Procès du Coup d’Etat au Burkina : les autorités ivoiriennes de plus en plus indexées

Par Serikpa Djeckou De Sylva-Afriquematin.net

Le coup d’État de 2015 au Burkina Faso, le pays des hommes intègres a eu lieu du 16 septembre 2015 au 23 septembre 2015. Selon les autorités burkinabé d’alors, il avait pour objectif de mettre fin au gouvernement de transition mis en place après la chute de l’ancien président burkinabé Blaise Compaoré. Cet objectif a été soldé par un échec et un retour des organes de transition. Pour Léonce Koné, un des mis en cause : « Des amis en Côte d’Ivoire », ont financé « nos actions politiques », affirme-t-il à la barre.
C’est le site de la radio mondiale Rfi Afrique qui relate les faits. À la barre ce mardi 13 novembre, Boureima Kéré a reconnu avoir envoyé une mission au Togo puis en Côte d’Ivoire. C’était pour chercher du matériel de maintien de l’ordre. Il a déclaré à la barre, avoir missionné le capitaine Gaston Ouédraogo, le 18 septembre à la frontière avec la Côte d’Ivoire, afin de récupérer à bord d’un hélicoptère, du matériel ainsi qu’une valise d’argent. Il aurait ensuite remis la valise à Léonce Koné, un cadre du CDP, parti de Blaise Compaoré, qui a lui-même comparu quelques semaines plus tôt.
Face à l’accusation qui assurait que le général Diendéré aurait lui-même reçu ces subsides « 50 millions de francs CFA », soit un peu plus de 76 000 euros, de la part du général Vagondo Diomandé, le chef d’état-major particulier du président ivoirien Alassane Ouattara, Léonce Koné avait insisté sur le fait que la somme reçue a été « collectée auprès d’amis en Côte d’Ivoire et dans la sous-région ». « Les 50 millions mobilisés n’ont rien à voir avec le coup d’État », avait-il alors martelé.
Mais à la faveur de l’audition de l’ancien chef d’état-major de la présidence, de nouveaux éléments montrant des accointances avec la Côte d’Ivoire ont été mis à jour. Le parquet a lu des SMS échangés entre le colonel-major et des militaires ivoiriens. Des messages d’encouragement comme : « Tenez au moins trois jours. Utilisez les réseaux sociaux, Facebook et Twitter, pour faire croire que 500 militaires viennent de se rallier au RSP », ou encore : « à la tombée de la nuit, coupez l’électricité et la communication », dont les auteurs seraient des officiers ivoiriens gradés. Le procureur a cependant tu les noms de certains destinataires pour, selon lui, « préserver les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ».
Pour beaucoup de burkinabés, des autorités et militaires ivoiriens ne peuvent apporter leur appui à ceux qui ont actionné le coup d’Etat, sans l’accord du président Alassane Ouattara dont le chef d’Etat major particulier est mis en cause.
Notons que c’est depuis lundi 12 novembre 2018, que la justice a appelé à la barre l’ancien chef d’état-major particulier de la présidence qui livre sa version des faits devant le tribunal militaire de Ouagadougou, dans le cadre du procès du putsch manqué du 15 septembre 2015, a rapporté le site Rfi Afrique.

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