Déclaration du Professeur Doumbia sur les inondations: « le gouvernement doit renforcer les mesures de sécurité en saison pluvieuse »
Chers concitoyens,
Chers habitants de Cocody,
La forte pluie, qui s’est abattue sur le District d’Abidjan dans la nuit du lundi 19 au mardi 20 juin 2018, a causé d’importants dégâts matériels et occasionné, malheureusement, des pertes en vies humaines. On déplore, selon les chiffres qui circulent, au moins 19 morts. Des personnes, essentiellement, des habitants de notre chère commune Cocody, ont perdu la vie.
Je voudrais, avant tout propos, m’incliner devant la mémoire de ces personnes disparues et apporter ma compassion à leurs familles respectives. C’est aussi le lieu de féliciter les équipes de secours : les braves Sapeurs-pompiers du GSPM et toutes les personnes de bonne volonté qui ont apporté secours et assistance à nos concitoyens pris au piège par les eaux.
Ces inondations, sans précédents, provoquées par la pluie d’hier, comme on peut le voir, n’ont épargné aucune couche de la société. Des populations qui habitent dans des zones dites à risques (déguerpies souvent manu militari) en passant par celles qui habitent les quartiers résidentiels et celles qui vivent dans les quartiers huppés de Cocody, toutes, ont subies les dégâts causés par les pluies diluviennes. Ironie du sort, c’est notre belle cité, Cocody, fleuron de la ville d’Abidjan et de la Côte d’Ivoire, et surtout le quartier chic de la Riviera qui a payé le plus lourd tribut.
J’ai une pensée pour ces familles qui ont dû quitter leurs maisons, abandonner leurs biens acquis au prix de mille sacrifices pour fuir la mort et qui se retrouvent aujourd’hui sans toits.
J’ai également une pensée pour les habitants des quartiers de la Riviera Palmeraie, Riviera 3 et tous les autres quartiers martyrs d’une journée particulièrement meurtrière.
Je compatis avec vous, je pleurs avec vous vos proches arrachés brusquement, dans ces tristes conditions, à votre affection, chers habitants de Cocody, chers Ivoiriens.
Je suis de cœur avec vous, chers concitoyens, frères et sœurs, résidents de la Cité Alabra (Riviera 3) où se trouvent nos bureaux. Nous sommes tous victimes de cette inondation, mais vous avez certainement perdu beaucoup plus que nous. C’est triste. C’est déplorable !
A qui la faute ? Certes, avec le changement climatique, les inondations apparaissent comme un phénomène naturel. Mais, disons-le tout net, nous sommes tous coupables. Populations, autorités locales et Etat à travers ses différents démembrements (ministère de la construction et de l’urbanisme, ministère de l’intérieur, ministère de l’environnement et de la salubrité…)
Tenez-vous bien, des villas huppées sont construites dans des baffons, sans études préalables. Des constructions gigantesques sont réalisées sur des canalisations, au vu et au su des autorités. Des permis de construire sont délivrés sans qu’on s’assure que les terrains sont suffisamment viabilisés.
Les caniveaux sont devenus des dépotoirs. Si, nous, populations ne prenons pas conscience des dangers auxquels nous nous s’exposons, les autorités locales et étatiques restent pour autant indifférentes. Et dès la moindre pluie, bonjour les dégâts !
Face aux nouveaux défis climatiques et environnementaux qui s’imposent à nous, face aux besoins de plus en plus accrues de se loger décemment pour une population qui s’accroit de façon exponentielle, ensemble nous devons être solidaires, prudents et vigilants. Nous devons adopter des attitudes responsables et éco-citoyens.
Le gouvernement doit renforcer les mesures de sécurité en saison pluvieuse et les étendre à toutes les populations quels que soient leurs lieux de résidences car nul n’est désormais à l’abri.
Que Dieu le Tout-Puissant nous soutienne et qu’il vous console !
Prof Tiémoko Doumbia