Pâques : Drame à Bingerville.

Par Morrys Ouayou-Afriquematin.net

Ce dimanche 12 avril 2020, jour de pâques, la désolation est totale au quartier ‘’Nouvelle gare’’ de Bingerville. Une serveuse de maquis a trouvé la mort en violant le couvre-feu. Qui aurait pensé que cette partie de joie se terminerait dans la tristesse ?

Dans la lutte contre la propagation du Coronavirus, le Gouvernement ivoirien a pris des mesures drastiques dont un couvre-feu à partir de 21h00. Mais il y a encore des personnes qui se donnent le malin plaisir de défier les forces de l’ordre chargées de veiller au respect de ces mesures. Selon les informations recueillies sur place, il est 22h ce samedi 11 avril 2020, quand un groupe de jeunes se retrouvent à un kiosque à café au quartier ‘’Nouvelle gare’’, défiant les forces de l’ordre. Parmi ces jeunes ouvriers communément appelés ‘’manawas’’ se trouvait une jeune fille, serveuse dans un maquis, dont la présence les confortait certainement. Prénommée Pélagie, la jeune fille avait pour dortoir une baraque avec une de ses collègues. C’est alors que, profitant du sommeil de sa camarade, Pélagie est sortie pour rejoindre ces jeunes gens qui ont choisi de vivre en dehors de la loi. L’heure avance, et les sujets de causerie se multiplient. Mais Pélagie, certainement fatiguée, s’était déjà endormie sur un banc.

Selon notre source, dans ce quartier, le couvre-feu est rarement respecté. Aux environs de 22h30, des policiers en patrouille dans la zone sont attirés par des éclats de rires. A bord de leur véhicule de commandement, quand les forces de l’ordre avancent vers le kiosque, c’est la débandade totale. Le tenancier du kiosque à café et certains jeunes sont pris. Parmi ceux qui ont pu s’évanouir dans l’obscurité figure Pélagie dont la fin de la course va être tragique. Car dans sa fuite, elle tombe dans une fosse septique d’environ trois mètres de profondeur non couverte. Les forces de l’ordre se retirent avec ceux qui ont été pris. Quelques minutes plus tard, les rescapés reviennent sur les lieux pour secourir Pélagie. Se servant d’une échelle, ils arrivent à la sortir de la fosse avec une blessure profonde à la tête. Très affaiblie par le sang perdu et le choc, Pélagie est conduite à son  dortoir. A sa co-locatrice elle dit avoir de très fortes douleurs à la tête et au coup. Avec de l’eau tiède, celle-ci la masse et les deux se couchent.

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Le jour s’est levé, il est dimanche. Jour de Pâques. Quand sa co-locatrice la réveille pour lui dire qu’il fait jour, et qu’elles doivent se rendre au maquis, Pélagie ne réagit pas. Elle est sans vie, le corps tout raide. Bouleversée, la jeune fille se met à crier et appelle ses patrons. Quand ceux-ci arrivent, le constat est amer. Après le constat d’usage de la police sur les lieux du drame, les pompiers sont venus enlever le corps de Pélagie sous le regard hagard des habitants du quartier.

C’est le lieu de rappeler à tous que les mesures drastiques prises par le Gouvernement pour freiner la propagation du Covid-19 dans notre pays sont pour notre propre bien. Et nous devons tous les respecter.