Après le discours du Chef de l’Etat ivoirien, le cas Soul to Soul divise les internautes.

Par Léon SAKI – Afrique Matin.Net

Dans son dernier discours à la nation consécutif à la célébration de la fête nationale, le Président ivoirien, M. Alassane Ouattara a annoncé l’amnistie de 800 prisonniers de la crise électorale qui a fait officiellement plus de 3000 morts, selon le rapport de la communauté internationale. Parmi les bénéficiaires figure Souleymane Kamagaté, un compagnon du Président de l’Assemblée Nationale écroué pour détention illégale d’arsenal de guerre. Le cas de ce dernier fait l’objet d’un intense débat sur les réseaux sociaux.

Certains se pose la question de savoir si le directeur de protocole de Guillaume Soro est un prisonnier de la crise post électorale pour qu’une mesure qui concerne cette catégorie de détenus le touche aussi et provoque sa libération. En est mot, le cas Soul To Soul a-t-il un lien avec la crise post-électorale? Pour plusieurs internautes, oui parce qu’il détient des armes de guerre acquises dans le cadre de la crise post-électorale. Cette affirmation est battue en brèche par d’autres qui estiment que si ces armes devaient effectivement servir à prendre part à la crise et sont arrivées pour la circonstance, elles n’ont jamais servi. Pourquoi n’ont-elles jamais été utilisées et sont restées cachées tout au long de la crise, se demandent alors quelques uns?

Ici le lien de la présomption avec la crise de 2010 est à écarter car ces armes étaient destinées à autre choses que la crise post-électorale, concluront-ils. Ceux qui semblent approuver la décision de la libération de Soul To Soul, reviennent alors à la charge pour évoquer le cas de Lida Kouassi, qui n’a pas été arrêté dans le cadre de la crise post-électorale mais pour complot visant à déstabiliser le régime d’Alassane Ouattara. Lida Kouassi est bel et bien le fruit d’un complot politique ourdi pour décapiter le FPI et faire sombrer l’opposition. Son lien avec la crise post-électorale est évident dans la mesure où il s’agit d’un exilé de cette crise ramené manu militari de son exil togolais, incarcéré, libéré provisoirement puis réincarcéré, réagissent certains qui font également remarquer que pour bénéficier d’une amnistie, il faut d’abord avoir été condamné après un procès.

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Ce qui n’est pas le cas pour Soul To Soul jamais jugé alors que Lida Kouassi, lui purgeait une peine e 15 années fermes. En définitive, pour la première catégorie des internautes, le cas de Souleymane Kamagaté est une capitulation du régime face à Soro qui devenait de plus en plus en plus intraitable. Il fallait par cette mesure calmer ses ardeurs, car souvenez-vous, le Président de l’Assemblée Nationale, après la libération de Samba David dans un état de santé inquiétante où il était même question d’empoisonnement, avait implicitement mis en garde les autorités contre un empoisonnement de son Directeur de Protocole. Deux semaines après le voici libre avec un casier judiciaire vierge.