Salon international du coton et du textile (SICOT) : Une troupe musicale venue de la Maison d’arrêt et de correction de Koudougou

LEFASO.NET | Tambi Serge Pacôme Zongo • samedi 29 septembre 2018 à 00h49min

S’il y a une activité qui a également connu une forte mobilisation des populations, pour la toute première de ce salon, c’est bel et bien « les nuits musicales du SICOT ». Prévues pour se tenir à chaque fin de soirée, durant toute la période du SICOT, du 27 au 29 septembre 2018, elles ont débuté le jeudi 27 septembre, autour de 22h, à la Place de la nation de Koudougou.

Pour la première des « nuits musicales du SICOT », les populations, sorties nombreuses, ont été servies en surprises, dont une a attiré notre attention. Il ne s’agit pas de ces stars avec qui on rêve de faire un selfie ou dont on veut avoir un autographe, mais plutôt d’une troupe musicale de la Maison d’arrêt et de correction de Koudougou (MACKO). Dénommée troupe Béogo neeré « demain sera meilleur », ce groupe musical fait spécialement de la musique traditionnelle. Le groupe se compose de cinq détenus et d’un garde de la sécurité pénitentiaire. Les membres ont entre 22 et 50 ans. Son responsable est Issa Traoré de la Garde pénitentiaire, par ailleurs chef du service sport, art et culture à ladite maison d’arrêt.Selon ce responsable, l’idée de la création du groupe musical à la MACKO est née de la politique de réinsertion sociale des détenus prônée par le ministère de la Justice. Cette réinsertion sociale des détenus, explique-t-il, consiste à transformer le détenu de sorte à ce qu’il puisse user de son talent, depuis sa détention, à des fins positives et utiles à la société.

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Un appel à sauver l’avenir de la troupe

Issa Traoré, responsable de la troupe

Créée en octobre 2016, la troupe a déjà pris part aux éliminatoires régionales de la Semaine nationale de la culture (SNC), d’où elle a été classée 3e. Elle a également presté à la SNC, à Bobo-Dioulasso, à l’invitation du secrétariat permanent.

Selon Issa Traoré, le message qui se cache derrière la création de cette troupe, est tout simplement « la démystification de cette idée préconçue que l’on a à la vue de détenus ou d’anciens détenus ». Il rappelle à cet effet que « nous sommes tous des détenus en sursis ».

L’inquiétude du manager, c’est le devenir de son groupe. Et comme il le fait si bien savoir, « les détenus ont presque tous purgé leur peine et sont vers la sortie ». A en croire son propos, cette situation risque de fortement impacter la stabilité et la pérennité de la troupe, compte tenu des moyens financiers assez limités pour chaque fois regrouper les membres lorsque ce sera nécessaire. La solution qui pourrait sauver la troupe serait la sortie d’un album.

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Tambi Serge Pacôme Zongo
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