Par Ablizangoh Wakatê/afriquematin.net
Le Pdci-Rda traverse actuellement une crise interne majeure, alimentée par des tensions entre ses différentes factions. La figure centrale de cette crise n’est autre que Valérie Yapo dont les actions suscitent des interrogations qui alimentent les spéculations sur l’existence d’une « main noire » derrières ses agissements.
Fondé par Félix Houphouët-Boigny en 1946, le Pdci-Rda est l’un des partis les plus anciens et influents de la Côte d’Ivoire. Cependant, ces dernières années, cette formation politique a été secouée par des divisions internes après le départ du Président Henri Konan Bédié du Rhdp.
La question de la succession de Bédié, les choix tactiques ont exacerbé des rivalités au sein du parti. La crise s’est aussi intensifiée après la tenue des dernières élections générales (législatives et municipales) provoquant des querelles sur les stratégies électorales et les choix de candidats, ont mis en lumière les fractures internes au sein de cette formation politique.
D’un côté, des partisans de l’ancienne garde, loyaux à Bédié et de l’autre, des jeunes cadres du parti, de plus en plus désireux de jouer un rôle plus important dans la vie politique. Et cette dernière est perçue comme une militante ambitieuse, qui a attiré l’attention en raison de ses positions courageuses et parfois audacieuse vis-à vis du statu-quo au sein de ce parti.
Son image de jeune cadre voulant apporter du sang neuf au parti, -a rapidement gagné en popularité ; aussi, l’ascension fulgurante et ses positions radicales ont aussi suscité des réticences au sein du parti. Certains lui reprochent son manque de loyauté envers les anciennes figures de son parti, tandis que d’autres estiment qu’elle incarne une évolution nécessaire du parti vers plus de modernité.
Le contexte actuel au Pdci-Rda, marqué par une lutte d’influence entre les différentes factions, a ouvert la voie à de stratégies de déstabilisation. Valérie Yapo, en raison de sa position-centrale dans cette crise est accusée de jouer un double jeu, jonglant avec certains clans.
Ses actes et prises de position ont alimenté des soupçons sur son indépendance réelle, certains affirmant qu’elle pourrait être manipulée par des forces extérieures, voire d’autres partis politiques, dans le but de fragiliser ledit parti.
Les accusations d’une main noire derrière ses actions proviennent de plusieurs membres du Pdci-Rda, qui estiment que Yapo Valérie est utilisée comme un instrument dans le jeu du pouvoir, plus vaste dans la montée en puissance pour créer des divisions au sein du parti, avec pour objectif de fragiliser sa formation politique en vue des prochaines élections présidentielles.
La crise donc au Pdci-Rda est avant tout le résultat de divergences profondes, exacerbées par les enjeux de succession, de pouvoir et de stratégie politique. Si des voix s’élèvent pour dénoncer une main noire derrière les actions de Valérie Yapo, il en demeure pas moins que l’analyse de la situation politique du parti relève davantage un conflit interne qu’une manipulation extérieure.
Il est également possible que certains acteurs, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du parti, cherchent à profiter de cette crise pour faire avancer leurs propres intérêts, mais cela ne signifie pas nécessairement qu’il existe un complot orchestré contre le parti. Ainsi, l’avenir du Pdci-Rda dépendra de la capacité de ses dirigeants à résoudre cette crise de manière interne, tout en tenant compte des aspirations de chacun.
