Musique/Tiken Jah et Takana Zion, pour une cause commune

 Par Justin Kassy/afriquematin.net

  Le zouk, la Samba, la rumba, la soul music, le R&B, le N’Dobolo, le Hip hop, etc, sont des genres musicaux qui sont d’abord ludiques, distractifs, avant de conduire à la réflexion. Le reggae s’inscrit aussi dans cette voie. Mais se démarque un peu, tout de même, de cette tendance commune. Il est, a priori, plus didactique que ludique. Quoi qu’étant une musique agréable à écouter, plus qu’à danser.

Les fanatiques du reggae le sont, pour ses messages, qui sont souvent sont poignants, galvanisants, moralisants, véridiques, provocateurs parfois, électriques, euphoriques, hystériques. Au demeurant, c’est ce qui fait son charme, car il faut être un rasta digne, un rasta courageux, un rasta qui a de la jugeote, qui a des idées novatrices, constructives, positives, en synergie avec celles du peuple, pour permettre à ce genre musical, d’atteindre son objectif ; celui d’amener le peuple, les gens, à méditer sur des faits de société.

Tiken Jah Fakoly, Takana Zion sont deux artistes rastas Africains, l’un Ivoirien et l’autre de nationalité guinéenne. Ils ont une vue convergente sur les faits et méfaits qui se passent en Afrique et dans le monde.  Dans leur pays respectif, ils ont eu maille à partir avec les autorités, pour leurs messages qui dérangent, qui choquent des susceptibilités, pas populaires, mais personnelles parfois. Ce qui leur vaut souvent d’être contraint de vivre en dehors de leur pays d’origine.

 Parfois, ils se retrouvent dans le même pays, sur la même scène, pour libérer des messages dans un concert. Comme ce qu’ils viennent de faire récemment en Guinée-Conakry où ils ont dit au public, leur volonté de faire ce qui est en leur pouvoir, pour que les constitutions soient respectées en Afrique. Car ils constatent, que nos Constitutions, écrites parfois sous la dictée de certains Présidents Africains, eux-mêmes, sont foulées au pied. Provoquant souvent, le mécontentement du peuple, et suscitant aussi des guerres, qui retardent le développement des pays.

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 Le public guinéen présent ce concert des deux rastas, a écouté, dans la joie et l’émotion, les messages de Tiken Jah Fakoly et de Takana Zion. Le public a compris le sens du combat que mènent ces deux mécènes de la musique reggae. Le public a aussi compris pourquoi, ils sont parfois l’objet d’interdiction dans leur propre pays. Tout simplement pour avoir dit et appris au peuple, ceux qui créent sa souffrance, ceux qui font que les pays tanguent, au lieu d’avancer.