Côte d’Ivoire/ Conférence de presse du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly ; Les populations formelles : « Nos problèmes ont été oubliés ».
Comme annoncé en fin de semaine dernière, Amadou Gon Coulibaly, premier ministre a donné une conférence de presse à la Primature hier lundi 17 septembre 2018. Il était question pour le chef du gouvernement de faire le bilan des activités politiques économiques et sociales, depuis l’amnistie du chef de l’Etat du 6 août dernier.
A l’entame de sa conférence, le premier ministre et ministre du budget et du portefeuille de l’Etat, s’est adressé à tous ceux qui s’agitent, prophétisant le chaos de la Côte d’Ivoire : « Nous devons travailler ensemble, quelles que soient nos convictions politiques, à maintenir et à améliorer nos acquis tant aux niveaux économique, politique que social. Notre objectif commun devra être de relever, à nouveau, ensemble, le défi de l’émergence. C’est-à-dire de créer le bien-être social et humain pour nos compatriotes en accélérant les performances économiques. Il est donc, vous le comprendrez, incompréhensible et inacceptable que certains veuillent troubler la quiétude des Ivoiriens. Et je dois dire, nous ne l’accepterons pas, nous ne l’accepterons pas ». Une mise au point qui s’adresse aux partis politiques de l’opposition. Selon le sillage politique, il s’agit de Koua Justin responsable politique qui aurait affirmé lors du meeting d’Anono : « nous allons accompagner le chef de l’Etat à sa dernière demeure s’il ne reforme pas la Cei». Des propos qui fâchent le premier ministre. C’est pourquoi, il tape du poing sur la table pour ramener à l’ordre les va-t-en-guerre de l’opposition. Pour le premier ministre, la place du Pdci, l’allié d’hier, est au Rhdp. Selon lui, la création du Rhdp répond au besoin d’instaurer la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire : « Je veux en appeler à la sagesse, de ceux qui sont encore anti-Rhdp et les inviter à ne privilégier que l’intérêt supérieur de la nation, le bien-être et l’amélioration des conditions de vie des Ivoiriens. (…) La place du Pdci-Rda est bel et bien dans le Rhdp».
Évoquant le problème du transfèrement à la Cpi de l’ex-première dame, Simone Gbagbo, Il a rappelé que le président de la république a pris la décision de ne plus envoyer d’Ivoiriens dans cette institution. Enfin, le premier ministre s’est prononcé sur la question des prisonniers militaires. Au nombre de 50, le chef du gouvernement a indiqué qu’il n’était pas encore opportun de procéder à leur libération.
Pour les populations, il est question que le premier ministre se prononce de façon claire sur les questions de la cherté de la vie. « Nous voulons des réponses claires sur la cherté de la vie », affirme Kouassi Augustin, mécanicien à Koumassi. Selon lui, des foyers se trouvent dans des difficultés. Il est impossible d’avoir deux repas le jour. Le prix du carburant qui augmente. Avec la démolition à outrance des logements et autres points de vente ou de commerce sans dédommagement, il est impossibilité pour les populations de vivre décemment. « Aujourd’hui, se nourrir est devenu pour le citoyen moyen un casse tête chinois en Côte d’Ivoire. Le riz qui est l’aliment de base de la population ivoirienne, est aujourd’hui inaccessible pour la plupart des familles. Il n’est plus à la portée de tous les paniers, pardon de tous les »sachets ».Tellement les prix ont vertigineusement grimpé. Même le riz le moins cher sur le marché appelé communément »dénicachia », a presque doublé », nous relate dame Zegrou Joachine, quand sa collègue Assita Coulibaly affirme sans détour : « De 225 F, le kilo est passé à ce jour 350 ; voire 450 Fcfa selon les points de vente. Il est donc quasiment impossible de se nourrir ».
Et pourtant, le gouvernement, en conseil des ministres du 31 mai 2017, dans le but de réduire les difficultés auxquelles sont confrontées les populations, avait adopté plusieurs mesures. Dommage que ces préoccupations essentielles des populations soient une fois de plus occultées au profit des problèmes politiques.
Fatime Souamée
assaltine@yahoo.fr