Situation socio-politique/Tiken Jah accable Alassane Ouattara : « Les Ivoiriens sont fatigués»

Par Iris Fabiola Yaëlle/afriquematin.net, avec BBC et ivoiresoir.net

« J’aimerais vraiment croire qu’après la première déclaration, il a  été conseillé ou il a écouté la société civile. Parce que tout le monde est monté au créneau, nous avons dit qu’il nous trouvera sur notre chemin. On m’a traité de quelqu’un de mal élevé, cela se dit tous les jours », rappelle l’artiste sur la chaine de radio BBC. Ajoutant qu’en Afrique de l’Ouest ici, cela peut être difficile de faire un troisième mandat. Nous allons tout faire pour empêcher, de toutes les façons cette initiative. Parce qui si ça commence quelque part, cela contaminera les autres. Nous ne sommes contre qui que ce soit, notre souhait est qu’il y ait l’alternance », souligne Tiken Jah. Les troisième et quatrième mandats bloquent la nouvelle génération, la classe politique même ne se renouvelle pas. Cela fait que la nouvelle génération qui est en phase avec les nouvelles technologies, qui a voyagé, qui peut apporter quelque chose de positif au pays ne peut pas émerger. S’opposant à une troisième candidature d’Alassane Ouattara, le reaggaeman, pense  que sa dernière déclaration «  sera respectée pour lui-même, parce qu’on a vu en Afrique de l’Ouest on a vu comment on a accompagné tous ceux qui se sont entêtés. Il y a deux portes, la petite de l’histoire et la grande. Il y en a qui savent rentrer par la grande et d’autres qui décident d’entrer par la petite. Blaise Compaoré a décidé d’entrer par la petite », menace-t-il. Il clame haut et fort sa déception à l’endroit de l’actuel président ivoirien dont il indique que ce dernier se crée une voie  dangereuse «  et met son pays en danger c’est dommage. Il faut savoir que les ivoiriens sont fatigués, divisés, ils ne sont pas réconciliés. Il faut qu’ils se mettent ensemble pour affronter ces hommes politiques. Il y a trois clans qui sont là et qui ne sont pas capables de se mettre ensemble pour défendre l’intérêt général. La santé, l’éducation, la création d’emplois, etc…L’hôpital devient un mouvoir pour nos mères  qui vont accoucher. On peut soutenir Gbagbo comme Alassane, comme Bédié mais dès qu’on touche à tout ce que j’ai cité, c’est une lutte commune », clame-t-il. Concernant cette fameuse croissance économique dont on parle à profusion, il juge que c’est est une réalité, soulignant que « la Côte d’Ivoire a beaucoup d’argent aujourd’hui sauf que cet argent a été partagé. Nous, nous n’avons rien vu, le gars d’Abobo n’a rien vu. On a l’impression que sur les millions d’habitants de la Côte d’Ivoire, il y a mille personnes qui ont pris le « gombo », dit-il avec amertume. Tiken Jah estime que  «  la Côte d’Ivoire ne se porte pas mal sur le plan économique. A côté de cela, il n’y a pas de politique réelle de logement. On casse les maisons en pleine année scolaire, on ne prévoit pas, on ne pense pas aux enfants. Une grande partie des Ivoiriens ne ressent pas cette croissance économique », avoue-t-il.

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