Conférence de presse/ Le porte-parole du Pdci-Rda dénonce les menaces qui planent sur la Côte d’Ivoire
La maison du Pdci-Rda à Cocody a servi de cadre ce lundi 05 Septembre 2022, au porte-parole de ce parti, Dr Brédoumy Soumaïla d’animer une conférence de presse. A travers cette rencontre avec les journalistes et hommes de médias, le porte-voix du Pdci-Rda s’est prononcé sur plusieurs sujets, notamment, la situation sociopolitique de la Côte d’Ivoire, la violence dans la vie quotidienne des concitoyens. Ci-dessous le propos liminaire du conférencier.
« Depuis la mise en place de la Grande cellule de Coordination et de Communication du PDCI-RDA, nous avons initié, sur instruction du Président du Parti son Excellence Henri Konan BEDIE, des rencontres périodiques avec la presse, et celle de ce jour est la troisième séance face à la cette presse.
Entre le 27 juin 2022, date de notre dernière rencontre, et aujourd’hui d’importants évènements se sont déroulés au sein de notre Parti, ainsi qu’au niveau national. Nous allons donc livrer à cette audience et au-delà à la communauté nationale et internationale, les éléments qui ont marqué la vie de notre parti dans l’intervalle de temps. Au niveau national, nous porterons notre regard, le regard du PDCI-RDA, sur les principales activités sociopolitiques de notre pays.
Notre analyse des faits va s’étendre sur certaines menaces auxquelles fait face notre pays :
- Le dernier Recensement Général de la population et de l’Habitat (RCGPH)
- Les violences
- La dégradation de notre environnement
A la fin de notre présentation, nous nous ouvrirons aux questions que les journalistes voudront bien nous adresser.
Avant d’aborder les thématiques ci-dessus mentionnées, je voudrais vous adresser les salutations du président Henri Konan BEDIE, président de notre Parti. Le Président BEDIE vous remercie pour votre présence massive et de qualité. Il se porte à merveille et souhaite une très bonne santé à tous. Il vous donne rendez-vous pour la prochaine réunion du Bureau Politique de notre Parti.
Mesdames et Messieurs,
Chers militants et sympathisants,
Le PDCI-RDA conforte chaque jour son statut de Parti qui compte et qui s’apprête à exercer à nouveau le Pouvoir d’Etat. Le Secrétariat Exécutif poursuit chaque jour la mise en œuvre des instructions du président pour une plus grande mobilisation de notre base et des Ivoiriens et obtenir ainsi une plus grande adhésion aux idéaux du PDCI.
Je voudrais rappeler que lors de l’installations des nouveaux membres du Secrétariat Exécutif le 09 décembre 2021, le Président Bédié a instruit chaque membre dudit secrétariat à se consacrer essentiellement aux actions de terrain.
Ce faisant, et au vue des premiers résultats issus des tournées dans les bases, quelques ajustements dans les délégations ont été opérés. Le travail de correction des faiblesses constatées se poursuit. Les autres organes mis en place progressent vers l’atteinte des objectifs qui leurs sont assignés.
La somme des travaux en cours dans les différents comités et cellules servira d’intrant pour le discours d’orientation du Président du Parti lors de la séance du prochain Bureau Politique.
Conformément au communiqué en date du 30 août 2022, je voudrais vous confirmer que ce Bureau Politique se déroulera effectivement le 29 septembre 2022 à Daoukro.
Pour rappel la dernière réunion du Bureau politique s’est ténue sur deux jours les 4 et 5 juin 2020 pour respecter les mesures sanitaires édictées par le Gouvernement. Les Participants à ses séances ont été subdivisés en groupes programmés sur des passages successifs.
Au cours de la réunion de ce Bureau Politique du 29 septembre 2022, le Président du Parti livrera un discours d’orientation inspiré des rapport d’activités du Secrétariat Exécutif et ceux des Comités et cellules nouvellement mis en place.
Cette adresse du Président donnera la nouvelle vision du PDCI-RDA, ainsi que le dispositif pour l’organisation du 13ème Congrès de notre parti.
