Cacao-Surendettement des producteurs/ De nombreuses plantations atteintes de vieillesse

Par Haidmond Kaunan/afriquematin.net

S’approvisionner en intrants agricoles et en produits phytosanitaires en vue du traitement des  plantations de cacao dans le Sud -Ouest  de la Côte d’Ivoire – n’est plus chose aisée. Et ce, d’autant plus que les braves paysans et  des coopératives surendettés, ne peuvent plus  bénéficier de la confiance des distributeurs privés qui leur livrent les produits en « service après-vente ». On ne dira jamais assez, cette année la  campagne principale de cacao en cours a été très mauvaise dans cette partie du pays, surtout le district du Bas-Sassandra qui constitue la nouvelle du cacao. Le changement climatique a défavorisé cette région où c’est maintenant que de nouvelles jeunes cabosses commencent à apparaître sur les cacaoyers qui se portent bien.

La campagne 2016-2017 était très bonne dans tout le grand-Ouest du pays mais la chute vertigineuse du cours mondial  du cacao en début décembre 2016 avait  fait broyer du noir aux coopératives. Subséquemment, elles sont nombreuses, – qui n’ont pas  respecté leurs engagement envers leurs partenaires. En clair, elles n’ont pu payer leurs dettes et faute de financement, les membres des coopératives qui courent vers l’argent frais, sont devenus très infidèles. Ce qui crée un grand manque à gagner pour  ces organisations. Des vergers qui, déjà,  étaient gagnés  par un vieillissement  n’ont pu encore être traités, « du coup nos chiffres ont baissé de 40 à 50%. C’est sûrement lié à la chute brutale du cours du cacao au cours de la campagne dernière, mais surtout cette mauvaise campagne est liée au changement climatique. Très peu de producteurs se sont approvisionnés en engrais et en phytosanitaires et sont, pour la plupart  endettés », explique un responsable d’une structure privée pourvoyeuse en intrants agricoles à San Pedro. Celui-là même qui reconnaît que cette région a une culture du traitement des plantations, malheureusement, cette année le constat est triste.

 Manager d’une société coopérative de référence dans le canton Bakoué à Sassandra depuis plus d’une quinzaine d’années, Norbert Kouakou reconnaît l’agonie des coopératives. « Dans le Sud-Ouest du pays, il n’y a plus de coopératives. Nous n’existons que de nom », note-t-il amer. Il avoue son impuissance face à une telle situation. « On ne peut  plus bouger. Les plantations ne sont pas traitées ». Face à cela, s’ajoute le comportement des exportateurs qui eux, restent prudents.