Affrontements inter-ethniques avec armes à feu/L’ex-zone CNO reste-t-elle une poudrière ?

Par Haidmond Kaunan/afriquematin.net

(Vendredi 17 mai 2019)- En l’espace de  moins de six mois l’ex-zone Centre- Nord-Ouest (CNO) a enregistré plusieurs affrontements inter-ethniques. Les plus récents se sont produits dans les localités de Sipilou, Zouan Hounien à l’Ouest, Marabadiassa et Béoumi au centre.

La situation précaire de « ni paix, ni guerre » doit préoccuper les dirigeants

Une constance se dégage de tous ces affrontements entre populations civiles. Des armes à feu, notamment des armes de guerre (kalachnikov et autres armes automatiques) sont  utilisés par des civils  causant des tristes et lourds  bilans, tant humains que matériels. Le cas récent de Béoumi est une parfaite illustration.

Trois (3) morts et plus d’une quarantaine de  blessés graves. Pis encore, outre les civils tués, des agents des forces de l’ordre dont un commissaire de police et des gendarmes ont été victimes de cette « guérilla urbaine ».

Une seule question  taraude les esprits, « d’où sontsorties subitement ces armes qui sont aux mains de simples civils ? » 

L’ex-zone CNO occupée par la rébellion armée de 2002 à 2010 reste-t-elle  toujours une poudrière ? Le désarmement des ex-combattants conduit par l’ex-ADDR (autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion) a-t-il permis de reprendre toutes les armes qui se sont retrouvées aux mains de civils pendant la crise postélectorale de 2010-2011 et bien avant ?

Plusieurs ex-combattants n’ont pas rendus toutes les armes qu’ils détenaient.

De toute évidence, il semble que plusieurs ex-combattants n’ont pas rendus toutes les armes qu’ils détenaient. Ceux qui avaient, par exemple, deux kalachnikovs, ont certainement déposé un et gardé un autre par devers eux. Ainsi, à la moindre échauffourée, les armes de guerres sortent et la situation s’embrase au point de causer de lourdes pertes en vies humaines.

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 L’on a encore en mémoire la poudrière découverte au domicile de Soul To Soul, le protocole de l’ex-président de l’Assemblée nationale, Soro Guillaume, lors de la mutinerie de janvier 2017 à Bouaké. Au regard de l’usage des armes à feu dont n’hésitent pas à se servir des civils pour s’attaquer à leurs concitoyens, il apparait que la paix ne tient qu’à un fil de cheveux.

Dès lors le discours vantant le niveau de sécurité en Côte d’Ivoire qui serait semblable à celui de Genève s’avère erroné.  Bien au contraire la situation précaire de « ni paix, ni guerre » doit préoccuper les dirigeants afin d’œuvrer à l’instauration d’une véritable paix. Et ce avant les prochaines échéances électorales de 2020.