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Afrique/Pourquoi les différentes crises ne sont-elles pas une priorité pour les puissances occidentales?

Une analyse d’Ablizangoh Wakatê/afriquematin.net

Les crises en Afrique, qu’elles soient humanitaires, politiques, économiques ou environnementales, ne semblent pas toujours être une priorité pour les grandes puissances occidentales. Cette situation s’explique par plusieurs facteurs complexes, liés à des intérêts géopolitiques.

Les grandes puissances occidentales, comme les États-Unis, les pays de l’Union européenne ou le Royaume-Uni, concentrent souvent leurs efforts sur des régions considérées comme plus stratégiques pour leurs intérêts.

Par exemple, le Moyen-Orient, l’Asie de l’Est ou l’Europe de l’Est attirent davantage l’attention en raison de leurs ressources énergétiques, de leur position géographique ou de leurs tensions politiques. L’Afrique, bien que riche en ressources naturelles, est parfois perçue comme moins prioritaire dans ces calculs géopolitiques.

Bien que ce continent dispose d’importantes ressources naturelles, notamment le minerais, le pétrole, le gaz, etc., les investissements occidentaux y sont souvent concentrés dans des secteurs spécifiques et ne concernent pas l’ensemble du continent.

De plus, les marchés africains sont parfois considérés comme moins attractifs en raison de l’instabilité politique, des infrastructures insuffisantes ou des risques sécuritaires. Cela réduit l’incitation pour les puissances occidentales à s’impliquer davantage dans la résolution des crises.

Les crises en Afrique reçoivent souvent moins de couverture médiatique que celles survenant dans d’autres régions du monde. Cette sous-exposition influence l’opinion publique occidentale, qui peut être moins encline à exiger une intervention de la part de leurs gouvernements. En l’absence de pression populaire, les décideurs politiques peuvent prioriser d’autres dossiers.

Après des décennies d’interventions humanitaires-, certains pays occidentaux peuvent ressentir une forme de « fatigue » face aux crises récurrentes sur le continent. Les échecs passés, comme les interventions militaires controversées ou les programmes d’aide inefficaces, ont également contribué à une certaine réticence à s’engager davantage.

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L’Afrique est devenue un terrain de compétition pour des puissances émergentes comme la Chine, la Russie ou la Turquie, qui y investissent massivement et nouent des alliances stratégiques. Les pays occidentaux, confrontés à cette concurrence, peuvent adopter une approche plus prudente ou se concentrer sur des partenariats bilatéraux plutôt que sur des interventions multilatérales.

Les crises qui s’y produisent sont souvent multifactorielles, mêlant conflits ethniques, corruption, pauvreté, changements climatiques et ingérences extérieures. Cette complexité rend les solutions difficiles à mettre en œuvre et peut décourager les puissances occidentales de s’engager pleinement. Enfin, les grandes puissances occidentales agissent avant tout en fonction de leurs intérêts nationaux.