Cette séance du BP se tient dans un contexte post réorganisation du dispositif politique du Parti par son Président. Notons qu’avant la mise en place des nouveaux organes, le Secrétariat Exécutif était le seul instrument de mise en œuvre des orientations du Président. Il servait cumulativement de structure de proposition de stratégies adaptatives entre deux réunions du BP. Le Secrétariat Exécutif pouvait par ailleurs se saisir du suivi de l’exécution des actions dont certaines étaient mises entre par ses propres soins. Cette situation faisait du SE le levier unique pour l’élaboration et la mise en œuvre de la politique du Parti.
Depuis la décision du Président Bédié de repartir plus largement son pouvoir tout en assumant naturellement, seul, la responsabilité, d’autres organes ont vu le jour, comme l’autorisent les statuts et règlements en vigueur du PDCI-RDA. Les missions du Secrétariat Exécutif ont été recentrées sur les actions de terrain, notamment la mobilisation, la sensibilisation et l’élargissement de notre base électorale.
Ce contexte nouveau impose au Président du Parti une autre approche dans l’organisation et le déroulement de l’organe de décision que représente le Bureau Politique. Par ailleurs le président du parti a donné une dimension plus collective et inclusive avec la responsabilisation de jeunes cadres, hommes et femmes, afin que le parti bénéficie de leur expertise.
Suite à cette répartition de tâche, le Président du Parti a pris deux actes majeurs pour l’organisation du Bureau Politique du 29 septembre 2022. Le premier est une note de service qui instruit tous les nouveaux organes et le Secrétariat Exécutif à lui fournir leurs rapports d’activités, afin qu’il s’en inspire pour son discours d’orientation.
Le deuxième acte est la mise en place d’un Comité de Pilotage. Ce Comité regroupe tous les premiers responsables des nouveaux organes mis en place, ainsi que le Secrétaire Exécutif en Chef. Les personnalités de premiers rangs du Parti font également parti ce Comité de Pilotage. Un fait remarquablement nouveau, ce comité prend en compte les représentants de nos élus dans les deux chambres du Parlement.
Comme on le constate l’organisation de ce Bureau Politique se déroule dans un cadre très inclusif. C’est cette dimension nouvelle qui mérite d’être comprise.
Le Président Henri Konan Bédié veut s’appuyer sur les compétences de tous les cadres valables du PDCI-RDA et qui sont légion. Il ne veut point en exclure.
Mesdames et messieurs chers amis de la presse,
Dans les perspectives des élections locales à venir, le PDCI-RDA, à procéder à un appel à manifestation d’intérêt pour tous ses militants qui ont l’ambition de se faire élire dans toutes les localités du pays. En tout état de cause les candidats à la candidature doivent d’abord satisfaire aux conditions d’éligibilité telles qu’édictées par les lois et règlements en vigueur dans notre pays. En plus de ces conditions, les prétendants affronteront les règles internes à notre parti.
Cette politique d’appel à manifestation d’intérêt répond à la demande de la base de notre parti qui souhaite que le choix de nos candidats aux différentes élections fasse l’objet d’une plus grande consultation et dans la transparence.
Sur ce point on observe une forte adhésion à cet appel à manifestation. En effet on a enregistré à ce jour 248 postulants pour les municipales dont 23 femmes (9.2%), 49 pour les régionales dont 5 femmes (10.2%). Cet engouement des militants à solliciter l’investiture du Parti est encourageant. Ce processus unique en son genre est un indicateur d’une volonté du Président du Parti à promouvoir une plus grande démocratie et une transparence accrue au sein du PDCI-RDA.
Un nouveau mécanisme plus transparent et novateur est initié par le Comité de Mobilisation des Ressources. Le lancement de la nouvelle plateforme numérique de mobilisation des ressources est prévu pour le 7 septembre ici à Cocody, à la maison du parti dans cette même salle.
