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Côte d’Ivoire/Les élections présidentielles sont-elles devenues un problème de santé publique ?

Par Ablizangoh Wakatê/afriquematin.net

Les élections présidentielles en Côte d’Ivoire ont souvent été marquées par des violences, des crises politiques et des contestations, conduisant certains observateurs à parler d’une véritable malédiction électorale. A l’approche du scrutin d’octobre 2025, cette question revient avec acuité dans les débats publics. Examinons ensemble les racines de cette perception, les facteurs historiques, structurels et les perspectives pour les prochaines échéances électorales.

Depuis les années 90, presque toutes les élections présidentielles en côte d’ivoire ont été émaillées de violences et de crises post-électorale. En 1995 plus d’une trentaine de morts lors de la présidentielle boycottées par l’opposition d’alors (FPI-Rdr).

En 2000, une crise s’est présentée autour de l’éligibilité de certains candidats, de 2010-2011, la Côte d’Ivoire a vécu la plus grave crise avec environ plus de trois (3000) mille morts, en 2020 plus d’une centaine de morts enregistrés lors du scrutin boycotté par l’opposition, marqué par des tensions autour du troisième mandant d’Alassane Dramane Ouattara. Ces chiffres macabres ont conduit à comparer le bilan humain des élections à celui d’une véritable pandémie.

Plusieurs schémas se répètent lors des scrutins à commencer par le contentieux sur la liste électorale vu que les différents partis de l’opposition dénoncent régulièrement des exclusions massives et des irrégularités dans l’établissement des listes, parce qu’en 2025, ce problème persiste avec la radiation de plusieurs poids lourds comme Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, Soro Guillaume. Dans ce contexte, cette opposition fait recours fréquemment au boycott ou des contestations des résultats, sapant ainsi la légitimité des processus électoraux.

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Il y a également la violence pré et post-électorale, ce cycle électoral s’accompagne de tensions et parfois d’affrontements meurtriers, parce que le système est peu inclusif, car la classe politique ivoirienne peine à se renouveler, des institutions contestées, notamment la Commission électorale indépendante (CEI) qui est régulièrement accusée de partialité. S’ajoute à cela, la question de « l’ivoirité » et de critères de nationalités qui continuent de diviser la société, comme en témoignent les débats autour de la nationalité de Tidjane Thiam.

Une autre crise et non des moindres planes sur les élections de 2025, parce qu’à quelques mois du scrutin prévu le 25 octobre, les signaux sont inquiétants. Alassane Dramane Ouattara (83) ans au pouvoir depuis 2011, pourrait briguer un quatrième mandat, que les militants de son parti sollicitent de tout leur vœu, le considérant comme le « candidat naturel ».

A 79 ans, Laurent Gbagbo, bien qu’inéligible en raison d’une condamnation, se déclare candidat et clame que 2025 ne se fera pas sans lui. Quant au président du Pdci-Rda Tidjane Thiam, il a été purement(!) et simplement(!) radié  ( !) de la liste électorale.

S’il est tentant de parler de malédiction, , les crises électorales ivoiriennes trouvent leur racines dans des problèmes réels avec la faible  inclusive des institutions, le contentieux sur l’identité nationale, l’absence de renouvellement  de la classe politique et faire l’économie de la violence.

L’élection de 2025 constitue un test crucial pour briser ce cycle. Alors, peut-on résumer que les élections présidentielles en Côte d’Ivoire sont-elles devenues un problème de santé publique, le défi est désormais de transformer ce passif douloureux en une opportunité de réforme et de pacification durable de la vie politique.

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