Mécanisme Redd+ en Côte d’Ivoire : Les parties prenantes engagées dans le Programme de Réduction des Émissions (PRE)
Le Secrétariat Exécutif Permanent de la REDD+ (SEP REDD+) a organisé conjointement ce Vendredi 04 Janvier 2018 à Duékoué, San Pedro et Abidjan, une série d’ateliers de consultations des parties prenantes sur la version améliorée du document du programme de réduction des émissions (ERPD). L’objectif est de recueillir et prendre en compte les observations et commentaires de l’ensemble des parties prenantes du mécanisme REDD+ sur ledit document.
« Engager de véritables efforts en vue des actions d’agroforesterie, de reboisement, de production de pépinière, de sécurisation foncière, d’un meilleur aménagement des territoires en l’espace de 4 ans pour réduire les émissions dans les zones couvertes par le Projet de Réduction des Emissions (PRE) » ce sont quelques grands axes du programme de réduction des émissions tracés par le Coordonnateur et Secrétaire Exécutif Permanent de la REDD+. Pour Colonel AHOULOU KOUAME Ernest, « si ces efforts sont jugés conséquents, la Côte d’Ivoire devrait bénéficier de ressources importantes qui vont permettre de multiplier les efforts dans d’autres régions du pays. »
« Chaque bois qui tombe engendre des émissions de gaz à effet de serre et le Projet de réduction des Emissions ambitionne de remplacer 90 % d’émissions par 90% d’actions de reforestation et de reboisement », ajoute-t-il.
Présente à l’atelier de consultation nationale à Abidjan, la Fondation pour les Parcs et Réserves de Côte d’Ivoire (FPRCI) finance le fonctionnement du Parc National de Tai à travers un fonds fiduciaire qui permet de générer des ressources annuelles. Elle vise une bonne gestion et une conservation de ce parc à travers une approche participative de toutes les parties prenantes explique son Directeur Exécutif. Selon Dr FANNY N’golo, ce fonds a atteint en 2018 la barre de 590 millions par an à l’occasion de la 2e phase du projet contre 400 millions de F CFA par an au démarrage en 2014.
Une société de conseils en finances climatiques ayant pris part à ces consultations, espère pouvoir capter des financements afin de pouvoir contribuer à la mise en œuvre de ce programme. La firme intervient notamment dans les paiements pour services environnementaux, un instrument qui vise à améliorer simultanément la productivité agricole, la sécurité alimentaire et les conditions de vie des planteurs, tout en conservant les forêts résiduelles et préservant la biodiversité.
Dans l’optique d’inverser la tendance de la déforestation et de la dégradation des forêts et de contribuer à la lutte mondiale contre le changement climatique, la Côte d’Ivoire s’est engagée, en 2011, dans le mécanisme international de réduction des émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+). La REDD+ se présente comme un mécanisme de finance environnementale visant à récompenser les efforts des pays qui se sont engagés à protéger, à mieux gérer et utiliser leurs ressources forestières, contribuant ainsi au développement national. En Mai 2014, pour permettre à la Côte d’Ivoire d’entamer la phase de préparation à la REDD+, le document de plan de Préparation a été finalisé et validé avec l’ensemble des parties prenantes. Ce document a été, par la suite, endossé par le programme ONU-REDD, la Banque mondiale, l’Agence Française de développement et la facilité REDD+ de l’Union Européenne avec des accords de financement.
Depuis 2015, avec l’appui de toutes les parties prenantes plusieurs acquis ont été enregistrés notamment le niveau de référence des forêts, le système d’information sur les sauvegardes, la stratégie nationale REDD+ et le système national de surveillance des forêts en cours de finalisation. Outre le fonds de préparation du Fonds de partenariat pour le carbone forestier (FCPF), la Côte d’Ivoire est éligible au Fonds Carbone (Carbon Fund) du FCPF qui est conçu pour mettre en œuvre les systèmes de paiements basés sur les résultats prévus dans le cadre des programmes REDD+ aux fins de la réduction des émissions dans les pays du FCPF.
La Côte d’Ivoire s’est ainsi engagée dans ce deuxième mécanisme du FCPF pour l’achat/vente de réductions d’émission de gaz à effet de serre susceptible d’être générées par ce programme.
Le pays prépare actuellement son document du Programme de Réduction des émissions avec l’appui de la Banque mondiale à travers le cabinet ONF International (ONFI). Le Programme de réduction des émissions a recours à des mécanismes clairs, efficaces et transparents de partage des bénéfices, avec le soutien généralisé de la communauté et des autres parties prenantes concernées.
Hervé Gobou, avec Sercom REDD+