Le Président du Parti félicite le Secrétariat exécutif et tous les organes mis en place pour les importants résultats obtenus. Le Président adresse également ses félicitations aux Vice-Présidents, aux membres du Comité des Sages pour l’encadrement qu’ils dispensent à l’ensemble des militants
Au niveau national
Plusieurs faits saillants ont retenu notre attention. Il s’agit de la publication des résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 2021). Il ressort de ces résultats que la population totale de notre pays s’élève en 2021 à 29 389 150 habitants. La population vivant dans les villes surclasse en nombre celle du milieu rural pour un taux de 52,5%.
Le taux de masculinité continue de s’accroitre. Il était de 104 hommes pour 100 femmes en 2014 et atteint 109 pour 100 femmes en 2021. Ce taux de masculinité est indicateur d’un pays d’immigration. Il est élevé dans les zone d’émigration (entre 100 et 101) et atteint dans certaines grandes villes et zones frontalières (zone immigration), des chiffres au-dessus de la moyenne, allant jusqu’à 117.
En référence aux précédents RGPH, le gouvernement annonce un taux de croissance de la population qui passe de 3.8% en 1988, 3.3% en 1998 et 2.9 % en 2021. Ces données telles que publiées par le Gouvernement cachent des incohérences suspicieuses. En réalité en appliquant la formule démographique de calcul de la croissance, obtient une croissance de 3. 77 % entre 2014 et 2021.
En effet ce taux est en rupture avec la dynamique de notre population dont la tendance est à un taux de croissance dégressif depuis 1988. La population a suivi les évolutions suivantes:
1975 : 6705600
1988 :1081564 Tx de croissance 3.8%
1998 :15366672 Tx de croissance 3.3%
2014 : 22671331 Tx de croissance 2.6%
2021 : 29389150 Tx de croissance 3.77%
C’est le dernier chiffre de croissance que le Gouvernement veut cacher aux Ivoiriens en calculant le taux de croissance entre 1998 et 2021. Il est clair qu’aucun facteur objectif ne peut expliquer cette croissance exceptionnelle entre 2014 et 2021
La Côte d’Ivoire est en transition démographique donc cette accroissement exceptionnelle ne s’explique que par un gonflement volontaire de la population. Pour arriver à un taux de 2.9 % le calcul a été effectué sur les données entre 1998 et 2021.
Quel est donc le motif de ces données ? Cela se retrouve dans la volonté des autorités de faire un basculement du RGPH à la liste électorale. Rappelons que les données obtenues au RGPH sont déclaratives et non identitaires.
La liste électorale est l’aboutissement de l’opération d’identification.
Le PDCI-RDA s’oppose et s’opposera vigoureusement à ce basculement qui dissimule des intentions de fraude sur la liste électorale. C’est une des raisons pour lesquelles notre parti appelle à un audit de cette liste. Tout refus des autorités ne fera que confirmer nos suspicions et augmentera les risques d’incertitude sur les élections à venir. La demande d’un audit de la liste électorale fait partie des propositions pour des élections transparentes et apaisées soumises au Chef de l’Etat par le Président du PDCI-RDA, au cours de la rencontre à Trois du 14 juillet 2022.
Des violences dans notre pays
Le second élément au niveau des faits marquants est
La persistance de la violence dans la vie quotidienne de nos concitoyens. A cet effet l’actualité est marquée par :
- Le commando invisible qui sévit actuellement dans le Nord Est de notre pays ;
Les conflits communautaires qui demeurent résilients. On peut citer :
- Les cas d’Odienné le 13 juillet 2022, de N’douci qui a récidivé en l’espace de deux semaines le 13 août dernier.
- D’autres conflits à base communautaire ont éclaté à Abongoua, dans le Moronou et Sifié, dans le Worodougou.
- La presse a fait également écho de conflits dans l’ouest du pays.
Toutes ces violences sont indicatrices de la fragilité de la paix et de la cohésion sociale. On assiste à ces escalades d’affrontements sans que les autorités ne prennent la mesure et des solutions idoines. Cela est très inquiétants pour l’avenir de notre nation.
Les plus dramatiques dans tous ces cas de violences concernent les conflits devenus endémiques dans le milieu politique. Les dernières violences entre militants de même bord politique lors des élections internes au RHDP du 23 juillet 2022, sont révélatrices d’un environnement loin d’être propice à des élections générales apaisées dans notre pays. Lors de ces élections internes au RHDP, on a enregistré des violences à Kouto, Touba, Ouaninou, Gohitafla, Kounanhiri et Sandégué.
