Commercialisation du caoutchouc dans le Sud-ouest ivoirien/Les petits producteurs boudent les usines.
Par Haidmond Kaunan/ afriquematin.net
Les usines d’achat de caoutchouc dans le Sud-ouest ivoirien sont en pleine reconquête des petits producteurs perdus pour des attitudes peu recommandables. Mais ces derniers les boudent pour leurs propositions qu’ils qualifient de suicidaires.
« Les propositions qu’ils nous font ne nous arrangent pas. Je peux donner mon produit à la Sogb seulement si elle prendrait la totalité de mon poids or elle me fait une mauvaise proposition. Quand je livre 5 tonnes on me propose d’acheter la moitié ou ils font des calculs de proportionnalité par rapport à la superficie de ma plantation.Je ne peux pas parce-que je ne travaille pour perdre » dénonce Pierre Djiro,producteur à Grand Bereby qui bat en brèche le prétexte selon lequel il y’a surproduction. Avant de conclure qu » il n’ya pas de surproduction de Côte d’Ivoire mais juste un empêchement d’autres concurrents privés en imposant. « Regardez ,tous les petits comptoirs dans les villages et à San Pedro ville sont casiment fermés ou déguisés ».
Ce n’est pas Dje André,producteur au Campement Feneske qui dira le contraire « La Saph veut nous reconquérir parce-que dans leur fichier il y’a des noms reconnus mais qui ne livrent pas.Ils parlent de surproduction mais aucun kilogramme de caoutchouc n’a une fois été jeté. C’est un véritable deal. Nous voulons qu’ils soient francs avec nous. Nous les soupçonnons de nous reconquérir pour justifier leurs chiffres. Il vaut mieux vendre bord champs à des prix dérisoires que de se donner des charges inutiles » fait-il remarquer. Pour Pierre, ce n’est pas facile pour les producteurs qui sont devenus des malheureux.Vu le coût l’entretien des champs, le traitement contre les champignons et le salaire des saigneurs ,le transport non remboursé.
Tagnon Jacques craque et dénonce « Ce n’est pas possible. Que nous veulent ils au juste? On ne peut pas livrer à des concurrents à cause de leur jeu en vue de garder le monopole. Et pourtant ils veulent nous rappeler pour qu’on se suicide ».
Et André Yao d’Adjamene de proposer : « Si les usines veulent nous reconquérir qu’il ouvre des ponts dans les gros villages à l’image des magasins de cacao retrouvés partout.s’ils ne veulent pas qu’on abatte nos hévéas comme beaucoup d’entre nous ont commencé »