Depuis le Cameroun, Amoa Urbain aux chefs traditionnels africains: «Je vous exhorte à adhérer à ma vision de créer la fédération des Etats frères d’Afrique »
Au sortir de sa mission à la recherche de paix dans le Nord de la Côte d’Ivoire, le professeur Amoa Urbain, a été invité par une cinquantaine de chefs traditionnels africains, réunis à la 6ème édition du FIBE (Festival international Bogso Eséka), au Cameroun, qui s’est tenue du 08 au 13 avril 2019, sur le thème ‘’Mémoire et Patrimoine’’. Le candidat à la Présidentielle ivoirienne de 2020 a présenté sa vision pour l’Afrique à ses hôtes. Entretien !
Dans le cadre de votre mission au Cameroun pour participer au Festival international Bogso Eséka (FIBE) 2019, vous avez profité de cette occasion pour vous recueillir sur la tombe de l’un des pionniers de l’indépendance du Cameroun. A quel souci répond cette initiative ?
Cette visite sur le mémorial de Ruben Um Nyobè s’inscrit dans le cadre d’une série de recueillement sur des sites hautement spirituels, encore une fois pour m’inspirer. Parce que pour moi, le spirituel précédé le réel. La jeunesse africaine doit célébrer ces modèles, ces pionniers des indépendances africaines. L’année dernière, j’ai envoyé une lettre ouverte(fraternelle) à Ruben Um Nyobè (1913-1958), le « Mpodol » ou le « Porte-parole » à titre posthume. Cette personnalité, pionnière de l’indépendance du peuple camerounais, a été isolée ou abandonnée. A la faveur du festival FIBE d’Esékadans le pays Bassa au Cameroun, j’ai pensé qu’il était bon que j’aille me recueillir sur la tombe de Ruben Um Nyobè pour m’inspirer de son combat qui, peut-être n’a pas été compris, peut-être aussi que sa méthode n’a pas été bien maîtrisée. Jesuis allé me recueillir pour aller vers le combat que je vais mener notamment ma participation à l’élection présidentielle 2020 en Côte d’Ivoire, pour promouvoir la vision ou le combat des pionniers des indépendances africaines dans leurvolonté de défendre l’Afrique et de promotion du peuple Noir ; qu’ils n’ont pas pu réalisé. Comme je le dis toujours en Côte d’Ivoire, je pense à une politique ‘’Houphouët-Boigny 2’’, c’est-à-dire qu’il faut s’attendre à promouvoir la vision de feu Félix Houphouët-Boigny mais réellement revue et améliorée. Il faut s’en inspirer. Il faut aller vers nos grands hommes africains pour puiser dans leur combat. Tel est le sensde ce moment fort que j’ai passé sur ce site de ce mémorial.
Quel a donc été votre message aux chefs traditionnels africains au cours de ce FIBE 2019 depuis la ville d’Eséka au Cameroun ?
J’ai dit aux chefs traditionnels africains que je viens leur demander leur onction pour ma candidature à la Présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire. Je suis venu le faire pour qu’ils puissent, sans faire la politique, m’y accompagner spirituellement et faire en sorte que nos valeurs culturelles soient prônées de façon qu’eux aussi méritent la place qui leur est due. A partir du Cameroun, j’ai demandé à toute la chefferie africaine leur bénédiction et leur onction. Au moment où il y a un conflit avec les anglophones du Cameroun. Certains chefs traditionnels issus de la partie anglophone du Cameroun, était représentée. Il va s’en dire que ce n’est pas leur rôle de donner leur onction aux hommes politiques mais moi, j’avais besoin de ce ressourcement et surtout de leur bénédiction pour mon combat.
Avez-vous adressé un message de paix à la chefferie anglophone pour tenter de désamorcer ce conflit ?
A travers les conférences que j’ai prononcées, j’ai dit que le Cameroun avait une chance d’avoir les deux pratiques linguistiques anglophones et francophones. Dans ma politique, les pratiques linguistiques anglophones et francophones sont de bonnes pratiques, mais, il faut y ajouter les langues vernaculaires régionales comme c’est le cas dans ma vision de régionalisation hardie. J’ai demandé qu’ils soient attentifs même s’il y a eu des frustrations antérieures, même si les francophones ont eu à dominer certains espaces pendant longtemps, j’ai souhaité que ce capital soit valorisé et protégé.
Avez-vous rencontré le président Paul Biya ?
En d’autres occasions, je le ferai mais pour l’heure, je suis venu dans le cadre d’un festival, donc, je m’en tiens aux rencontres liées au festival.
Hormis les chefs traditionnels, avez-vous rencontré d’autres personnalités politiques camerounaises ?
J’ai rencontré le candidat classé 3ème aux dernières élections présidentielles au Cameroun en l’occurrence Cabral Libii Li Ngué, président du parti Univers. Nous avons animé la première journée politique du festival. Nous avons échangé sur la problématique de la nécessité de recourir à nos valeurs culturelles et ressources de notre patrimoine et mémoire traditionnelle, conformément au thème du festival ‘’Mémoire et Patrimoine’’ pour enrichir nos gouvernances : les nouvelles formes de gouvernances. Je pense qu’avec Cabral Libi Li Ngué qui est un jeune leader, les perspectives sont bonnes pour demain surtout en matière de passerelle entre la Côte d’Ivoire et le Cameroun. Je pense que nous avons des visées communes pour rapprocher davantage ces deux peuples qui ont beaucoup de points de convergences et de similitudes.
Votre mot de fin…
Au moment où je m’engage dans cette voie, il était bon que toute la Côte d’Ivoire depuis Odiénné, Man, jusqu’au Cameroun, en Afrique centrale, peut-être demain en Afrique de l’Est et du Nord, toute l’Afrique soit attentive à la Nouvelle vision que nous avons, c’est-à-dire, une marche inévitable vers ce que j’appelle la fédération des Etats frères d’Afrique ; qui permettra de prendre en compte à partir de cette confédération, des questions qui nous préoccupent et de donner un nouvel élan au contient.
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