Le scrutin a été reporté de peur de violence à Aboisso, Dabou, Koro, Ouaninou et Bouna. Les violences sont difficiles à comprendre dans une élection interne à un parti majeur sur l’échiquier politique.
Selon les informations relayées dans la presse, les protagonistes s’accusent de fraude et trafic d’influence. A ces violences physiques s’ajoutent des violences verbales quasi quotidiennes par des politiciens, qui pour peu qu’ils aient une occasion d’une activité à réaliser passent leur temps à distiller des injures injustifiées.
Tout cela est déplorable. Certains partis politiques ont fait de la violence et de la fraude un mode opératoire. Exemptés de toute punition, leurs militants ont fait de ces pratiques un droit acquis.
Il est plus qu’urgent que les responsables de ces partis politiques dont les militants se livrent à de tels actes, aient le courage de se joindre à nous pour désespérer de ces individus et les mettre hors d’état de nuire, si tant est qu’ils ont un minimum de volonté d’adopter la démocratie comme mode d’accession et de gestion du Pouvoir d’Etat. Nous les invitons tous à faire siennes les valeurs de paix, de démocratie et de tolérance qui font partie des identités remarquables du PDCI-RDA, le seul parti fondé par Félix Houphouët Boigny.
Au cours de la rencontre à trois entre les Présidents, Ouattara, Bédié et Gbagbo le 14 juillet 2022, les questions essentielles pour la cohésion nationale et une paix durable ont été abordées. Un document faisant les propositions pour y arriver a été remis au Chef de l’Etat.
Des réponses apaisantes et positives étaient donc espérées au cours de l’adresse du Chef de l’Etat le 6 août 2022.
Le PDCI-RDA est resté sur sa faim à la fin du discours du Président Ouattara. Aucun des problèmes politiques majeurs n’a trouvé de solutions. Dans de pareilles circonstances et dans ce contexte ni paix ni guerre, les élections prochaines conservent les germes bellicistes anciennes. La situation est d’autant plus alarmante que les conditions de vie des Ivoiriens sont devenues intenables. On note par ailleurs que dans le milieu rural, les problèmes liés au foncier s’aggravent de jour en jour. On observe un commerce illicite des terres avec, dans certains cas, la complicité des autorités administratives.
A ce commerce illicite des terres qui privent chaque jour nos populations rurales de la propriété de leur terroir, s’adjoignent les conséquences de l’orpaillage clandestin.
L’orpaillage clandestin s’est répandu dans toutes nos contrées. Il se pratique désormais à visage découvert et bénéficie de la complicité des certaines autorités administratives et de cadres leaders des mutuelles de développement. Certains acteurs de cette opération se dotent de faux documents, à l’insu de autorités gouvernementales, pour opérer dans le milieu rural.
La solution de confier gestion de ces questions et la surveillance des sites à la confrérie des Dozo est une abomination. Depuis quand dans une république dont la sécurité des citoyens et le pays est assurée par les forces républicaines, a-t-on sous-traité et sacrifié cette mission souveraine à des forces parallèles ? Cela est inadmissible et inacceptable. Le PDCI-RDA attire l’attention du Gouvernement sur les dangers d’une telle dérive pour la stabilité et la cohésion de la nation. On ne peut passer d’une république laïque à un Etat fétichiste. Il est plus qu’urgent que les autorités de ce pays mettent fin à cette pratique.
Mesdames et messieurs,
Le PDCI-RDA est résolument engagé à poursuivre sa marche vers la conquête du pouvoir d’Etat. La modernisation du Parti entamée par le Président se poursuivra, dans la cohésion et l’union de tous les militants.
Le prochain Bureau politique doit se dérouler dans la ferveur militante, mais surtout dans la discipline. D’importantes décisions y sont attendues en prélude au 13ème Congrès.
Le PDCI-RDA toujours vivra ! vivra ! vivra !
Je vous remercie