Législatives/A quand la Côte d’Ivoire connaîtra-t-elle une vraie démocratie ?
Par Keren Bossouma/afriquematin.net
Avec l’avènement de l’élection comme principal mode de sélection et de légitimation des gouvernants, les démocraties se donnent à voir comme des compétitions pacifiques pour l’accès aux positions de pouvoir politique.
Les citoyens ivoiriens ont été appelés aux urnes le samedi dernier pour élire leur représentant à l’Assemblée nationale. Ainsi ont-ils eu l’opportunité de distinguer par leurs votes ceux des candidats qui se sont vus attribuer un mandat, c’est-à-dire les vainqueurs de la compétition et ceux qui sont tenus éloignés, c’est-à-dire les candidats battus.
Ce week-end, a vu ces élections qui ont produit du bien comme du mauvais dans certaines circonscriptions ou le scrutin s’est déroulé dans un climat délétère. Et parmi ces milliers de candidats défaits, on retrouve quelques personnalités et non des moindres qui ont mordu la poussière. Allant de directeurs de société à des ministres et autres représentants de la société civile.
Certains visaient explicitement la victoire finale, et ont même parfois cru l’emporter jusqu’à l’ultime décompte des voix, alors que d’autres, nettement plus nombreux, n’ont jamais eu d’autres ambitions que de figurer « honorablement » ou de mettre en avant un projet politique.
Pour certains, la confrontation à la défaite aura des effets majeurs aux niveaux professionnel, personnel voire psychologique, alors que pour d’autres, elle ne constitue qu’une péripétie dans un parcours militant parfois déjà jalonné de candidatures infructueuses.
Une source nous rapporte que rares sont les responsables politiques à ne jamais avoir fait au moins une fois l’expérience de la défaite électorale au cours de leur carrière. Bien que la défaite électorale soit un phénomène fréquent et même, à plusieurs égards, structurant de la vie politique démocratique, elle n’a jusqu’à présent suscité qu’un intérêt de recherche réduit. Malheureusement ce scrutin du samedi 06 mars 2021 restera comme un signe de « du jamais vu », en Côte d’Ivoire pour ces personnalités qui reviennent de leur épopée avec la honte sous les bras.
Mais aussi, des comportements de voyous enregistrés dans certaines circonscriptions où des urnes ont été saccagées et des résultats renversés au détriment des vrais vainqueurs. Les cas les plus frappants sont ceux de Yamoussoukro, Bédiala-Gadouan-Gonaté, Agboville, Marcory, Port-Bouët, voire Yopougon, etc. A quand cette Côte d’Ivoire quittera-t-elle dans cette gadoue ? Avec des élections wouya-wouya.