La culture d’opposition, un fardeau bien trop lourd à porter pour le PDCI-RDA.

Par Vouzo Zaba, Afriquematin.net.

 « Houphouët Boigny ne nous a pas appris à nous opposer ». Ces propos d’Auguste Sévérin Miremont, ex-baron du PDCI-RDA pendant la transition militaire de l’année 2000, avaient en son temps cloués son géniteur au pilori de la trahison. Aujourd’hui, il ne serait pas exagéré d’affirmer, au vu de la constance dans laquelle le parti sexagénaire s’est engagé, que la culture d’opposition est la moins partagée par les membres du parti de Félix Houphouët Boigny.

Depuis son éviction du devant de la scène politique ivoirienne en décembre 1999, le PDCI-RDA peine à trouver la voie qui lui fera revenir au premier plan. Habitué depuis près d’un demi-siècle à gérer les affaires d’Etat, la nouvelle génération aux commandes du plus vieux parti politique de l’échiquier national Ivoirien est tombée des nus le 24 décembre 1999. Et depuis, il semble que tout a été tenté pour faire la mue de cette formation politique, sauf l’essentiel : réapprendre à conquérir le pouvoir d’Etat L’on se souvient encore des accointances de la haute direction du vieux parti, à commencer par son secrétaire général d’alors, Laurent Dona Fologo et la présidente des femmes de ce parti, Léopoldine Tiézan Koffi, d’avec la junte militaire de 2000. Le ton était donné depuis lors pour cette formation politique d’user de stratagèmes pour se la couler douce avec les tenants successifs du pouvoir.

Depuis l’avènement au pouvoir des frontistes en 2000 jusqu’à la récente rupture d’avec le président Ouattara, le PDCI-RDA avait jusque-là trouvé le sésame qui lui permettait de participer à la gestion des affaires d’Etat. Bédié et ses suiveurs (l’expression est de lui) semblent s’être réveillés, pour la première fois depuis le 24 décembre 1999, du profond sommeil dans lequel le putsch militaire les avait plongés après que leur allié leur eut clairement montré que le pouvoir se conquiert. Le motif réel de la scission actuel du vieux parti est la preuve flagrante de son incapacité à adhérer sainement et pleinement à la dynamique du jeu démocratique. Est-ce la volteface des républicains qui aurait ouvert les yeux de Bédié sur la souffrance des prisonniers politiques et sur le totalitarisme dont son parti accuse le RDR ?  Les futurs alliés de ce parti devraient réfléchir par deux fois avant de s’engager avec cette formation politique qui, visiblement, traverse le spleen et qui est capable de virer à 360° si l’occasion leur était donnée par le président Ouattara.

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S’opposer et proposer des solutions à même d’améliorer le quotidien de ses concitoyens est une constante qui participe au jeu démocratique. Il faut des motifs réels et conséquents qui puissent fouetter l’orgueil de qui aspire à diriger un Etat pour prétendre s’opposer courageusement à tout pouvoir établi. Et ce dynamisme, le PDCI-RDA semblent l’avoir perdu depuis le 07 août 1960.