Kevazingo : L’exploitation bientôt interdite au Gabon

Disant regretter les «fantasmes» véhiculés autour de cette essence prisée en Asie, Guy-Bertrand Mapangou a annoncé, mardi, que l’exploitation du Kevazingo pourrait être définitivement interdite au Gabon. Ce bois précieux pourrait être inscrit au «patrimoine du peuple gabonais».

Bien que valant beaucoup d’argent sur le marché international, particulièrement dans les pays asiatiques, le Kevazingo ne devrait bientôt plus être exploité au Gabon. Un texte relatif à cette mesure est en préparation au gouvernement, qui a conduit plusieurs ministres à se regrouper, mardi 2 avril, autour du ministre d’État en charge des Forêts, dans le cadre d’une réflexion sur le sujet.

«Au cours de cette réunion, nous avons suggéré des mesures à prendre pour que nous fassions table rase de cette histoire de Kevazingo qui alimente les fantasmes au Gabon et à l’extérieur, avec le risque de briser, de ternir et d’écorner l’image du pays sur le marché international du bois», rapporte Guy-Bertrand Mapangou.

Au gouvernement où l’on revendique la mise en œuvre de politiques volontaristes visant à protéger les forêts, l’on craint que les scandales enregistrés ces derniers mois ne jettent le discrédit sur les autorités gabonaises et que le trafic du Kevazingo ne conduise à l’extension de cette essence. Aussi, à l’image du Moabi et de l’Ozigo interdits d’exploitation pour 25 ans en 2009, Guy-Bertrand Mapangou espère-t-il qu’en interdisant l’exploitation du Kevazingo, le marché international finirait par l’oublier pour le substituer à une autre essence.

«Le Moabi, on n’en parle plus, puisque son exploitation a déjà été interdite. Le marché international a d’ailleurs oublié ce que c’est. Nous allons donc aussi faire en sorte que ce même marché oublie le Keva pour le préserver», annonce le ministre d’État en charge des Forêts.

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Au terme de leur réunion, les membres du gouvernement ont également planché sur la possibilité d’inscrire le Kevazingo, ainsi que le Moabi et l’Ozigo au «Patrimoine du peuple gabonais». Le but, selon Guy-Bertrand Mapangou, est de faire en sorte que ces essences forestières soient «inaliénables». L’image du pays et de ses autorités en dépend.

Source: gabonreview.com