parti Henri Konan Bédié, d’avoir porté son choix sur ma modeste personne pour conduire les destinées du Pdci-Rda dans cette région. Le Pdci-Rda, est implanté et il se porte à merveilles. Dès ma prise de fonction à la tête de cette délégation, le 12 mars dernier il fallait procéder à la réorganisation et la mise en place des structures techniques de base, et c’est ce que j’ai fait, car Diabo qui est une entité ancestrale du Pdci-Rda était presqu’inexistant. Aujourd’hui, avec notre arrivée le parti renait de ses cendres dans le département.
Les départs qui ont été opérés n’ont pas ébranlé les nombreux militants qui portent leur entière confiance au président de leur parti, le président Bédié ».
Le Sénat
« Depuis la nomination des trente-trois autres membres, le Sénat se porte à merveilles et depuis le mois d’avril, les commissions permanentes sont en place. Ce qui nous permet de travailler dans des conditions parfaites où règnent l’harmonie et la bonne ambiance ».
La Cei
« Au regard de l’analyse faite par les instances de mon parti, le Pdci-Rda, cette Commission électorale indépendante est confligène, car non consensuelle. J’ai été doublement directeur de campagne du président Alassane Ouattara aux présidentielles en 2015 et aux référendaires, je note avec un sentiment d’insatisfaction que le taux de participation enregistré a été très faible, au plan national. Nous devons aller à l’essentiel ».
L’Orpaillage clandestin.
« Le président Bédié a touché du doigt un phénomène national qui menace ; et je pense que tout le monde est conscient de la situation. Je suis en phase avec lui pour avoir exposé cette situation. N’oublions surtout pas que c’est l’écosystème ivoirien qui en danger et partant, la vie des populations. Que des solutions soient trouvées pour libérer ces espaces qui constitueront plus tard un danger. C’est l’économie du pays qui se meurt au détriment des caisses de l’Etat sans que personne ne s’en rende compte ».
Pour 2020
« J’invite tous les acteurs politiques à faire amende honorable. Que les évènements de 2010 ne se répètent plus jamais en Côte d’Ivoire. Les discours doivent ménagés et prononcés sur des tons apaisés. Les président Bédié et Ouattara se sont retrouvés, les présidents Bédié et Gbagbo se sont retrouvés. Quoi de plus normal que les Ivoiriens ne parlent le même langage. Tout est encore possible, seul le dialogue peut les amener à une réconciliation et qu’on arrête les propos incendiaires qui n’honorent pas leurs auteurs et n’apportent rien au peuple. Nous devons nous inscrire dans une logique de réconciliation, nous ne devons pas être des acteurs de la destruction de la Côte d’Ivoire, car la politique reste un jeu. Pensons Côte d’Ivoire, respirons Côte d’Ivoire pour un développement harmonieux ».
La plate-forme Jeunes Maires Dynamiques (JMD)
« Cette plate-forme a été mise sur pieds en 2013. Son objectif est de se partager certaines expériences en termes de gestion de nos collectivités, en termes d’orientation. Cette plate-forme regroupant les communes de Diabo, Bodokro, Brobo, Djébonoua, Béoumi et par le passé Botro nous a permis d’être élus Sénateurs, car vous êtes sans ignorer que c’est le collège électoral composé de conseillers municipaux, régionaux et députés qui votent.
Au nombre des actes posés, nous avons visité, dans un premier temps, des communes sœurs, par les actions, nous sensibilisons nos populations, leur faire comprendre de la réalité que vivent les élus locaux.
Au plan politique, cette coordination a mené, par le passé, la campagne du président Alassane Ouattara. Tous ses membres sont en place et ce sont ces jeunes maires qui ont fait bloc derrière le président du Pdci-Rda Henri Konan Bédié qui font la fierté du parti dans la région du Gbêkê Gossan ».
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