Zikisso : Le ‘‘génie créateur’’ explose : « Dieu n’est pas au ciel ; il est sur la terre ».

Par Serikpa Djeckou De Sylva-Afriquematin.net

Envoyé spécial à Zikisso.

A première vue, on se croirait devant un homme. Que non, Goblé Légou, ou « le génie créateur » est un demi-homme, un demi-génie. Un homme qui vit quand il le veut avec les génies parce que lui même « génie créateur », ou avec les humains. C’est cet homme atypique, gardien de la tradition, détenteur des clés de la résidence de Dieu dans la forêt sacrée de « Djidjé Hô Tè Kwelè » de Gnakpokouameko, que nous avons rencontré. Entouré de ses plus proches collaborateurs, « Le génie créateur » nous raconte sa science.

« Je suis l’arrière, arrière arrière petit fils de Gobou Djakpa, le prophète Abraham incarné, né au pays Dida, en un certain jour et ce, avant l’arrivée de l’administration coloniale. Il n’a pas de cimetière, car il est monté par la fumée. Et c’est de par ce prophète, qu’il nous a été révélé que Dieu n’est pas au ciel. Mais il réside là (il nous montre du doigt la forêt), dans son Saint siège et c’est moi qui détient les clés de cette résidence, la résidence de l’Eternel», nous révèle-t-il avec assurance. Mais l’arrière petit fils de Bogou Djakpa ne s’arrête pas là.  Il poursuit : « Bogou Djakpa nous a enseigné d’appeler la résidence de Dieu « Djili », c’est-à-dire un lieu suprême au dessus de tout, qui rayonne. Là où il y a la lumière, l’énergie, un Saint siège ; c’est ce que nous a enseigné Bogou Djakpa ; c’est pourquoi, les Européens le sachant, appelle ce lieu la forêt sacrée parce ce que c’est un lieu saint », argumente-t-il. Goblé Légou se dit « Hénalogue » et affirme faire de « l’Hénalogie », c’est-à-dire la langue des peuples qui disent « Hena (je dis) », il s’agit des Dida et des Bétés. En parlant de l’étymologie de « Djili », il dit « Dji » ce qui est supérieur et « Li » c’est à dire « lio » qui illumine ? Qui rayonne. Pour lui, il a fallut que le roi Charlemagne invite les grands maîtres de la connaissance pour mettre en place l’académie de la langue française. « Vous constatez qu’un Français né d’une mère Française et d’un père Français apprend le Français de l’académie. Pour maitriser l’étymologie de la langue française. Pourquoi nous africains, à notre niveau, nous ne mettons pas en place notre académie pour nos langues » ? Se demande-t-il. Et il déclare : « Un peuple qui ignore l’étymologie de sa propre langue paternelle ne peut avancer dans sa propre sciences et percer le mystère de sa langue», insiste-il. A la question de savoir pourquoi parle-t-il d’une langue paternelle au lieu de langue maternelle, il coupe court et dit : « Mensonge. Notre langue nous a été transmise par Dieu. Si Dieu est notre mère, alors nous parlons la langue maternelle. Mais Dieu est notre Père, il s’agit donc de notre langue Paternelle », nous confie-t-il.

Revenant sur la gestion de ce Saint siège dont il a les clés, Goblé Légou affirme qu’il s’agit d’un Saint siège dont la visite est réglementée : « Ce Saint siège ne se visite pas ainsi. Nul n’a le droit d’y pénétrer, d’y aller même y entrer pour faire des photos. Le jeudi avant le 10 décembre 2018, il y aura une grande cérémonie durant laquelle, nous allons allumer un grand feu pour la mémoire du Prophète Gobou Djakpa. Lors de cette cérémonie, vous aurez l’occasion de visiter le Saint siège.  Pas avec moi, mais avec le génie créateur », rassure-t-il.

Rappelons que Goblé Légou, est entré au Lycée Agricole de Bingerville en 1974. Cinq ans après sa formation, il est affecté au ministère de l’Agriculture et y a travaillé pendant quinze ans. Il est l’auteur de la pièce « Tchétché le faux » qui fut un grand succès en 1984. Il part en France et s’inscrit au Club des poètes. Mais l’histoire de Goblé Légou va prendre un tournant décisif. « Un homme, dont j’ignore la provenance est venu me dire : « Nos parents me chargent de te dire que ta mission est de veiller sur la résidence, le Saint siège de Dieu l’Eternel des armées, dans la forêt sacrée « Djidjé Hô Tè Kwelè » de Gnakpokouameko ». J’ai tout abandonné en France et me voici dans ma mission spirituelle sur les traces du Prophète Gobou Djakpa », conclut le « Génie Créateur ».

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