Côte d’Ivoire: Jean Louis Billon, le regard intense d’un homme pour l’avenir

Par Brou François – Afrique Matin.Net 

Homme pondéré, prompt, à caractère sensuel, Jean Louis Billon fait partie des personnalités averties, tant en politique que dans la sphère des affaires. N’en déplaise à qui veut bien l’entendre, mais ce « Monsieur » ne se laisse pas distraire par les clameurs de certains tifosi endimanchés par leur inculture politique, voire leur illettrisme convaincu et assidu.

En personne avertie, le secrétaire exécutif en charge des études, de la prospective et de la propagande du Pdci-Rda n’a que cure des errements de certains se disant adversaires. Dépeignant la sphère politique de son pays avec certainement des sorties virulentes, mais réelles, il estime que  la classe politique ivoirienne actuelle est discréditée, car pour lui, « les Ivoiriens n’attendent  plus rien de leur  classe politique ». Le disant, il compte sur la naissance d’une nouvelle génération, d’un nouveau logiciel, d’une nouvelle application, d’un changement de comportement ; disons une nouvelle classe politique « et je parle en cela un changement de mode de gouvernance, d’éthique, une classe politique qui est véritablement au service de la population et non pas la population qui est au service de la classe politique », souligne –t-il.

L’ancien ministre  du Commerce, de l’artisanat et de la promotion des Pme nourrit une seule  préoccupation, l’intérêt général des Ivoiriens. Cet  intérêt qu’il défend bec et ongle,  pour que le bien-être des Ivoiriens soit à propos. Son combat, offrir des perspectives aux Ivoiriens. Celui qui est à l’origine du projet Phoenix, lors de son passage au gouvernement qui visait à promouvoir la création, le suivi et le développement des Pme, dans une volonté de promouvoir le secteur privé et accélérer le développement économique de la Côte d’Ivoire, ambitionne pour  la génération d’après, de laisser un pays en meilleur état. Et cette ambition doit être la préoccupation principale de tout acteur politique, qui doit penser aux générations futures. Pour lui, « les Ivoiriens regardent le spectacle politique avec beaucoup de désolation, car leurs attentes ne sont pas satisfaites », constate-t-il.

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L’une de ses plus grandes préoccupations objective, qui est d’ailleurs l’une des raisons fondamentales qui doit guider tout acteur politique épris de paix, c’est de réunifier les Ivoiriens et partant, la Côte d’Ivoire, « parce qu’au sortir de la crise on s’attendait à une  réconciliation vraie, mais les Ivoiriens sont restés sur leur faim. Il y a encore beaucoup de ressentiments, beaucoup de laisser pour compte de la crise ivoirienne et on doit faire en sorte que  les fils de ce pays participent tous au développement. On ne peut pas avoir une Côte d’Ivoire laissée de côté et bâtir avec une seule Côte d’Ivoire. Ce n’est pas d’un parti unifié dont on a besoin, c’est une Côte d’Ivoire réunifiée. C’est ce que les Ivoiriens attendent dans un premier temps. Et si cela n’est pas fait, on ne pourra pas atteindre les autres objectifs que sont l’ensemble de tout le développement que l’on attend des dirigeants politiques », déplore-t-il.

 En sa qualité de porte-parole du Pdci-Rda, Jean Louis Billon accorde du crédit à son parti, d’où son combat  pour qu’il demeure.  Car cette formation politique fait partie du patrimoine historique de la Côte d’Ivoire, « mais dans le même temps, je souhaite  que le Fpi  qui est l’opposition historique demeure aussi fort et structuré, libre d’agir, de s’exprimer, de proposer. Parce qu’on le veuille ou non, l’alternance arrivera un jour. Et qu’on respecte son opposant et ses adversaires politiques. Les individus vous jugent sur vos actes, sur vos programmes, sur vos réalisations, sur vos comportements. S’ils sont satisfaits, ils vous permettent de continuer, ou le cas contraire, ils choisissent, une autre solution, un autre candidat, un autre parti et il faut laisser cette alternance se faire sans chercher à détruire les uns et les autres », conseille-t-il.

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L’actualité du moment sur le parti unifié n’est pas à l’ordre du jour inscrit sur son agenda. Celui qui a plaidé pour la bonne gouvernance, la lutte contre les monopoles et la corruption se demande bien qu’est-ce qu’un parti unifié a à offrir aux populations, pendant que la réconciliation n’est pas faite et que leurs préoccupations ne sont pas satisfaites.

Pour certains « penseurs » relevant que le Père fondateur Félix Houphouët-Boigny n’a laissé d’héritage que la paix et la Côte d’Ivoire, Jean Louis Billon trouve cette assertion un peu déplacée. A ces érudits, il leur rappelle que « le Pdci-Rda, c’est le parti fondateur. Le père de la nation ivoirienne nous a laissés le Pdci-Rda et la  Côte d’Ivoire en héritage. Pour quelqu’un comme moi, il est hors de question de voir le Pdci-Rda disparaitre. Le président Bédié l’a dit « longue vie au Pdci-Rda ». Le Pdci-Rda doit nous survivre, il a survécu à Houphouët, il doit survivre aux générations présentes et celles du futur », ajoute-t-il. Se souvenant de  l’avènement du multipartisme, il soutient que le président Félix Houphouët-Boigny était président des Ivoiriens et du Pdci-Rda. Et à ce titre, « on ne peut pas dire qu’on est houphouëtiste et puis vouloir faire disparaitre ce parti. Houphouët Boigny a créé le Pdci-Rda, il n’a pas créé le Rhdp, en plus beaucoup de partis politiques, se sont extraits du Pdci pour se créer et si on estime qu’il n’y a plus de problème entre nous, on prend la décision de  retourner  au Pdci. Par quelle alchimie veut-on  faire exister des partis politiques autonomes, indépendants et un parti unifié composé de ces mêmes partis politiques indépendants », se demande-t-il.

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Défenseur intrépide du Pdci-Rda, le secrétaire exécutif en charge des études, de la prospective et de la propagande se dit se sentir  à l’aise en étant dans cette formation politique, « parce que je défends ce parti naturellement, je n’ai pas d’inhibitions quant à la défense de l’intérêt du parti. C’est une vraie conviction », fait-il savoir. Pour conclure, il sauvegarde les intérêts de son parti, « on se bat pour le futur et on se bat  réellement pour que le Pdci-Rda ait un candidat  en 2020. On ne démordra pas sur ce sujet et on organise le parti pour ça », a-t-il averti.