Economie-Finances de l’Etat/Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » demande de rassurer les populations

Par Pr. Séraphin Prao*

Mis en ligne : 26/01/2022– En ce mois de janvier 2022, il a été constaté, contrairement à ce qu’il est donné de voir à l’accoutumée, que l’Etat de Côte d’Ivoire a du mal à honorer certains de ses engagements vis-à-vis de certains agents.

 Des agents qui étaient en attente de virements divers et budgétisés sur leurs comptes respectifs se sont vus soit tout simplement omis, soit ont vu leurs virements purement différés ou honorés sur la base d’une liste alphabétique qui ne concerne qu’une infime partie, les autres devant attendre une date ultérieure non précisée.

Pourtant, il ne s’agit pas de nouveaux fonctionnaires ou de rappels de quoi que ce soit. Cette situation totalement inédite que vivent certains établissements publics nationaux (EPN) comme les Universités Péléforo Gon Coulibaly et Alassane Ouattara et certainement bien d’autres services et qui n’a rien à avoir avec le stock des arriérés interpelle et suscite des interrogations.

L’Etat de Côte d’Ivoire connaît-il des difficultés financières ? Comment expliquer les dysfonctionnements constatés ? Les salaires des fonctionnaires dans les mois à venir sont-ils menacés ? Est-il vrai, comme le disent certains experts financiers et certains économistes, que l’Etat de Côte d’Ivoire vit à crédit, assure la paie de ses agents à grâce à des prêts qu’il contracte à ce propos ?

Quel est ce père de famille qui assure la pitance quotidienne des siens en « prenant crédit » avec le voisin qu’il doit rembourser mais auquel s’ajoutent de mois en mois de nouveaux crédits ? Pendant combien de temps un tel père de famille peut-il raisonnablement tenir ?

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Au regard de l’image prise pour essayer de comprendre la situation apparemment ténue des finances de l’Etat et tenant compte des impacts négatifs que pourraient avoir sur ces finances les sanctions prises contre le Mali par la Cédéao, le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » demande au gouvernement de dire au peuple ce qu’il en est réellement de la situation financière de l’Etat de Côte d’Ivoire.

L’Etat de Côte d’Ivoire connaît-il des tensions de trésorerie ? A quelles surprises les fonctionnaires de Côte d’Ivoire et les ivoiriens dans leur ensemble devraient-ils s’attendre dans les mois à venir ? Qu’en est-il des appuis budgétaires (auprès de la Banque mondial, de l’AFD, d’Eximbank of China, de la Banque islamique de développement et de la Banque africaine de développement) sur lesquels la Côte d’Ivoire fondait beaucoup d’espoir en 2021 ? Quelle est la situation réelle des finances de l’Etat pour ce premier trimestre de l’année 2022 ?

Après des années d’endettement excessif pour une croissance appauvrissante, le temps des difficultés pointe-t-il le bout de son nez ? L’encours de la dette publique qui était de 19836, 3 milliards de FCFA en fin septembre 2021, avec, rapporté au PIB, un taux d’endettement au premier semestre 2021 de 51, 6% contre 45, 9% en fin septembre 2020, commence-t-il à essouffler l’Etat de Côte d’Ivoire ? Le peuple a besoin de savoir et, le ministre du budget et du portefeuille de l’Etat est interpellé.

  *Président du Mouvement Pour « Les Démocrates de Côte d’Ivoire »