Côte d’Ivoire/Après sa condamnation Noël Akossi Bendjo réagit
Parodie de justice ! Ils sont tombés bien bas, très bas. Leur indignité ne connait décidément pas de limite. Le pouvoir politique dans notre chère Côte d’Ivoire est désormais exercé par un clan sans foi ni loi pour lequel toute manœuvre est bonne pour contraindre ses opposants au silence. Comment appelle-t-on un pays où la liberté d’expression est constamment violée et où les droits de l’opposition sont bafoués ?
En ce qui me concerne, le but de l’opération est limpide. Il s’agit de me bâillonner pour m’empêcher de m’exprimer. Il s’agit de jeter le doute sur mon action publique en cultivant le soupçon sur mon intégrité. A travers ma personne, l’objectif est aussi de fragiliser mon parti, le PDCI-RDA et son président, Henri Konan Bédié, lui-même objet de menaces il y a quelques jours. Mais de quoi ont-ils donc si peur ?
Non contents de m’avoir révoqué le 1er août dernier de mon poste de maire du Plateau de façon arbitraire, non contents de m’avoir contraint à l’exil depuis de trop longs mois, ils viennent de franchir un nouveau cap dans l’ignominie. Ils ont monté une parodie de procès, sans droits de la défense, sans convocation préalable. Une justice tronquée et expéditive, une audience de 1h30 montre en main, débats, réquisitions du parquet et délibéré inclus. La suspension de séance destinée à rendre la décision a duré 13 minutes. 13 minutes d’indignité et une condamnation du même acabit. La Côte d’Ivoire fait désormais fi de ce respect des formes et des règles. C’est toute la différence entre un Etat de droit et un Etat qui bascule malheureusement chaque jour un peu plus hors du champ de la démocratie.
Ils ont inventé des accusations tout aussi abracadabrantes qu’invraisemblables, en brandissant des sommes pharaoniques destinées à marquer l’opinion et à casser mon image, ma réputation. A tous ceux qui douteraient de ma probité, je pourrais invoquer, en dehors de ma morale personnelle, ces années passées à la tête de la SIR, la société ivoirienne de raffinage, ces responsabilités éminentes dans l’entreprise qui m’ont mis à l’abri de la tentation. Je pourrais rappeler cette distinction de mes pairs qui m’ont honoré en juillet 2018 du titre de meilleur maire d’Afrique. Une grande fierté !
Ils instrumentalisent des médias d’Etat, une presse aux ordres pour prétendre que mon absence à ce simulacre de procès dont j’ai découvert la date dans les journaux, serait la preuve de ma culpabilité. Aurais-je dû leur offrir sur un plateau la possibilité de m’arrêter de manière arbitraire et de me jeter dans leurs geôles sur la base d’accusations fallacieuses et d’un dossier tronqué ?
Ils pensent me salir. C’est eux-mêmes qu’ils déshonorent. Alors oui, je le réaffirme solennellement : toutes ces accusations sont mensongères. Elles relèvent d’un harcèlement politique qui trouve son origine dans mon refus clair, net et définitif du parti unifié, le RHDP.
Je refuse tout marchandage politique. On ne m’achète pas : PDCI je suis, PDCI je reste. Je me suis impliqué personnellement et avec force dans la construction de la future plateforme politique, cette nouvelle alliance pour offrir à tous les Ivoiriens l’espoir d’un avenir meilleur. J’ai participé le 19 janvier à Paris à la création de l’UDCI pour mobiliser l’ensemble des Ivoiriens de la diaspora derrière ce projet.
Je le réaffirme : notre pays est aujourd’hui en danger, prisonnier d’un clan prêt à toutes les manœuvres pour conserver le pouvoir. Le risque d’un embrasement est bien réel si nous ne nous attaquons pas à tous les maux qui frappent notre terre d’espérance.
Nous ne pouvons tolérer plus longtemps que la Côte d’Ivoire figure à la 170ème place en termes d’indice de développement humain, que l’espérance de vie y soit de 53 ans seulement. Le bilan de ce régime, c’est la pauvreté, le chômage, la cherté de la vie, c’est un pays plus divisé que jamais et menacé de nouveaux conflits intercommunautaires.
Nous devons œuvrer pour la réconciliation nationale avec la libération de tous les prisonniers politiques et le retour au pays de tous les exilés ; nous devons sceller un nouveau contrat social avec le peuple de Côte d’Ivoire ; nous devons créer les conditions d’un nouveau consensus électoral. Un régime dévoyé vient de lancer les hostilités dans la perspective d’un braquage électoral en octobre 2020. Nous n’accepterons pas cette mascarade.
Toutes les questions doivent être mises sur la table. Quant à moi, je reste plus déterminé que jamais à y apporter ma pierre.
Noël Akossi Bendjo