Tribune : « Mon Général, sachez que ceux qui vous écoutent réfléchissent aussi »

Ceci est une opinion d’un citoyen sur les déclarations de Gilbert Diendéré au tribunal militaire.

Lors de son audition le mercredi 28 novembre, le Général  Diendéré a tenu ces propos :

« …Vu sa santé, le Président Compaoré et moi avons tout fait pour qu’il reste à Ouagadougou parce que s’il part en brousse, ça va être compliqué pour lui. C’est pour cette raison qu’il a été envoyé au RSP. Il était plus au niveau du renseignement comme là-bas il n’y a pas beaucoup d’activités physiques là… ».

« … Lors de cette rencontre, il m’a même rappelé notre voyage avec le Président Mohammad Kadaffi… ».

C’est peut-être vrai ce qu’il dit. Mais je voudrais personnellement lui poser quelques questions et  vous inviter à une analyse profonde.

  1. Pourquoi vous Diendéré et Blaise Compaoré avez-vous tenu à garder « le dernier de la promotion » à vos côtés ?
  2. Pourquoi vous n’avez pas voulu qu’il aille en brousse comme vous le dites ?
  3. Est-ce parce que vous l’aimez plus que ses autres promotionnaires ? Si oui pourquoi ?
  4. Ok vous avez voulu qu’il reste à Ouagadougou, mais pourquoi l’avez-vous fait affecter au RSP sachant que pour faire partie du RSP, il faut être parmi les meilleurs ?
  5. Voulez-vous nous faire croire aujourd’hui, que ce sont les derniers qui sont aux renseignements ?
  6. Tout le monde sait que le guide libyen Kadaffi était un homme ferme, surtout que c’était pour une tournée africaine. Pourquoi avez-vous décidé que c’est Yacouba Isaac ZIDA qui allait voyager avec vous ?
  7. Vous ne nous dites pas que lorsqu’on a tiré sur l’avion de Guillaume Soro à Bouaké en 2007, c’est encore Zida qui vous a accompagné là-bas ?
  8. Vous nous cachez aussi que lorsque le domicile de Alpha Condé a été pulvérisé à la roquette à Conakry en 2011 c’est encore Zida qui vous accompagné là-bas ou devrais-je dire finalement que vous l’avez accompagné là-bas ?
  9. Vous a-t-on obligé à le garder ?
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Personnellement, je comprends que le Général a lu le livre « Je sais qui je suis » de Yacouba Isaac Zida, et tient à lui répondre dans ses déclarations à la barre. Mais je lui conseillerai d’écrire un autre « Diendéré vous parle » il pourra s’y étaler à souhait dans ses propos.

Tout le monde connait l’importance que vous Diendéré et Blaise Compaoré accordiez aux renseignements. Si vous avez donc tenu à ce que Yacouba Isaac Zida soit, pendant près 20 ans durant au renseignements, c’est que vous étiez pleinement satisfaits et visiblement le « dernier » était devenu le PREMIER.

Mon Général, je vous croyais plus fort, plus grand, plus « mûr » que ça. Votre posture actuelle devant le tribunal ne vous honore guère, car à vous entendre, vous vous défendez avec la vengeance au fond de vos entrailles. Ça se voit, ça se sent. Et à ce propos, je vous invite à méditer sur ces propos de Ghandi :

« Si nous entretenons dans notre cœur la malice et la haine et que nous faisions semblant de ne pas vouloir la vengeance, celle-ci devra faire retour sur nous, et elle nous conduira à notre perte. »

Monsieur Gilbert Diendéré, pour  une fois au moins, lorsque vous  serrez à la barre, je vous invite à regarder la tenue que vous portez. A regarder les galons qui y sont accrochés. A penser à tous ces jeunes militaires qui vous prenaient pour modèle et enfin, enfin à avoir un peu de sens de l’honneur, de la fierté et enfin fuir la honte et dire au peuple insurgé la vérité. Car jusque-là, vous divaguez de façon entortillée dans vos déclarations.

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 Zida dans toute sa modestie a écrit un livre de plus de 300 pages sans une seule fois prétendre être le meilleur en quoi que ça soit. Il nous enseigne à nous comme à toute la jeunesse du Burkina, que chacun peut devenir meilleur, chacun peut travailler à exprimer la meilleure version de lui-même.

Vous Gilbert Diendéré, qui  vous croyait un grand officier, regardez l’état lamentable dans lequel votre orgueil vous a conduit… que Dieu ait pitié de vous.

Ou bien vous dites-vous que vous êtes sur une voie sans  issue ?

SOURCE:https://burkina24.com/2018/11/30/tribune-mon-general-sachez-que-ceux-qui-vous-ecoutent-reflechissent-aussi/