Elections Municipales/Pourquoi Alain Donwahi et Philippe Ezalé disent non au Rhdp unifié

Jean Bonin, cadre du Front populaire ivoirien (FPI) proche de Pascal Affi N’Guessan, s’est invité dans le débat au sein du Rhdp. Le secrétaire à la communication de ce dernier donne sa position sur les nombreuses volte-face en politique. Voici  l’intégralité de sa déclaration.

« De nombreux cadres du Pdci-Rda, et non des moindres, ont opté pour le Rhdp-unifié à l’occasion des élections locales à venir. Est-ce un choix de raison ou de cœur ? Difficile d’y répondre. Nous allons tout de même nous y essayer.  Globalement il y a deux catégories de cadres concernés par « l’exil militant » :
– ceux qui privilégient leur propre carrière professionnelle au détriment de leur engagement politique,
– ceux qui, pour avoir grassement « piqué » dans les caisses publiques ont choisi de s’abriter derrière le Rhdp-unifié pour bénéficier (temporairement) d’une certaine immunité judiciaire. En dehors de ces deux cas, je n’en connais pas un seul qui ait rejoint le Rhdp- Unifié par pure conviction. Dans cette gadoue politique dans laquelle pataugent volontiers des carriéristes tels que Adjoumani il y en a qui forcent tout de même le respect.
C’est le cas notamment de mon ami Philippe Ezalé, DG de la Sodexam, une société d’Etat. Contre vents et marées il est resté droit dans ses bottes, et sera le candidat du le Pdci-Rda à Bassam. Il a choisi de ne pas se renier et de trahir ses convictions politiques. Il y a également le ministre Alain Donwahi, que la rumeur donnait partant, qui lui aussi ne se portera candidat pour aucun autre parti que le Pdci-Rda. Le parti dans lequel son illustre père a milité jusqu’à sa mort.  Ces deux exemples sont la preuve évidente que la politique ne rime pas nécessairement avec fourberie, fumisterie et hypocrisie. L’échappatoire qui consiste à justifier sa volte-face par la menace d’une éventuelle perte de son « gagne-pain » quotidien pour tourner casaque est donc totalement inique. Cela l’est d’autant que dans la grande majorité des cas, les « juteux » postes concernés leur ont été attribués en récompense de leur militantisme au sein de leur parti d’origine et non en raison de leur incontestable compétence technique personnelle.
Certains accusent le Rdr d’exercer un chantage sur les cadres du Pdci-Rda concernés notamment par la double investiture. En réalité, ce chantage ne peut prévaloir qu’en raison de ce que ces cadres, probablement des « grillées d’arachides » n’ont pas été eux-mêmes irréprochables dans la gestion des deniers publics dont ils ont la charge. Ils l’auraient été que ce chantage les laisserait de marbre. Le Rdr fait de la politique et non du sentimentalisme. Or c’est connu, en politique c’est « à la guerre comme à la guerre ». Certains disent même « qu’on ne fait pas la passe à l’adversaire en politique ». La politique est un jeu et non un amusement. Il ne faut donc pas se prévaloir de sa propre turpitude pour, le ventre bien bedonnant et la bouche pleine, justifier son « exil alimentaire ». Tout ce qu’on attend de ces politiciens alimentaires c’est qu’ils assument dignement leur choix politico-gastronomique ».

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Jean Bonin
Juriste
Citoyen ivoirien.