La Russie peut jouer un rôle crucial dans la reconstruction de la Libye, dit un candidat libyen à la présidence

par Paul Antonopoulos

La Russie peut jouer un rôle décisif dans la restauration de l’infrastructure et de la sécurité économique de la Libye, a déclaré lundi le candidat à la présidence du pays Aref Ali Nayed. L’élection présidentielle en Libye doit se tenir le 10 décembre.

« Je souhaite que la Russie joue un rôle important dans la reconstruction de la Libye. Parce que notre état a besoin de forces militaires – armée, police et services de renseignement –  et d’un partenariat stratégique avec la Russie, particulièrement d’une coopération dans les exportations et le pétrole, ainsi que dans la construction d’infrastructures », a dit Nayed, lors d’une rencontre avec Vladimir Zhirinovsky, leader du parti libéral-démocrate de Russie.

Le candidat à la présidence a fait part de ses espoirs en ajoutant que la Libye a besoin du soutien de la Russie tant sur le plan intérieur que sur le plan international.

« La présence de la Russie, de la Chine et des Nations Unies équilibre la situation, ce qui aidera la Libye et protègera notre pays et notre peuple des interventions occidentales », a précisé Nayed.

La Libye a demandé l’aide des experts russes de l’industrie du pétrole et du gaz, pour construire et restaurer les infrastructures de transport et logistique, a-t-il spécifié.

Parlant de la situation à l’intérieur du pays et de la possibilité de tenir des élections dans les délais fixés lors des pourparlers qui ont eu lieu en mai à Paris sous médiation des Nations Unies, Nayed a dit que si les hostilités pouvaient s’arrêter à Tripoli, il serait possible de respecter les accords.
« Si certains efforts pour mettre fin aux conflits à Tripoli, tels qu’un cessez-le-feu, se concrétisent, et si nous unissons nos forces à celles du Parlement pour adopter la loi électorale lors de la séance d’aujourd’hui ou de demain, il ne sera pas trop tard. »
Il a insisté sur le fait que la légitimité, en Libye, ne peut être restaurée que par une élection présidentielle directe.

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« Quoi qu’il en soit, je crois que l’élection sera la seule solution [à la crise], parce que, malheureusement, la seule alternative, c’est la guerre. »
Il a dit encore qu’il croit que la crise en cours a montré à la population du pays que différer l’élection serait une erreur.

La Libye est plongée dans un profond conflit interne, depuis la chute de son dirigeant Muammar Kadhafi en 2011. La partie orientale du pays est gouvernée par le Parlement, avec le soutien de l’armée nationale stationnée à Tobrouk. Le gouvernement cautionné par les Nations Unies, sous la conduite du Premier ministre Fayez Sarraj, opère dans la région occidentale du pays,  avec Tripoli pour base.