Burkina Faso – Blessés des attaques terroristes : répondre en urgence aux situations d’urgence

Un sujet d’actualité dans le Bulletin de santé de ce 5 décembre : les attaques terroristes. Les autorités travaillent à y répondre mais n’oublions pas la réponse médicale, c’est ce que nous dit Elise Cannuel.

Intéressons-nous aujourd’hui à ceux qui sont blessés lors des attaques. Pour les trois attaques dans la capitale, on a par exemple dénombré plus de 230 blessés. Et combien de décès auraient-ils pu être évités avec une prise en charge plus rapide, plus adéquate et davantage de matériels et d’infrastructures ? Il s’agit bien ici de médecine de guerre. Les conséquences de ces attaques sont des types de blessure auxquels les agents de santé ne sont pas habitués : blessures par balle des membres, de l’abdomen, du thorax, de la tête, blessures par explosion de mines, etc. Et qui dit attentat, comme Ouagadougou en a connu trois, dit afflux massif de blessés. Pour y répondre, il faut des plans de secours, être au plus près des blessés, agir vite pour sauver des vies et limiter les séquelles. Les équipes doivent être opérationnelles et rapidement mobilisées, le matériel médical disponible, les circuits d’orientation des victimes maîtrisés.

Face aux nouveaux défis, l’équipement et la formation

Sur les plans de l’équipement et de la formation, les choses avancent. Au moment de l’attentat du Cappuccino en janvier 2016, il n’y avait pas de services médicaux préhospitaliers, les seules équipes de secours mobiles étaient les sapeurs-pompiers. Quelles sont les avancées depuis lors ? D’abord dans la capitale : en novembre 2017, la ville de Ouagadougou a été dotée d’un poste médical avancé. Il s’agit de trois tentes à déploiement rapide avec des équipements électriques et médicaux. Le coordonnateur du dispositif médical d’urgence, ou DIMU, un médecin général de brigade, a été nommé en décembre 2017. Lors du double attentat de mars 2018, c’est bien ce poste médical avancé qui a été utilisé. Le Service d’Assistance Médicale d’Urgence, ou SAMU, promis par le programme présidentiel, se met peu à peu en place à Ouagadougou et Bobo Dioulasso, ce sera aussi une avancée. Notons qu’à l’Université de Bobo, on propose aux médecins un module en urgence médico-chirurgicale. Autre chose : dès 2014, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES) avait signé un accord pour l’enseignement universitaire de la chirurgie de guerre. Plusieurs dizaines de médecins en cours de spécialisation en chirurgie à Ouagadougou ont ainsi reçu une formation spécifique. Du côté des militaires, des médecins et de pharmaciens officiers sont formés, depuis 2016, en médecine de guerre. En outre, des partenaires ont inauguré en novembre 2018 un poste médical avancé au camp militaire de Dori pour la prise en charge d’urgence des blessés de guerre. Enfin dans quelques jours, le Service de Santé des Armées tiendra son congrès. La réponse médicale dans les situations d’urgence ne manquera pas de faire partie des échanges. Espérons qu’à la suite de ces initiatives de l’Etat et de ses partenaires, une véritable coopération entre médecine civile et médecine militaire soit mise en place. Espérons qu’on pense aussi à la prise en charge des troubles psychiatriques liés aux opérations militaires et aux attentats visant des civils. Pour l’instant, elle n’est pas formalisée. Espérons que la prise en charge des tous les blessés, y compris leurs évacuations, soit effective. Espérons que les services de santé au Sahel et à l’Est restent opérationnels et s’outillent face à ces nouveaux défis. Espérons que les agents de santé puissent y travailler en toute sécurité.

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